Avant OL - Auxerre : Peter Bosz, beaucoup de promesses, peu de concret
ParCyril Morin
Mis à jour 31/08/2022 à 16:58 GMT+2
LIGUE 1 - Grâce à un point arraché à Reims malgré un match franchement insipide (1-1), l'OL a réussi son début de saison sur le plan comptable (7 points sur 9). Mais les difficultés lyonnaises entrevues à Auguste Delaune ont prouvé que cet OL new-look ressemblait encore beaucoup à l'ancien. S'il se veut positif dans son discours, Peter Bosz se trouve déjà à un tournant de son aventure à Lyon.
Peter Bosz est toujours aussi passionnant. Lundi, accompagné de Nicolás Tagliafico en conférence de presse, le coach de l'OL a parlé longuement de football, de ce qu'il attend de son équipe, des manquements aperçus à Reims (1-1) et des pistes d'amélioration à venir. Une habitude pour les suiveurs lyonnais depuis que le Néerlandais est arrivé à l'été 2021 : ses prises de parole sont souvent franches, claires et riches d'enseignements tactiques. En somme, Bosz ferait un excellent consultant. Mais a-t-il encore ce qu'il faut pour être un brillant entraîneur ?
Les promesses semées par son arrivée à l'été 2021 sont pour l'instant restées sans réponse. Un an après son arrivée, quel match de l'OL version Bosz reste en tête de façon positive ? La victoire miraculeuse grâce à un suicide collectif de l'OM de Sampaoli (2-1) ? Une victoire au courage plus qu'au panache à Porto (0-1) ? Pour retrouver trace des signes réels d'une patte Bosz, il faut en réalité remonter à octobre 2021. D'abord avec cette victoire face à Monaco (2-0), peut-être la plus emballante de son ère, mais surtout à ces 80 minutes face à Nice avant le crash (3-2). Le destin de l'OL 2021-2022 a basculé à l'Allianz Riviera. Les idéaux de Bosz aussi.
Fin de la culture de l'excuse mais constats encore sans réponse
Depuis, l'OL est une équipe branchée sur courant alternatif. Ce début de saison réussi statistiquement (meilleur bilan depuis 2017-18) masque en réalité des matches pas toujours maîtrisés face à des adversaires loin d'être rôdés. Face à Ajaccio (2-1), il s'en est fallu de peu pour que l'OL ne prenne pas les trois points après la sortie kamikaze de Lopes. Face à Troyes (4-1), le salut lyonnais est passé par un retour des vestiaires énergique à défaut d'être tout à fait lisible.
La grande nouveauté de son mandat réside pour l'instant dans sa communication sans filtre envers ses joueurs. Là où Bruno Génésio et Rudi Garcia ont parfois symbolisé une culture de l'excuse omniprésente dans la sphère lyonnaise, Bosz n'a jamais manqué une occasion de mettre publiquement ses joueurs face à leurs manquements. Mais l'effet sur ses troupes tarde à prouver son efficacité.
"Je ne suis pas sûr que le message du coach passe auprès des joueurs, ce n'est pas la première fois que je le dis", a même constaté Sidney Govou dans sa chronique publiée par le Progrès. Au fond, Bosz n'a jamais dévié de sa ligne philosophique : football total, pressing intense et jeu vertical. Voilà pour la théorie. En pratique, l'OL est lent, fait circuler la balle en U en pénétrant rarement les blocs bas et continue de forcer les solutions dans l'axe, la faute à deux ailiers qui rentrent quasi systématiquement à l'intérieur.
Jeu lent, défense exposée
Alors, lundi, Bosz a répété ce qu'il ne cesse d'expliquer depuis son arrivée. "Je ne suis pas content de la manière de jouer sur les trois premiers matches de la saison, a-t-il avancé. On sait ce qu'on doit faire : des courses derrière la défense pour étirer les blocs, changer le jeu de côté plus rapidement... Mais on ne le fait pas encore. Pourtant, c'est ce qu'il faut faire".
Malgré Alexandre Lacazette et Corentin Tolisso dont l'apport technique est indéniable, malgré un Johann Lepenant qui ressemble déjà à un incontournable par sa capacité à gratter des ballons, l'OL souffre des mêmes maux que par le passé. Avec le ballon, les séquences de possession restent souvent stériles et dépendantes des inspirations de chacun. Sans le ballon, c'est panique à bord sur chaque transition défensive. Bref, du Lyon pur jus, pas du Lyon pour Bosz.
Tout juste arrivé, Tagliafico a pu constater que le fossé entre l'Ajax, inspiration du Néerlandais, et l'OL était réel quant à la création d'occasions. "Il nous manque peut-être de la qualité dans le jeu, on commet des erreurs et quand on commet des erreurs, on perd de la confiance, a-t-il avancé. Par moments, il faut jouer simple pour être bien. On doit jouer plus en équipe, créer des automatismes et s'aider les uns les autres. Ce n'est pas un problème physique, je pense. C'est juste qu'on prend des mauvaises décisions. Quand on se fatigue et que ça ne va pas, cela crée un manque d'équilibre". Et donc une vilaine impression de voir toujours les mêmes choses.
Nouveau système face à Auxerre ?
Alors, que peut tenter Bosz ? Dans son discours, c'est un positivisme à toute épreuve qui a primé lundi. "Croyez-moi que dans quelques semaines, on jouera différemment de ce que vous avez vu hier [dimanche, NDLR]", a-t-il lâché. La possibilité d'un changement de système, avec une association Dembélé-Lacazette en pointe, semble le titiller d'autant que le début de saison de Karl Toko Ekambi lui offre un choix facile à moindre frais.
Mercredi, c'est l'AJ Auxerre du toujours très joueur Jean-Marc Furlan qui se présente au Groupama Stadium (19h) avec toujours l'idée de proposer une opposition footballistique ouverte. Une opportunité en or pour l'OL d'enfin prouver que son identité supposée n'est pas totalement usurpée. Et que Bosz a des réponses pratiques à apporter à ses analyses théoriques brillantes.
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