PSG - 38e journée - De la liesse aux sifflets : Lionel Messi et Paris, histoire d'un gros gâchis

2021, le PSG boucle en trois jours le rêve d'une vie. Depuis son arrivée à la tête du club parisien, QSI caressait le doux espoir de signer le meilleur joueur du monde. Le temps de sécher ses larmes et Lionel Messi débarque en grande pompe. Des supporters en transe, un actionnaire radieux et une promesse unique de succès, l'arrivée longtemps improbable a fait passer Paris dans une autre dimension.

L'accueil au Bourget dans une liesse incroyable est à la hauteur de son statut, et l'Argentin est même surpris de tant d'égards. Messi annonce vouloir gagner une cinquième Ligue des champions et quand le meilleur joueur du monde parle de ce qu'il connaît le mieux, on le croit sur parole. Deux ans plus tard, les promesses ont fané et il repart par la chatière. Il a même fallu que Christophe Galtier supplie le Parc des Princes de ne pas s'en prendre à lui samedi pour ne pas gâcher des adieux sans tambour ni trompette.

Que s'est-il passé dans l'intervalle pour gâcher ainsi le rendez-vous d'une vie pour Paris ? Messi et son nouveau club ont sans doute d'abord sous-estimé les effets collatéraux du déracinement de l'Argentin. Il a fallu gérer un nouvel environnement et surmonter un spleen qui aurait pu l'ensevelir.

Sa première saison restera un échec évident et indiscutable (11 buts, 14 passes décisives). Messi a volontiers laissé la lumière et les commandes du navire à Kylian Mbappé. Ragaillardi par la perspective de la Coupe du monde et mieux dans ses baskets, il signera un second acte bien plus abouti (21 buts, 20 passes décisives toutes compétitions confondues).

S'il a trouvé à Paris une partie de ce qu'il était venu chercher à savoir un salaire à la hauteur de son rang et un environnement capable de le mener dans des conditions optimales jusqu'à la Coupe du monde au Qatar, il a échoué dans la principale mission qui lui était confiée : briller en Ligue des champions.

Tout ce qu'il aura pu laisser comme trace en Ligue 1 ne résistera pas à son impuissance en Europe et il portera pour toujours, comme un boulet, ses quatre matches ratés en 8e de finale face au Real Madrid puis face au Bayern Munich. Une verrue gigantesque qui éclipse, par ailleurs, ses inspirations géniales délivrées en grande quantité entre août et novembre 2022. Dès lors, il deviendra le bouc-émissaire facile d'un Parc excédé.

D'abord face à Bordeaux l'an passé où les sifflets adressés à sa Majesté Messi marqueront une rupture définitive entre lui et les fans. Rebelote au printemps dernier avec un stade hostile et des insultes devant le siège du club. Plus que Messi, c'est au projet bling-bling de QSI qu'ont voulu s'attaquer les ultras.

Même si ses liens distants avec l'institution n'ont pas aidé à le faire accepter, il aurait fallu un peu plus qu'une frappe en lucarne contre City en Ligue des champions et des coups de génie en L1 pour qu'il soit adopté. Plus qu'une union passionnelle, ce fut une cohabitation polie mais lisse entre les deux entités. L'expérience a manqué d'engagement et d'affect après des années à se donner corps et âme au FC Barcelone qui restera son club de toujours. Comment pouvait-il en être autrement alors que Messi n'a jamais vraiment rêvé de Paris et qu'il a quitté la Catalogne contraint et forcé ?

Pour Paris, l'opération ne fut pas vaine pour autant. Depuis deux ans, la moitié des maillot vendus du PSG sont floqués Messi et son arrivée a évidemment contribué à faire rayonner la marque PSG à travers le monde. Sur le terrain, ce fut un échec. Dans les bureaux de la Factory, ce fut une bénédiction.