Après son refus du PSG, quel avenir pour Zinedine Zidane ?

Difficile d'éluder la question d'un enfant. Mais Zinedine Zidane a, comme toujours, réussi à s'en sortir avec une pirouette et un petit sourire en coin. Mercredi, à Paris, lors d'un événement organisé par l'association ELA dont il est l'ambassadeur, l'ancien numéro dix des Bleus a été surpris par la question d'un très jeune interlocuteur : "Allez-vous entraîné une équipe et si oui, laquelle ?"

Après une première réponse humoristique, ZZ a fini avec un peu plus de sérieux. "En fait, tu me surprends avec ta question... Parce qu'on n'a rien de prévu. Avec Florent, un peu, a-t-il lâché en appelant à la rescousse le chanteur Florent Pagny, présent à ses côtés. Mais moi, pour le moment, je n'ai rien de prévu." Le lendemain, nos confrères du Parisien révélaient que l'ancien milieu de terrain avait refusé une nouvelle proposition du Paris Saint-Germain. Ça colle.

Il y a plusieurs mois, pourtant, lors d'une autre de ses rares apparitions publiques - la présentation de la F1 d'Alpine - le technicien de 51 ans avait laissé entendre qu'il avait bien l'intention de reprendre du service. "Reprendre reste mon envie, confiait-il alors. Aujourd'hui, je dispose de temps et je ne sais pas jusqu'à quand ça va durer. [...] Peut-être jusqu'au mois de juin mais ça peut aussi aller très vite."

Alors que le mercato et son lot de tractations débutent, on voit désormais mal comment ZZ pourrait "très vite" débarquer sur un banc en vue de la saison 2023-2024. Son objectif premier, à savoir les commandes de l'équipe de France, est obligatoirement repoussé jusqu'à l'Euro 2024... au moins, Didier Deschamps ayant paraphé un contrat pouvant l'emmener jusqu'au Mondial 2026.

Le Paris Saint-Germain ne l'intéresse pas plus qu'il y a un an, malgré les innombrables tentatives des émissaires de Doha, qui en rêvaient plus que n'importe quel joueur. Chelsea aurait également tenté le coup, en vain, bien avant de se rabattre sur Mauricio Pochettino.

Au Real Madrid, alors que la presse espagnole jugeait un deuxième retour possible, Carlo Ancelotti a finalement choisi de poursuivre l'aventure malgré les coups de fil de la sélection brésilienne. Et le surprenant départ de Karim Benzema semble avoir dissipé les derniers doutes.

Reste donc la Juventus, club capital dans la carrière de Zidane. Mais la Vieille Dame traverse une vaste zone de turbulences, entre pénalité pour fraudes comptables et difficultés financières et sportives. Pour son image, l'homme aux trois C1 consécutives en tant qu'entraîneur ne prendra pas le risque de s'aventurer à Turin sans des bases plus saines. Et puisqu'il n'a pas vraiment les caractéristiques d'un bâtisseur, difficile de l'imaginer débarquer dans un club à l'effectif limité, qui ne disputera même pas la C1 la saison prochaine. D'autant que Max Allegri tient à son poste et à son contrat en béton armé, bien qu'il ne fasse plus l'unanimité dans le Piémont.

Manchester United, prétendant régulier depuis la fin de son dernier mandat à Madrid, en 2021, n'apparaissait plus comme une option. Dans une interview accordée à L'Equipe il y a tout juste un an, ZZ avait rappelé qu'il lui était impossible d'entraîner dans un pays dont il ne maîtrise pas la langue. Depuis, les Red Devils ont installé Erik ten Hag, plutôt en réussite et impliqué dans un projet long-termiste.

Il n'est même pas certain que le potentiel rachat du club par le Qatar puisse réellement changer la donne. Le processus, engagé, va de toute façon durer plusieurs mois. Avant cela, Zidane patientera encore. Et après, aussi ?