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Ligue 1 | OL - Strasbourg (1-2) | "On est encore dans la merde" : Lyon, le récit d’une soirée cauchemar

Arthur Merle

Mis à jour 15/01/2023 à 08:16 GMT+1

LIGUE 1 – L’OL a concédé une deuxième défaite de suite à domicile en championnat samedi soir (1-2), face à Strasbourg. Pour sa première en tribune, le nouveau propriétaire du club John Textor a pu juger de près l’ampleur du chantier : entre public sur les nerfs, tensions et but gag concédé, le club rhodanien a vécu une soirée plus qu'agitée. De l'avant à l'après-match, sur le terrain et en dehors.

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Personne ne pourra reprocher un manque d’implication ou d’envie aux joueurs lyonnais après leur défaite face à Strasbourg samedi soir (1-2). Mais l’OL, 8e, qui pourrait chuter jusqu’à la 11e place selon les prochains résultats de cette 19e journée, s’enfonce chaque semaine un peu plus dans la neutralité… et dans le ventre mou du classement. L’Europe ressemble désormais à un mirage. Le club rhodanien est au plus mal.
Le climat était très particulier avant même le coup d’envoi. Arrivé en fin de semaine dans le Rhône, John Textor a occupé l’espace médiatique en compagnie de Jean-Michel Aulas, et l’un comme l’autre ont mis les joueurs devant leurs responsabilités. Les supporters aussi, à leur manière. 1h30 avant le coup d'envoi, une centaine d’entre eux s’est amassée devant le bus qui arrivait au stade, utilisant pétards et fumigènes. De quoi faire monter la pression.
Ne laissons pas le club partir en fumée
Puis c’est en tribunes qu’ils se sont fait entendre, dans les deux virages. Pêle-mêle, on a pu lire "John (Textor, ndlr), la maison brûle, virez les incompétents", "Ne laissons pas notre club partir en fumée", "Monsieur Ponsot, il est grand temps de laisser le sportif, et de revenir à votre premier amour". Au niveau des chants, des "Cheyrou démission" se sont notamment fait entendre, sans compter sur des drapeaux flanqués d’un "dégage" associé à des joueurs : Houssem Aouar, Moussa Dembélé et Karl Toko Ekambi étaient visés.
Ce dernier a continué de cristalliser tout particulièrement la frustration du Groupama Stadium. En manque plus que flagrant de confiance, l’attaquant camerounais a été sifflé à chacune de ses prises de balle, avant d’être remplacé très tôt en seconde période. La suite a été captée par les caméras de Canal + et Prime Video : un retour express aux vestiaires assorti de plusieurs coups de pied dans une poubelle.
Mais pour la majorité d'entre eux, les Gones ont livré une prestation digne et tenté de mettre du rythme d’entrée. Reste qu'après avoir manqué d’efficacité, ils ont cédé deux fois en trois minutes, avec en prime un but du break totalement gag. La réduction du score d’Alexandre Lacazette juste avant le retour aux vestiaires a été suivie d’un second acte intéressant des locaux. Mais la réussite n’était pas de leur côté.

Tensions au coup de sifflet final

Les "Bad Gones" du Virage Nord ont alors tourné le dos au terrain en fin de rencontre et les forces de l’ordre sont intervenues pour empêcher quelques supporters d’envahir la pelouse. La conclusion d’une soirée cauchemardesque pour l’OL. "On était vraiment extrêmement motivés pour prendre les trois points, c’était vital pour nous et les supporters, a réagi un Corentin Tolisso abattu au micro de Prime Video. On en est bien conscients. Tout le groupe veut remonter au classement, donne tout à l'entraînement. Ce soir on a vraiment tout donné, je pense qu’on méritait mieux".
Mais tout donner ne suffit plus pour un club privé de victoire à domicile en Ligue 1 depuis le 30 octobre, et qui ne compte que dix points d’avance sur la zone rouge. "On a essayé, défensivement, on n’a pas été parfaits, offensivement il a manqué un but pour tout changer. C’est dommage pour nous, on est encore dans la merde, a lâché le capitaine Alexandre Lacazette. C’est vrai que c’est dangereux de voir qu’on est si proches de la relégation mais quand on joue à l’OL on ne peut que penser au haut de tableau. La réaction des supporters ? On était conscients de la situation, on savait que seul un bon résultat pouvait les calmer, entre guillemets. Ce soir, c’est le pire résultat pour nous".
Et ce n’est pas son coach Laurent Blanc qui dira le contraire, lui qui a rapidement balayé le contenu positif – "on ne peut pas être satisfaits de la soirée" - pour insister sur les carences de son équipe. "Le problème c’est qu’on fait de grosses erreurs individuelles qu’on paye très cher. J’étais persuadé qu’en seconde mi-temps on pouvait inverser la tendance. C’est le style de match que vous perdez quand vous êtes dans une période compliquée", a-t-il analysé. Ce que m’a dit John (Textor) ? Il m’a dit que c’était plaisant à suivre en termes de jeu, de garder le moral".

Aulas défend sa direction

Il faudra être sacrément solide, côté lyonnais, pour aborder les prochaines rencontres la tête froide. En attendant, comme dans chaque période de crise et malgré la prise de pouvoir de Textor, Jean-Michel Aulas est allé au-devant des journalistes en zone mixte, et a défendu corps et âme son institution. "C'est un sentiment de gâchis. Dès l'arrivée au stade, dans le bus, on a fait l'objet à nouveau d'une attaque des supporters, qui devaient rester non violents. Je le regrette. Ce matin, on avait vu le groupe de supporters avec John Textor", a-t-il d’abord dénoncé.
Puis il est revenu sur les banderoles à l’encontre de ses dirigeants. "Le club va se redresser, j'en prends la responsabilité. On a vu avec John, et on va encore travailler cette nuit avant qu'il reparte, sur un certain nombre d'initiatives rapides, en particulier pendant le mercato. Mais il faut qu'on ait avec nous les supporters. Les joueurs vont certainement prendre des positions. Mais surtout, qu'on laisse tranquille Vincent Ponsot et Bruno Cheyrou, qui sont exemplaires. C'est particulièrement injuste". Au-delà des joueurs, c’est pourtant tout un club qui doit se remettre en question. Textor fera peut-être une analyse plus complète de la situation. Et il le faut. Sinon, Lyon risque de connaître d'autres soirées du même acabit…
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