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Mercato - LOSC - Fiasco à Valladolid, coup pour rien à Bordeaux : comment Hatem Ben Arfa peut-il rebondir à Lille ?

Martin Mosnier

Mis à jour 19/01/2022 à 17:01 GMT+1

LIGUE 1 - Hatem Ben Arfa va découvrir son septième club de Ligue 1 en s’engageant bientôt avec Lille. Lui qui reste sur des expériences pourtant ratées et six mois sans jouer continue de susciter le désir à 34 ans. Un bien curieux paradoxe qu’il est le seul à pouvoir entretenir. Même si dans le Nord, il n’aura pas le même rôle qu’à Bordeaux, Rennes ou Valladolid.

Hatem Ben Arfa à l'entraînement avec Bordeaux.

Crédit: Getty Images

Et un qui fait dix. Hatem Ben Arfa va, à 34 ans, découvrir, sauf retournement de situation, son dixième club : le Lille OSC. Dix clubs en 18 ans de carrière et son cinquième depuis son départ du PSG en 2018. L’ancien petit génie de Tola-Vologe étire sa carrière au gré de choix baroques, de pauses interminables et d’un feeling qui reste le moteur d’une vie de footballeur difficile à suivre. Le feeling, ou le coup de coeur, lillois s’appelle Olivier Létang, président du LOSC, qui fut déjà à l’origine de sa venue au PSG en 2016 et à Rennes en 2018. Il suffisait d’évoquer avec lui le cas HBA pour comprendre que l’homme fort lillois gardait un souvenir ému de leur collaboration commune et la réciproque doit être vraie pour un Ben Arfa qui marche à l’affectif.
Si la connexion Létang - Ben Arfa est connue de tous, son arrivée à Lille n’en reste pas moins curieuse et inattendue. Comment un joueur de 34 ans, qui n’a plus participé au moindre match depuis le 2 mai dernier, qui reste sur deux échecs à Valladolid et Bordeaux, en queue de classement de Liga et de Ligue 1, et dont les quatre dernières aventures se sont mal terminées, peut-il rebondir chez le champion de France en titre et 8e de finaliste de Ligue des champions ?
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"Quand Ben Arfa a le ballon, même Paris le craint"

Ben Arfa est le seul à pouvoir se permettre ce genre de grand écart

Cette question résume à merveille la carrière et le paradoxe d’un homme capable de tout. D’un joueur qui n’a jamais cessé d’être un fantasme. Ben Arfa est peut-être le seul aujourd’hui à pouvoir se permettre ce genre de grand écart. Lui qui aura joué dans sept clubs de L1 (seuls Grégory Paisley et Alou Diarra font mieux au XXIe siècle) et pas n’importe lesquels n’a pourtant laissé de très bons souvenirs nulle part si ce n’est à Nice après un exercice fantastique. A Lyon, Marseille, Paris, Rennes et Bordeaux, l’expérience fut au mieux contrastée, au pire complètement ratée. Mais Lille va retenter le coup.
Il y a pourtant plus de raisons de croire à une nouvelle déception qu’à une énième rédemption. La dernière fois que Ben Arfa a trouvé un point de chute après une inactivité supérieure à six mois, il s’est crashé à Valladolid (2 titularisations, cinq matches, aucun but, aucune passe décisive) en 16 journées de championnat. Les Bordelais y ont cru fort à son arrivée la saison dernière mais l’aventure a tourné court après la dégradation de son statut aux yeux de Jean-Louis Gasset et après s’être coupé d’une bonne partie du vestiaire des Girondins. “Il peut y avoir beaucoup d’engueulades dans un vestiaire, il y en a eu une entre Hatem et moi, avouait son capitaine Laurent Koscielny en février dernier. Je suis là pour aider l’équipe et le collectif à aller le plus haut possible. C’est aussi le rôle d’un capitaine de remobiliser tout le monde.

Le risque d’intégrer à son effectif un élément potentiellement perturbateur ou au moins incontrôlable

Une fin en eau de boudin qui en rappelle une autre. A Rennes. Pourtant, cette fois-là, il avait d’abord mis tout le monde d’accord mais, comme à Bordeaux, son contrat n’avait pas été renouvelé. La faute à une fin de saison moyenne et une sortie cinglante envers son coach Julien Stéphan, qui entretenait, tiens donc, des relations orageuses avec son président de l’époque, Olivier Létang : “Je ne prends pas de plaisir et on doit être guidés par ça. Ce qu'on nous propose, c'est limité, donc ça oriente mon choix.” “Ça met le vestiaire en difficulté et c’est ce qui me gêne”, lui avait répondu Stéphan qui ne pouvait se permettre de conserver dans son effectif un homme qui avait remis en cause ses principes de jeu.
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Hatem Ben Arfa avec Julien Stephan avec Rennes, 2019

Crédit: Getty Images

Un an après Bordeaux, trois ans après Rennes, Lille, plutôt stable dans ses résultats, prend donc le risque d’intégrer à son effectif un élément potentiellement perturbateur ou au moins incontrôlable. Quand tout roule pour lui, Ben Arfa, même à 34 ans, peut entraîner tout le monde. Le problème, c’est que ça ne dure jamais très longtemps. Surtout ces derniers temps. La grande différence avec Rennes, Bordeaux et même Valladolid, c’est que, cette fois-ci, son arrivée ne fait pas l’évènement. Parce que Ben Arfa a 34 ans et quelques casseroles derrière lui, on l’aura bien compris, mais aussi parce qu’à Lille, il ne sera qu’un joueur de complément et pas le héros qui doit réveiller un club endormi.

Joueur de complément, vraiment ?

Il vient pour combler le départ imminent de Yusuf Yazici qui n’était devenu qu’un joueur de rotation pour les fins de match du LOSC. Voilà ce que sera HBA à Lille. Un homme de bouts de matches, capable d’allumer la flamme, ce qui amortit, déjà, le risque pris par le LOSC pour un joueur à la forme physique incertaine. Dernière interrogation : est-il capable de tenir ce rôle à la marge, lui qui a toujours détenu les clés du jeu ? A 34 ans, après un parcours chaotique et des expériences ratées, on pourrait croire que l’ancien Lyonnais a mis de l’eau dans son vin et de l’ordre dans ses idées. Mais ce n’est pas le genre du bonhomme traversé par des passions et des sentiments qui ont trop souvent gâché son talent pur…
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