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Angelo Fulgini se confie à Eurosport : "Cette proposition de Lens a été un cadeau tombé du ciel"

Clément Lemaître

Mis à jour 07/04/2023 à 11:10 GMT+2

Malgré une proposition de Lyon, Angelo Fulgini a privilégié l'offre du RC Lens dans les dernières heures du mercato hivernal. Pour l'enfant de Lambres-lez-Douai, bercé par l'ambiance de Bollaert et les exploits d'Aruna Dindane, c'est un véritable retour aux sources. Avant Lens-Strasbourg vendredi soir, le joueur de 26 ans s'est confié à Eurosport sur son attachement aux couleurs Sang et Or.

Le projet lensois est si cohérent qu'il mériterait presque le titre

Angelo Fulgini, quels souvenirs gardez-vous de votre premier match au Stade Bollaert en tant que spectateur ?
Angelo Fulgini. : Je m'en rappelle, j'avais neuf-dix ans. C'était en janvier ou février, il faisait très froid et il y avait de la neige au bord du terrain. Je ne me souviens plus de l'année exacte, c'était sous l'ère Francis Gillot (2005-07). Quel était l'adversaire de Lens ? Je ne m'en rappelle plus mais j'avais tout simplement kiffé cette ambiance incroyable. J'avais été plus focalisé sur le kop que sur le match. Cette atmosphère unique m'avait émerveillé.
A cette époque-là, les stars lensoises étaient Daniel Cousin, Olivier Thomert ou Aruna Dindane. Quel était votre joueur préféré ?
A.F. : J'aimais beaucoup Aruna Dindane, c'était mon joueur préféré. J'appréciais aussi John Utaka et Daniel Cousin. A l'époque, Lens avait une belle équipe. Offensivement, il y avait de la qualité. Derrière également. Je me souviens notamment de l'ex-arrière droit Yohan Demont.
Dans votre univers familial, tout le monde supportait le RC Lens ?
A.F. : Non, parce qu'à la base, on est originaires du Sud (ndlr : il est arrivé dans le Nord à 8 ans). Ma famille était plus pour Marseille à l'époque.
Vous avez joué chez les jeunes à Douai avant de rejoindre le centre de formation de Valenciennes. Pourquoi n'avez-vous pas choisi Lens ?
A.F. : A ce moment-là, l'un de mes amis, qui jouait également à Douai, avait fait le choix d'aller à Valenciennes. Moi, j'ai décidé de le rejoindre pour faciliter mon adaptation car j'étais un enfant timide. J'avais peur d'aller dans un club sans connaître personne, d'autant que j'avais quitté le Sud quelques années auparavant.
Est-ce que les choses ont failli se faire plus tard avec le RC Lens ?
A.F. : Non, pas pendant ma formation. J'ai rejoint Valenciennes en pré-formation (U12 et U13). Puis après ma formation, le VAFC m'a proposé un contrat. J'ai été proche de venir à Lens lorsque j'étais à Angers. C'était en 2020, au moment où le club est remonté en Ligue 1. Franck Haise m'avait appelé. J'étais à Douai d'ailleurs à ce moment-là. Il m'a dit qu'il était intéressé par mon profil et qu'il souhaitait que je vienne. Mais j'avais décidé de rester à Angers à cette époque-là.
Vous êtes revenu à Bollaert en tant que joueur professionnel de Valenciennes le 15 février 2016. Quels souvenirs gardez-vous de ce moment ?
A.F. : Comme d'habitude, c'était une ambiance magnifique. En plus, c'était un derby du Nord. Valenciennes avait gagné (1-0). L'atmosphère quand on est sur le terrain ? Moi personnellement, j'arrive à faire abstraction par rapport à ce qui se passe dans les tribunes. Je joue sans trop calculer. J'aime jouer avec de belles ambiances même quand c'est parfois un peu hostile à l'extérieur.
Lors des dernières heures du mercato hivernal 2023, vous étiez proche de rejoindre Lyon. Mais tout a basculé quand vous avez reçu un appel du RC Lens...
A.F. : Ce jour-là, je sors de l'entraînement avec Mayence. Mon agent m'appelle pour me dire que l'OL est intéressé. Les documents étaient prêts. Mais ensuite, Grégory Thil (ndlr : le directeur technique des Sang et Or) m'a contacté. Il m'a demandé si un autre club me suivait à ce moment-là mais je lui ai répondu que je voulais aller à Lens. Franchement, je n'ai vraiment pas hésité et j'ai signé les papiers dans les bureaux de Mayence avant 23h.
Cette proposition de Lens a été un cadeau tombé du ciel
Qu'avez-vous ressenti à ce moment-là ?
A.F. : J'étais très content. Mes parents étaient à Mayence ce jour-là pour me voir jouer face au Bayern Munich le lendemain. Quand je suis rentré à la maison, j'ai dit à ma mère : 'Maman, on rentre à la maison'. Au début, elle n'a pas compris et c'est là que je lui ai annoncé que je m'étais engagé avec Lens. Mes parents et mes sœurs étaient ravis. C'était une super nouvelle pour nous.
Est-ce que cette signature à Lens est un moment clé de votre carrière professionnelle ?
A.F. : Oui. Même si je ne pourrai vraiment répondre à cette question qu'une fois que ma carrière sera terminée. En tout cas, je ne regrette pas du tout mon choix. Et les derniers mois ont prouvé que ce choix était le bon. L'équipe tournait déjà très bien avant que j'arrive et c'était à moi de me mettre au niveau pour l'aider du mieux possible. Aujourd'hui, on n'est pas loin de faire quelque chose d'exceptionnel. Donc mon choix, il est parfait pour l'instant.
Quelles sont vos sensations lorsque vous évoluez à Bollaert avec l'écusson du RC Lens ?
A.F. : Elles sont magnifiques. Pour un joueur qui n'est pas d'ici, c'est déjà exceptionnel. Alors pour moi, c'est encore mieux. A chaque fois que je joue ici, c'est un kiff'. Je pense que c'est la même chose pour ceux qui viennent au stade ou ceux qui regardent à la télé. Et en plus, l'équipe joue bien en ce moment. Quand j'avais une dizaine d'années, je voulais être à la place des joueurs sur le terrain. Aujourd'hui, porter ce maillot et jouer à Bollaert, c'est magnifique. Je ne pouvais pas rêver mieux. Lens est arrivé au moment où je jouais moins à Mayence. Comme je le dis, c'était comme un cadeau tombé du ciel et j'ai directement saisi cette opportunité.
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Angelo Fulgini lors de sa présentation à Bollaert le 1er février 2023.

Crédit: Imago

Ressentez-vous une affection particulière de la part du public comme vous êtes un joueur local ?
A.F. : Oui, un peu quand même. Des supporters connaissent mon histoire et savent que j'ai grandi dans la région. Je le sens quand ils me parlent ou lorsqu'ils me sollicitent pour faire une photo. Ils me disent souvent 'bienvenue chez toi' et c'est vrai que c'est plaisant.
Sur le plan contractuel, vous êtes prêté à Lens avec obligation d'achat sous conditions. Voyez-vous votre avenir sur le long terme chez les Sang et Or ?
A.F. : J'ai signé quatre ans. C'était un prêt avec option d'achat obligatoire si Lens se maintenait. Bien sûr que je vois sur le long terme. Après dans le football, tout peut aller vite. On ne peut pas deviner ce qui va se passer le lendemain. Ce que je sais, c'est que je me sens bien ici. Tout se passe très bien au club, l'équipe joue très bien, donc je ne me vois pas ailleurs.
Ici, chacun est soi-même. Personne ne se voit au-dessus d'un autre et de l'institution
De l'extérieur, on ressent une grosse force au sein du club. C'est comment de l'intérieur ?
A.F. : Ici, chacun est soi-même. Personne ne se voit au-dessus d'un autre et de l'institution. Sur le terrain, chaque joueur se bat pour son partenaire. Parfois, on n'a pas l'impression qu'on est deuxième de L1 car l'ambiance est tellement tranquille et sans filtre au sein du club. Il n'y a pas de prise de tête.
Vous êtes resté six mois à Mayence. Pourquoi les choses ne se sont-elles pas passées comme prévu en Allemagne (ndlr : 16 matches de Bundesliga dont 5 en qualité de titulaire) ?
A.F. : L'animation du jeu était complètement différente par rapport à ici. Avec mon jeu à moi, c'était compliqué d'exister. Le coach demandait un jeu direct, plus basé sur la défensive. Les joueurs offensifs ne touchaient pas beaucoup de ballons. Cela a été compliqué mais j'ai quand même progressé dans certains domaines. Donc, je ne regrette pas mon passage là-bas.
Cette saison, votre ancien club, Angers SCO, est dernier de Ligue 1 et a été mêlé à plusieurs affaires extra-sportives. Sentiez-vous des signes annonciateurs la saison passée ?
A.F. : Quand tu perds tous tes cadres (ndlr : Romain Thomas, Ismaël Traoré, Vincent Manceau et Thomas Mangani sont partis libres l'été dernier) et tes meilleurs joueurs, c'est sûr que c'est compliqué de repartir de zéro, même s'il y a de la qualité dans l'effectif. L'expérience, c'est important quand tu joues le maintien. Pour ma part, je ne sentais pas que ça allait être comme ça mais il y avait des signaux. Le fait que le club soit en difficulté sportive, ce n'est pas totalement étonnant. C'est dommage ce qu'il se passe aujourd'hui. Quand je suis arrivé en 2017, tout le monde parlait d'Angers en bien. Il y avait zéro problème. Aujourd'hui, ça part dans l'extra-sportif et le club en paie les frais. C'est dommage. Avant, Angers SCO était un club magnifique et c'est triste de voir tous les problèmes qu'il y a aujourd'hui."
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