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Reims - Paris Saint-Germain (L1, 10e journée) : Neymar (PSG) relayeur, une trouvaille aux allures de chimère ?

Vincent Bregevin

Mis à jour 08/10/2022 à 12:58 GMT+2

LIGUE 1 - Neymar est-il condamné à jouer un cran plus bas avec le PSG, qui se déplace à Reims samedi (21h00) lors de la 10e journée. Le Brésilien, rayonnant comme attaquant ou meneur de jeu, a évolué dans un rôle de relayeur face au Benfica en Ligue des champions, avec un succès mitigé. Cela répond à une logique d'équilibre collectif. Mais l'idée n'est pas sans limite.

SOS défense et milieu exposé : Galtier doit-il essayer un autre système ?

C'était déjà latent depuis un certain temps. Face au Benfica (1-1), c'est devenu flagrant. Annoncé dans le trio offensif habituel avec Lionel Messi et Kylian Mbappé, Neymar était en réalité dans celui du milieu de terrain. Positionné en relayeur gauche aux côtés de Marco Verratti et Vitinha, le Brésilien a été utilisé dans un registre plus défensif que celui auquel il est habitué. Un choix qui a de quoi surprendre.
Mais Galtier ne l'a pas fait par hasard. "Concernant la position de Kylian et Messi par rapport à Neymar, il y avait cette volonté de garder du pouvoir offensif, car Neymar est un pouvoir offensif incroyable et il est très important dans ce dispositif-là, a expliqué l'entraîneur parisien. Mais il y avait aussi à garder de la densité dans le coeur du jeu, notamment Marco Verratti devant la défense, parce que Benfica est une équipe qui met beaucoup de monde à l'intérieur, pratiquement quatre joueurs, et il fallait protéger l'axe de la défense."

Le compromis idéal

Galtier reste à la recherche de la bonne formule pour équilibrer son collectif. Il a tenté le pari d'aligner son stratège brésilien au milieu de terrain dans cette optique. Pour un résultat assez mitigé. Entre deux postes, Neymar n'a pas eu le rayonnement offensif qu'il affiche depuis le début de la saison. Et sa contribution défensive n'a pas eu les effets escomptés, malgré des efforts évidents du joueur. Il y avait du mieux dans le milieu parisien mais l'ensemble laissait encore à désirer. Surtout, la défense était toujours aussi exposée malgré le repositionnement de la star auriverde.
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Messi déjà d'accord avec le Barça : pourquoi on n'y croit pas

L'entraîneur parisien avait cependant des raisons de tenter cette option. Elle ne répondait pas seulement à une logique ponctuelle, face à l'équipe la plus compétitive dans l'entrejeu que le PSG a affronté depuis le début de la saison. Elle lui faisait surtout miroiter la perspective du compromis idéal : conserver ce système à trois défenseurs centraux qu'il a mis en place depuis son arrivée sur le banc parisien, tout en renforçant son milieu de terrain en y ajoutant un troisième élément, sans avoir à sortir du onze de départ l'une de ses trois stars offensives.

Une configuration qui change tout

L'idée avait ainsi du sens sur une vision à long terme, pas seulement pour le déplacement à Lisbonne. Elle correspondait aussi à une certaine logique dans l'esprit de l'entraîneur parisien. Si Leo Messi tient ce rôle d'électron libre entre le milieu et l'attaque dans son 3-4-1-2, c'est bien Neymar, pourtant considéré comme un deuxième attaquant avec Mbappé, qu'il a toujours vu comme le garant de l'équilibre collectif parisien. "Il a cette capacité à répéter les efforts, il a du volume, de l’intensité, expliquait-il après la victoire à Lyon (0-1). Il est généreux pour l’équipe."
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"Neymar est celui qui donne le meilleur équilibre"

C'était encore le cas face au Benfica, mais dans une configuration différente. Pour Neymar, il ne s'agissait plus de décrocher de l'attaque pour venir se placer entre les lignes et accélérer le jeu par la passe et le dribble, comme il sait si bien le faire. Mais de participer à l'élaboration des mouvements offensifs de plus loin avant de se projeter vers l'avant pour apporter le surnombre en attaque. Ses qualités peuvent se prêter à cette mission. Mais le rôle de milieu implique un dosage dans la prise de risque dont le Brésilien n'est pas coutumier. Le but encaissé par Paris à Lisbonne l'a parfaitement illustré.

Paris n'a pas le temps

La limite de ce choix tactique est aussi défensive. Il y a la nécessité de coordonner ses mouvements avec les autres milieux parisiens pour optimiser le quadrillage du terrain et la récupération. Neymar n'est pas habitué à ce type de déplacements et cela s'est senti face au Benfica. C'est légitime pour un joueur qui évolue dans un registre beaucoup plus offensif. Le stabiliser dans un rôle de relayeur exigerait du temps. Paris n'en a pas vraiment avec l'enchaînement très rapproché des matches dans cette saison compactée par la Coupe du monde.
Mais surtout, ce n'est pas forcément dans son intérêt. L'impact de Neymar en attaque est trop criant de manière générale, et depuis le début de la saison en particulier, pour que l'idée de le faire reculer d'un cran ne suscite pas le doute. Galtier a certainement la tentation d'insister dans cette voie. Mais elle a des allures de chimère. L'entraîneur parisien va plus probablement devoir se tourner vers une autre option dans la recherche de son équilibre collectif. Quitte à sacrifier son système en passant au 4-3-3 ? Ou une star de son attaque pour conserver son 3-5-2 ? Le problème reste entier. Mais repositionner Neymar n'est pas forcément le meilleur moyen de le résoudre.
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