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Olympique de Marseille - AS Monaco (L1, 20e journée) : L'OM a-t-il un potentiel de champion ?

Vincent Bregevin

Mis à jour 28/01/2023 à 19:46 GMT+1

LIGUE 1 – Sur une série de huit victoires consécutives toutes compétitions confondues, Marseille en a profité pour revenir à cinq points de la première place occupée par le PSG, avant de recevoir Monaco samedi (21h). L'équipe d'Igor Tudor a affiché des qualités qui peuvent lui permettre de viser encore plus haut qu'une place sur le podium. A condition de dépasser certaines limites.

Zidane à l'OM... est-ce bien sérieux ?

C'était il y a deux mois. Marseille s'apprêtait à rechuter. A Monaco, les Marseillais étaient bien mal embarqués pour confirmer leur rétablissement, une semaine après la victoire contre Lyon (1-0), venue mettre un terme à une série de cinq matches sans succès, dont quatre revers. Kevin Volland avait donné un avantage qui semblait décisif à l'ASM, à un gros quart d'heure du coup de sifflet final. L'OM, meurtri par la grave blessure d'Amine Harit quelques minutes plus tôt, était perdu. C'est justement là qu'il s'est trouvé. Déterminés, comme possédés, ils avaient renversé la situation pour s'imposer à Louis-II (2-3).
Deux mois plus tard, à l'heure de retrouver les Monégasques, les Olympiens surfent encore sur cette vague. Elle les a ramenés vers les hauteurs du classement. Et pas si loin de son sommet. Un succès face au club de la Principauté placerait provisoirement la formation d'Igor Tudor à deux petites longueurs du fauteuil de leader. La course au titre n'est plus un sujet tabou. Pas seulement parce que le PSG, archi-favori pour sa propre succession, est loin d'être souverain en ce début d'année. Surtout parce que cet OM montre toujours plus d'arguments crédibles pour faire mieux que le taquiner. Même s'il convient de les relativiser.

Des certitudes collectives

Le premier, c'est sa qualité de jeu. La victoire acquise contre Rennes, une équipe qui a du répondant en la matière, la semaine passée en Coupe de France (1-0) est venue confirmer la supériorité collective actuelle des Marseillais. Les joueurs ont intégré les principes d'Igor Tudor dans la volonté de défendre en avançant et d'imposer un pressing qui finit par étouffer l'adversaire. Marseille a ainsi trouvé une force de frappe offensive qui lui faisait défaut en début de saison. En grande partie grâce au dépassement de fonction des défenseurs. Ils ne font pas que marquer ou donner des passes décisives. Ils apportent surtout un surnombre et une création de décalages qui rendent cet OM difficile à défendre pour l'adversaire.
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Sead Kolasinac et Chancel Mbemba, symboles des vertus offensives de la défense de l'OM

Crédit: Imago

  • Le bémol
Le style Tudor autorise des temps très forts autant qu'il implique des temps très faibles. Deux facettes symbolisées respectivement par la première demi-heure face à Rennes, particulièrement aboutie, et la dernière, bien plus délicate. "On a un pressing intense, donc on peut se faire contrer, et dans l'utilisation du ballon aussi on peut se faire mettre en difficulté", a résumé Samuel Gigot jeudi en conférence de presse. L'OM avait ainsi reculé après l'ouverture du score à l'heure de jeu contre les Bretons. Il avait conservé son avantage jusqu'au bout, mais concédé beaucoup d'occasions. L'équipe de Tudor est redoutable quand elle avance. Mais elle maîtrise moins l'art de faire le dos rond.

Une supériorité physique

C'est certainement le meilleur atout de l'OM. Les Marseillais ont fait la différence sur leur dimension athlétique ces dernières semaines, un phénomène parfaitement résumé par Mattéo Guendouzi après la victoire contre Rennes. "On a fait des préparations très difficiles, et ça se voit maintenant parce que je pense qu'à chaque fois on est largement au-dessus physiquement, a estimé le milieu olympien. Dans les courses, dans les duels, on montre vraiment de très belles choses. Ce pressing demande beaucoup d'intensité, on le fait très bien, on a un très bon physique depuis le début de la saison et on continue de progresser."
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Mattéo Guendouzi (OM) a inscrit le seul but du match face à Rennes, vendredi 20 janvier 2023. / Coupe de France

Crédit: Getty Images

  • Le bémol
Sa force physique est aussi de nature à devenir sa faiblesse. La style de jeu de Tudor, particulièrement énergivore, est à double tranchant. Marseille arrive de mieux en mieux à maintenir un rythme sur la durée, mais il a fatalement des baisses de régime qui le rendent vulnérable. Dans un match mais aussi, potentiellement, sur une deuxième moitié de saison où les rencontres vont s'enchaîner à haute fréquence, même sans Coupe d'Europe. Les Marseillais sont capables de fournir des efforts à forte intensité, mais ils ont encore une marge de progression importante pour savoir les gérer. C'est cette capacité de gestion qui dira tout de leurs ambitions.

Une confiance mesurée

C'est le petit plus qui change tout. Ce qui manquait probablement dans la série de cinq matches sans victoire entre la mi-octobre et début novembre, et qui transpire dans cette série de huit succès consécutifs. Les Marseillais ont retrouvé la foi, en eux et en leur jeu. "Plus les joueurs sont convaincus par ce qu'on peut faire, mieux c'est pour le coach, soulignait Tudor jeudi en conférence de presse. C'est le cas en ce moment. Mais attention, les dynamiques peuvent très vite s'inverser." Marseille a connu trop de phases diverses cette saison pour tomber dans l'excès de confiance. "Il faut rester humble quand on fait une série comme ça", a insisté Gigot.
  • Le bémol
La prudence est plutôt une vertu. Surtout dans la communication avec les médias, un domaine où il est toujours préférable de ne pas s'enflammer. Mais elle ne doit pas limiter les ambitions de Marseille pour autant. L'équipe de Tudor s'est prouvée qu'elle était capable d'obtenir les meilleurs résultats par ses qualités dans le jeu. Qu'il l'annonce ou non, le club phocéen est un prétendant au titre à l'instant T. Il a surtout dégagé l'impression d'une équipe faite pour lâcher les chevaux plutôt que pour les brider. Ne pas vouloir tomber dans l'euphorie est louable, mais cet OM ne doit pas s'interdire de la créer et de surfer dessus. Car l'opportunité est là, et Marseille aurait tort de ne pas la saisir à bras le corps
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Igor Tudor, entraîneur de l'Olympique de Marseille

Crédit: Getty Images

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