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En 2005, le FC Nantes se sauvait miraculeusement en Ligue 1 : "Ce but de Diallo, je m'en souviendrai toujours"

Clément Lemaître

Mis à jour 03/06/2023 à 14:19 GMT+2

Avant le match Nantes-Angers décisif pour le maintien, samedi (21h), Pierre Aristouy pourra raconter cette folle soirée du 28 mai 2005 à ses joueurs. Relégables avant la 38e journée, les Nantais s'étaient miraculeusement sauvés après leur victoire contre Metz (1-0). Sur le banc nantais ce soir-là, Serge Le Dizet raconte pour Eurosport les coulisses de ce match qui a marqué l'histoire du FCN.

Mickaël Landreau félicité par le public de la Beaujoire lors du maintien en 2005.

Crédit: Getty Images

Nantes a encore rendez-vous avec son destin. A 90 minutes de la fin de la saison 2022/23, les Canaris ont un pied en L2. Mais pour rester dans l'élite, l'équipe de Pierre Aristouy (17e) doit absolument battre Angers, officiellement relégué depuis le 30 avril et bon dernier du championnat, samedi soir à la Beaujoire et espérer qu'Auxerre (16e) ne s'impose pas dans le même temps à domicile face à Lens, qui sera assuré de finir deuxième quoi qu'il arrive. La mission est périlleuse mais abordable pour les Nantais. Beaucoup plus qu'il y a 18 ans en tout cas.
Ce match de 2005 représente le meilleur souvenir de tout mon passage à Nantes
Ce samedi 28 mai 2005, avant de recevoir Metz, Nantes est 19e de Ligue 1. Pour conserver sa place dans l'élite, le champion de France 2001 doit battre les Messins mais également espérer une défaite de Bastia (18e) à Strasbourg (12e) et un revers de Caen (17e et qui restait sur trois succès consécutifs) à Istres, 20e avec cinq victoires au compteur avant cette 38e journée de L1. Malgré un contexte ultra-pesant, le miracle opéra à la Beaujoire : Nantes domine les Grenats par la plus petite des marges (1-0) alors que Bastia et Caen sont défaits dans le même temps.
Sur le banc nantais ce soir-là, Serge Le Dizet restera à jamais marqué par cette rencontre. "Pour moi, ça reste un souvenir impérissable. Je vais même aller plus loin : ce match de 2005 représente le meilleur souvenir de tout mon passage à Nantes, en tant que joueur et entraîneur. Pourtant, j'ai été champion de France en 1995, j'ai joué la Coupe d'Europe et vécu tellement de moments sympas avec ce club, nous confie l'actuel adjoint de Stéphane Moulin à Caen. D'ailleurs, je ne suis pas le seul à penser ça. J'en ai souvent discuté avec Fabrice Bryand, l'ex-médecin du club qui a remporté deux titres de champion avec Coco (Suaudeau) et Raynald (Denoueix) mais aussi deux Coupes de France, et pour lui aussi ça reste le moment le plus fort de sa carrière. Pourquoi ? Parce qu'on a senti une telle délivrance au coup de sifflet final. C'était un truc exceptionnel. Il y avait une telle tension sur l'équipe, le club et la ville avant ce match."
Demarrée de façon poussive, cette saison 2004-05 prend un tournant particulier fin décembre quand une fronde menée par Mickaël Landreau et plusieurs cadres obtient la tête de Loïc Amisse, alors que le club végète juste au-dessus de la ligne de flottaison. Serge Le Dizet, entraîneur de la réserve et vainqueur de la Coupe Gambardella 2002, est alors promu sur le banc et emmène son groupe en stage hivernal aux Sables-d'Olonne. Quatre mois plus tard, il reprend la même direction alors que la maison nantaise brûle.
"Pour éviter de rajouter une pression supplémentaire aux joueurs et quitter le marasme qu'on ressentait un peu partout à Nantes, on avait décidé de partir se préparer trois jours en Vendée, là où tout avait commencé en janvier, raconte Serge Le Dizet. Les cadres de l'équipe s'étaient mis en avant lors du départ de Loïc Amisse et avaient du même coup encore plus de pression. Donc, il fallait faire en sorte que tout le monde soit le plus libéré possible pour aborder cette rencontre." Sa causerie d'avant-match, Serge Le Dizet ne l'a pas oubliée non plus. "Je leur avais dit : 'On n'a pas le droit de se réveiller le dimanche matin en se disant : putain, on n'a pas gagné ce match contre Metz chez nous, alors que les autres résultats étaient favorables'''.
La demande de coach Le Dizet est respectée à la lettre. Après une première période serrée, le FCN ouvre le score grâce à Mamadou Diallo (40e), dont la popularité à Nantes reste aussi élevée que celle d'Amara Diané du côté des fans du PSG. "Ce but, c'est un moment extraordinaire, lâche l'ex-arrière droit nantais, époque Jean-Claude Suaudeau. Cette action, je m'en souviendrai toujours : centre de la droite de Nicolas Savinaud conclu par un coup de tête de Mamadou. Toute la Beaujoire était debout. Ce n'était pas la délivrance car le plus dur restait à faire."
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Mamadou Diallo, sauveur du FC Nantes en 2005.

Crédit: Getty Images

Quand je revois Mickaël Landreau ou Nicolas Savinaud, on reparle de ce match à chaque fois
Lors des quarante-cinq minutes suivantes, Mickaël Landeau et sa défense (Guillon, Delhommeau, Cetto, Leray) résistent parfaitement devant la formation de Jean Fernandez. "Sur le plan mental, ce match a été ô combien horrible mais tellement extraordinaire avec le dénouement qu'on connaît aujourd'hui", note le technicien de 58 ans, qui comme Stéphane Moulin ne restera pas sur le banc du Stade Malherbe Caen en 2023-24.
Au coup de sifflet final de Pascal Viléo, Nantes est maintenu en Ligue 1 malgré une situation défavorable quelques heures plus tôt. Comme en 2001 pour le titre de champion de France, les supporters envahissent la pelouse de la Beaujoire. La suite est racontée par Serge Le Dizet. "A la fin du match, je me suis jeté dans les bras de Fabrice Bryand qui avait eu un rôle prépondérant sur le plan psychologique. On a sauté de joie et on a pleuré, rembobine-t-il. C'est le genre d'émotion qu'on ne vit qu'une fois dans sa vie. Quand je revois Mickaël Landreau ou Nicolas Savinaud, on reparle de ce match à chaque fois. Nantes en L2, personne ne pouvait envisager cette issue mais pourtant c'est arrivé deux ans après."
Aujourd'hui, le FCN est à nouveau dans la zone rouge. Avant d'affronter Angers, Serge Le Dizet glisse un conseil aux Jaune et Vert. "Comme me l'avait dit Raynald Denoueix à l'époque, l'enjeu ne doit pas tuer le jeu. C'est facile à dire et plus dur à réaliser. Mais il faut se focaliser sur le terrain et je pense que le public nantais aura un rôle important." Dix-huit ans après, la Beaujoire rêve de revivre ce fameux 28 mai 2005, sur les coups de 23h.
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En 2005, Nantes s'est sauvé lors de la dernière journée de Ligue 1 contre Metz (1-0).

Crédit: Getty Images

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