Ligue 1 | Nantes – Strasbourg | Face au Racing, le FCN d’Antoine Kombouaré va jouer une autre finale

De l’extase à l’effroi, cette saison est en train de faire valser les cœurs nantais entre deux sentiments contraires. Après le bonheur d’une campagne européenne enivrante achevée sur une affiche de prestige face à la Juventus aux barrages de Ligue Europa (1-1, 0-3), le FC Nantes voit la peur du vide lui paralyser les membres, et ce depuis dix rencontres (6 défaites, 4 nuls). Un bilan famélique digne d’un candidat à la relégation qu’est devenu le club nantais, à la grande stupeur des Canaris, obligés de l'emporter dimanche contre Strasbourg (15h).

Qu’il semble loin, ce mois de février balancé entre la fièvre des nuits européennes et la quasi-assurance d’un maintien en Ligue 1. Battus à Francis-Le-Blé (2-0) en clôture de la 33e journée mercredi par un concurrent direct pour le maintien, les hommes d’Antoine Kombouaré ont affiché des carences béantes, alors que le sprint final est déjà lancé. 17e et premier relégable, Nantes n’a plus beaucoup de leviers à actionner pour réveiller des corps fatigués (48 matches disputés cette saison) et des esprits en souffrance, à l’image d’un Alban Lafont coupable d’une bévue contre Brest.

Une énième défaillance d’un cadre nantais qui tombe mal, même si Antoine Kombouaré a cherché à dédramatiser l’erreur de son gardien. "On est tous tristes pour Alban mais cette bévue nous fait mal, a confié le Kanak après la défaite à Brest. Il est très déçu, il s’est plusieurs fois excusé auprès du groupe. Mais on perd tous ensemble. Et le problème, c’est que tous les week-ends, ça tombe sur un joueur différent."

Le constat de l’entraîneur nantais met en lumière les troubles qui tourmentent un vestiaire pas préparé à une lutte à couteaux tirés pour le maintien. La faute à la finale de la Coupe de France selon Kombouaré. "Cette finale de Coupe de France nous a bouffé l’esprit, regrettait-il. Maintenant, on y est, il faut relever la tête. Il reste cinq matches et il faut en gagner trois." Cela débute par la réception de Strasbourg dimanche, un autre rival (16e, 32 pts).

L’urgence a d’ailleurs gagné les plus hautes strates du club. En dernier recours, la direction nantaise a décidé d’agir sur le portefeuille des joueurs. Déjà sous la menace d’une "clause Ligue 2", les joueurs pourront bénéficier d’une cagnotte mise en place dans l’optique du maintien, à l’instar de 2021, comme l'a révélé L'Equipe vendredi. La carotte financière pourrait donner un surplus de motivation aux joueurs, afin d’éviter une troisième relégation du FC Nantes dans son histoire, après 2007 et 2009.

Interrogé sur la réaction attendue de son groupe, Kombouaré s’est montré particulièrement optimiste après le revers à Brest. "J’ai confiance en mon travail, en mon groupe, en mes joueurs, a-t-il martelé. Je sais que le 4 juin, on sera en Ligue 1." Une prophétie dégainée par le Kanak visant à calmer la peur des fidèles de La Beaujoire, mais qui n’aidera pas les joueurs à prendre la mesure du danger qui les guette. Le précipice attend les Nantais et les espoirs se concentrent autour d’un duo.

Sanctionné à Brest (sur le banc au coup d’envoi) pour un retard deux jours avant la finale de la Coupe de France, Ludovic Blas (25 ans) reste le principal détonateur des Canaris. Souvent pris pour cible par le marquage adverse, Blas arrive tout de même à se montrer menaçant, à l’instar de Mostafa Mohamed (deux buts sur les quatre derniers matchs du FCN en championnat).

En dehors de ce duo-là, les autres cadres manquent cruellement à l’appel. Dépassé physiquement, Moussa Sissoko est très incertain pour dimanche, touché aux ischiojambiers. En revanche, Andy Delort devrait faire son retour face au Racing. Muet en championnat depuis son arrivée fin janvier de Nice, l’international algérien pourrait bien renverser la table et contribuer au sauvetage des Canaris. Un maintien qui ne devrait pas suffire à Kombouaré pour conserver sa place sur le banc. Le Kanak le sait, et il veut absolument quitter les rives de la Loire sur une bonne note.