Ligue 1 - OGC Nice - "C'est l'homme qu'il faut à Nice" : Digard, le coach qui tombe à pic ?

Sweet à capuche, baskets blanches, barbe fournie et parfaitement taillée : Didier Digard est loin des stéréotypes qui collent à la peau des entraîneurs de Ligue 1 débarquant au beau milieu de la saison pour sauver ce qui peut encore l'être. Lui ressemble plus aux joueurs qu'il dirige qu'à l'idée qu'on se fait d'un entraîneur d'équipe professionnelle en France. Digard est le premier représentant de cette nouvelle vague qui a déjà envahi la Bundesliga, portée par Julian Nagelsmann, le coach de 35 ans du Bayern Munich. L'entraîneur de l'OGC Nice a un an de plus et plein d'idées lui aussi.

6-1 pour sa première sur le banc des grands, un nul à Reims (0-0) : tout roule jusqu'ici pour lui. Propulsé coach de l'équipe première après avoir été celui de la réserve et adjoint de l'équipe première, il a pris la suite de Lucien Favre. Alors qu'Ineos semble vouloir chercher une pointure pour le remplacer (Hervé Renard, Thomas Tuchel), ses débuts réussis donnent envie d'en savoir un peu plus sur lui.

"Quand je l'ai connu, il était capitaine de Nice et j'étais le jeune qui débarquait, nous raconte l'ancien attaquent de Nice, Alexy Bosetti. C'était comme un grand frère et ça s'est super bien passé entre nous. On était en chambre ensemble parfois. C'était le capitaine parfait, quelqu'un sur lequel tous les jeunes pouvaient compter." Le brassard, Digard l'a porté au Havre à 18 ans, au PSG à à 21 ans et en Premier League à 22. Alors, le voir sur un banc avant ses 40 ans n'étonne pas ceux qui le connaissent. L'ancien milieu du Betis a toujours eu un coup d'avance.

La paternité dès ses 16 ans lui a offert deux avantages : l'autre DD est devenu mature dès la fin de l'adolescence et son plus grand fils, âgé aujourd'hui de 20 ans, lui permet de se connecter plus facilement avec la génération des 2000 et au-delà. A Nice, tout le monde reconnaît aujourd'hui à celui qui a coaché les U17 du club sa proximité avec la jeune génération.

Bienveillance est un mot qui revient souvent quand on évoque Didier Digard. Lui-même, avant de prendre les commandes des Aiglons, répétait : "Mes joueurs ? Je les vois comme mes enfants, on doit former une famille." Proche de son groupe, on l'a vu longuement enlacer Nicolas Pépé sur les célébrations de l'Ivoirien après son doublé contre Montpellier. Mais quand il faudra durcir le ton ou se raidir, l'ancien milieu du PSG sait changer de discours.

"C'est pour ça qu'il est très respecté : parce que ses joueurs le craignent, continue Bosetti. S'il y a un mec avec lequel je n'aurais pas aimé me battre dans ma carrière, c'est lui. Il inspire le respect par sa façon d'être, de parler, par son charisme. Et surtout, il est honnête, droit. S'il a un truc à dire, il ne passera pas par quatre chemins." Bosetti brosse le portrait-robot du coach qu'il faut aux Aiglons pour, enfin, se mettre en phase avec leurs ambitions.

Si Domenico Tedesco et Hervé Renard sont dans le viseur des Niçois pour succéder à Lucien Favre, Bosetti milite pour la solution Digard, au moins jusqu'à la fin de saison parce que, contrairement aux noms qui fuitent dans la presse, l'ancien milieu de terrain, qui a si souvent gagné la bataille du maintien au stade du Ray, connaît la recette sur la Côte d'Azur.

"Pour moi, c'est le choix parfait, l'homme qu'il faut à ce club, continue l'attaquant d'Annecy. A Nice, dur d'avoir un grand nom, un grand coach parce qu'il faut connaître l'atmosphère si particulière. Didier sait y faire, il a ce truc en plus et va inculquer à ce groupe la grinta niçoise. Certains l'ont comme Todibo. D'autres comme Thuram ou Pépé ont du talent mais ça ne suffit pas. Didier peut les pousser plus loin, bousculer ce groupe très jeune qui a besoin qu'on lui rentre dedans." En aura-t-il l'occasion ? Aux dirigeants niçois de trancher.