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MERCATO Paris - Favori à la succession de Mauricio Pochettino, Christophe Galtier a-t-il les épaules pour le PSG ?

Martin Mosnier

Mis à jour 05/06/2022 à 11:00 GMT+2

MERCATO - Christophe Galtier, prochain entraîneur du PSG, la cote était élevée mais Le Parisien fait du coach des Aiglons le favori à la succession de Mauricio Pochettino. Galtier n'a jamais pris les rênes d'un club de cette dimension. En a-t-il les épaules ? Est-il celui qui va enfin réussir là où tant d'autres ont échoué si Paris fait appel à lui ? Tentative de réponse.

De la simplicité et de l'humain : La méthode Galtier décryptée

Quand nous lui avions posé la question début mai, Christophe Galtier a fait comme souvent. Il a marqué une pause, comme pour passer ses arguments au tamis, nous a fixé dans les yeux et dans un large sourire charmeur : "Il est vrai que, quand vous devez diriger une sélection ou un grand club, vous avez un avantage à avoir joué dans cette équipe ou, au moins, avoir signé un gros parcours européen dans un club. Je ne suis pas frustré par rapport à ça." Nous tentions alors de comprendre pourquoi il ne faisait jamais partie de la discussion quand les grands clubs cherchaient un nouveau coach. Galtier a réponse à tout. Mais cette semaine, son destin a peut-être basculé.
L'arrivée de Luis Campos, son ancien binôme à Lille, comme conseiller de Nasser al-Khelaïfi a fait monter sa candidature en flèche alors que Paris cherche un successeur à Mauricio Pochettino. Et Le Parisien affirme ce samedi que le coach des Aiglons est aujourd'hui le favori. S'il reste des obstacles à lever, à commencer par son départ de Nice où Ineos tient à lui, Galtier a envie de plonger dans ce nouveau défi. La question est de savoir s'il a les épaules pour réussir là où Unai Emery, Thomas Tuchel et Mauricio Pochettino, des coaches qui avaient plus de références européennes que lui, ont échoué.
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Christophe Galtier et Lille, champions de France 2021

Crédit: Getty Images

Il a réussi partout mais…

A première vue, le pari est osé mais pas dénué de toute logique. D'abord parce qu'il retrouverait Campos, avec lequel le courant est toujours passé, et donc un environnement propice à son épanouissement. Avant de signer une première saison moyenne à Nice, Galtier a réussi partout où il est passé. Il suffit de voir dans quel état était Saint-Etienne avant et après son passage pour mesurer son empreinte dans le succès des Verts sous son mandat (victoire en Coupe de la Ligue 2013, premier trophée depuis 31 ans pour le club).
Il a ensuite pris Lille au bord de la relégation pour lui offrir un inespéré titre de champion de France au nez et à la barbe des meilleures écuries de France, Paris compris. Là encore, son départ a plongé le LOSC dans une saison bien maussade. Élu trois fois meilleur coach de L1, un record qu'il co-détient avec Laurent Blanc, Galtier a de solides références. Alors pourquoi sa candidature ne semble pas tout à fait naturelle ? Parce que Galtier se heurte à certaines limites plus ou moins justifiées.
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Christophe Galtier lors de la victoire de Lille sur la pelouse du Paris Saint-Germain, en Ligue 1, le 3 avril 2021

Crédit: Getty Images

D'abord, il n'a pas la légitimité que pourrait lui conférer une grande carrière de joueur. Alors que le Parc rêve de Zinedine Zidane, le parcours modeste en Ligue 1 et Ligue 2 (aucun trophée, 6 sélections avec les Espoirs) de l'ex-Angevin et Marseillais tranche avec le bling-bling parisien. A 55 ans, il n'est pas non plus l'une de ses petites merveilles du coaching qui surfe sur une énorme hype (comme Julian Nagelsmann). Enfin, membre de la caste des pragmatiques, Galtier n'est pas à la mode comme l'étaient Tuchel ou Emery, précédés d'une réputation flatteuse de tacticiens du foot, animés par et pour le jeu, avant d'arriver à Paris.
Je m'efforce de ne pas être un phénomène de mode
Galtier, lui, prend comme référence Alex Ferguson mais surtout Didier Deschamps et un ancien coach du PSG, Carlo Ancelotti. "Sur le jeu, je ne suis pas un joueur d'échecs, nous confiait-il en mai. Je ne suis pas un dogmatique, je suis un pragmatique. J'ai beaucoup regardé Sir Alex Ferguson. Je suis convaincu que Pep Guardiola est un très grand entraîneur mais je ne suis pas là-dedans, je ne suis pas un joueur d'échecs (…) Je m'efforce de ne pas être un phénomène de mode."
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Galtier : "Je m'efforce de ne pas être un phénomène de mode"

Autre obstacle, son absence de références en Europe. Alors même que l'objectif du PSG reste la victoire en Ligue des champions, c'est un risque de confier son destin à un entraîneur qui, en sept participations, n'a jamais été plus loin qu'un 16e de finale de Ligue Europa. Sa seule participation à la C1 a même viré au fiasco. Flanqué de Chelsea, l'Ajax et Valence, le LOSC, sous ses ordres, n'avait pris qu'un seul point en six matches partageant le bonnet d'âne de tout le plateau avec Genk.

Bonnet d'âne et bête de com'

Meilleur entraîneur de club en France, inconnu ou presque hors de nos frontières : voilà le paradoxe Galtier et son CV apparaît un peu étriqué à l'heure de prendre l'un des clubs les plus ambitieux du monde. Peut-il gérer un vestiaire bourré d'égo ? Jusqu'ici, la plus grande 'star' qu'il a eue sous ses ordres reste Renato Sanches ou Burak Yilmaz... Comment pourra-t-il imposer ses convictions à Lionel Messi, Sergio Ramos, Neymar et Kylian Mbappé ? Impossible d'y répondre aujourd'hui.
Sauf que le PSG veut changer de style. Moins tape-à-l'œil, plus efficace et davantage tourné vers les talents nationaux. Galtier remplit le cahier des charges même si sa nomination, compte tenu de sa maigre expérience internationale, s'apparente à un saut dans le vide. Son image très positive auprès des médias et sa communication maîtrisée sont deux autres atouts qui pourraient servir le PSG. Galtier est une bête de com', toujours juste dans ses propos.
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Jurdie à Galtier: "Il y a beaucoup de similitudes entre un coach de foot et un directeur sportif"

Ambitieux sans être arrogant, toujours honnête dans la défaite, sensible aux problèmes du monde qui l'entoure et loin des discours aseptisés et sans émotions d'un Pochettino froid comme une lame de rasoir. A la question de savoir s'il pouvait faire une carrière dans un grand club, il a planté ses yeux dans les nôtres, marqué un temps de réflexion, comme toujours, et dans un sourire charmeur : "Il n'y a aucun plafond de verre au-dessus de ma tête sinon je le briserais. L'important, c'est d'être heureux." Sûr qu'il le serait en arrivant à Paris.
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