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Saint-Etienne - Angers - Crise économique, jeunisme et casting raté : Comment la défense des Verts plombe leur avenir

Martin Mosnier

Mis à jour 22/10/2021 à 19:36 GMT+2

LIGUE 1 - Pire défense de l'élite, l'ASSE ne peut plus s'appuyer sur ce qui a construit ses succès depuis 10 ans. Des cadres sont partis… et leurs successeurs aussi. Si bien qu'aujourd'hui, le secteur est en pleine détresse. Comment les Verts ont-ils pu en arriver là, eux qui concèdent aujourd'hui 2,3 buts en moyenne par match ?

Saint-Etienne a encaissé cinq buts à Strasbourg dimanche dernier

Crédit: Getty Images

On ne peut pas faire pire : dix journées de Ligue 1, aucune victoire, pire attaque du championnat et plus mauvaise défense. Les Verts sont 20es de Ligue 1 et très franchement, ils ne l'ont pas volé. Le week-end dernier, la volée reçue à Strasbourg (5-1) a rappelé la fragilité d'une équipe qui se croyait retrouvée après le nul du derby (1-1). Mais non, Saint-Etienne est malade et n'a jamais été aussi proche de la Ligue 2 depuis son retour dans l'élite il y a 17 ans.
Car si l'ASSE a parfois flirté avec la zone rouge jusqu'à s'y installer durablement, ce qui caractérise cette séquence apocalyptique, c'est qu'on ne voit pas comment tout cela pourrait bien se terminer. Les Verts ont un joyau (Khazri), des jeunes pleins d'avenir (Green, Gourna) mais un point faible, souvent fatal à ceux qui se débattent dans le fond de la classe : leur défense. Vingt-trois buts encaissés en 10 journées, personne ne fait pire, évidemment. Et il faut remonter aux temps en noir et blanc où les buts pleuvaient pour retrouver trace d'un début de saison aussi inquiétant pour la défense verte (1958/1959).
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Claude Puel lors de Saint-Etienne - Lille en août 2021.

Crédit: Getty Images

Ruffier, Perrin, Fofana, Saliba, Debuchy…

Comment en est-elle arrivée là alors qu'en mai 2019, l'ASSE, 4e de Ligue 1, se qualifiait pour la Ligue Europa avec la 4e défense la plus solide de l'élite ? Ce fut une constante depuis des années : si les Verts ont souvent souffert de leur manque d'impact offensif à cause d'avant-centre mal choisi (Erding, van Wolfswinkel, Diony, Soderlund, Abi etc.), ils pouvaient compter sur leurs arrières pour toujours s'en sortir. En deux ans, tout a changé et il ne faut pas chercher ailleurs les raisons de la spectaculaire dégringolade de Saint-Etienne au classement.
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Wesley Fofana (ASSE)

Crédit: Getty Images

En deux ans et demi, le casting a quasiment changé à 100%. Il ne reste que Gabriel Silva, complètement mis à l'écart par Claude Puel, et Timothée Kolodziejczak, en perdition totale. En ce laps assez court de temps, l'ASSE a perdu quasiment une défense type de niveau internationale avec Loïc Perrin et Stéphane Ruffier, soit ses deux meilleurs joueurs depuis plus d'une décennie, Wesley Fofana et William Saliba, relève aux pieds d'or partis pour sauver le club de la faillite, et Mathieu Debuchy, multiple sauveur des Verts quand rien ne tournait rond lors de la première année de mandat de Puel. Les Verts avaient du talent et de l'expérience sous la main.

Nadé et Sow : les symboles

Mais la crise traversée par le foot français (Covid-19 et Mediapro) a poussé les Verts à vendre les bijoux de famille sans doute beaucoup plus tôt qu'ils ne le voulaient. La succession de Loïc Perrin semblait assurée par la présence de Fofana. Sa vente très (trop ?) rapide a exposé un secteur déjà fortement impacté par la mise à l'écart de Stéphane Ruffier pour incompatibilité d'humeur avec le nouveau coach. Avec une arrière-garde au casting fluctuant, sans patron, sans leader, sans continuité, difficile d'espérer mieux. Des joueurs sans expérience de L1 (Mickaël Nadé) ou des très jeunes (Saïdou Sow) ont été jetés dans le grand bain sans être accompagnés alors que le profil de défenseur central réclame de l'expérience, Saliba et Fofana sont de merveilleuses exceptions.
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Les joueurs de Saint-Etienne, tête basse après la défaite face à Nice en Ligue 1

Crédit: Getty Images

Ce n'est pas tout à fait un hasard si les attaquants sont ceux qui démarrent les plus jeunes en compétition professionnelle. Le jeunisme exigé par Claude Puel a complètement déstabilisé son équipe. Aujourd'hui, même à 36 ans, Mathieu Debuchy n'aurait pas fait de mal à un club qui s'en est séparé. Puel ne lui proposait qu'un rôle de doublure d'Yvan Maçon dont la fiabilité au très haut niveau reste à prouver. Voilà pourquoi Saint-Etienne encaisse aujourd'hui 2,3 buts en moyenne par match. Un ratio qui, s'il ne baisse pas drastiquement, le condamnera automatiquement.
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