Rennes - Paris Saint-Germain (Ligue 1, 19e journée) : Qu'il le veuille ou non, Nordi Mukiele taquine Achraf Hakimi

Il est directement impliqué sur les trois derniers buts du PSG en Ligue 1. Ce n'est pas Kylian Mbappé, Leo Messi ou Neymar. Ce n'est même pas un titulaire habituel de Christophe Galtier. Mais bien l'un des maillons forts de son équipe depuis la reprise. Nordi Mukiele monte sérieusement en puissance au sein de l'effectif du club de la capitale. Ses deux passes décisives mercredi face à Angers (2-0) sont venues confirmer le phénomène de manière éclatante. Même si elles sont loin de résumer à elles seules l'impact grandissant de l'ancien Montpelliérain sur la formation parisienne. Ce dimanche soir, il va débuter le choc face au Stade Rennais.

Celui qui l'a le mieux souligné, c'est encore lui. "Un match à deux passes décisives ? Ça ne m’était pas arrivé depuis mon dernier match à Leipzig, a-t-il rappelé après le succès face au SCO. Je suis très content d’avoir aidé l’équipe. Ce sont mes deux premières en match officiel avec Paris, je suis très content parce que l’on gagne le match. Le plus important pour moi, c’est aussi le clean-sheet. Contre Lens (3-1), on en avait pris trois, contre Châteauroux, un (1-3). Pour une défense, ce n’est jamais bon. Mais voilà, on repart avec trois points, on ne prend pas de but et c’est le plus important."

La parole suit le geste. Il ne faut pas réduire les vertus de Mukiele à son apport offensif. Même si son positionnement bien senti, ses appels tranchants et ses centres régulièrement précis sont précieux dans les phases d'attaque du PSG. Il bonifie surtout une défense qui n'a pas donné toutes les garanties depuis le début de la saison. L'international français (1 sélection) offre une plus-value considérable dans les duels, au sol ou dans les airs. Il a la vitesse et la puissance, et il parvient à combiner ces qualités de mieux en mieux pour s'affirmer comme un défenseur ultra-complet.

Et polyvalent. C'est l'une des raisons majeures qui a poussé le PSG à débourser 12 millions d'euros pour le recruter à Leipzig l'été dernier. "Il peut jouer aussi bien dans une défense à trois, à quatre ou sur le côté droit en latéral ou piston, résumait Galtier avant le match contre Angers. Il a ce gros avantage." L'avoir est une chose, l'exploiter en est une autre. Surtout dans un club aussi exigeant que Paris. Mukiele est en train d'accomplir ce tour de force. "Il s'est rapidement intégré, a poursuivi l'entraîneur parisien. Il a beaucoup travaillé ces dernières semaines pendant la pause de la Coupe du monde. Il est libéré sur un plan mental et très à l’aise sur un plan physique. C'est une satisfaction."

Paris voulait un couteau suisse, un joueur capable de dépanner sur quasiment tous les rôles défensifs en sortie de banc, et plus spécifiquement une doublure compétitive pour Achraf Hakimi au poste d'arrière droit. Mukiele n'a pas seulement répondu aux attentes de ses dirigeants. Il n'est plus très loin de les dépasser. Le natif de Montreuil affiche actuellement le niveau de performance d'un titulaire en puissance. "S'il reste une doublure d'Hakimi ? Il est plus qu'une doublure", a ainsi concédé Galtier après la victoire contre Angers.

Mukiele a su saisir sa chance de le montrer. Utilisé essentiellement dans le cadre de la rotation d'effectif par Galtier avant la Coupe du monde, le joueur de 25 ans a vu son temps de jeu augmenter depuis le Mondial. Demi-finaliste de la Coupe du monde avec le Maroc, Hakimi a légitimement bénéficié d'un temps de repos à son retour du Qatar. Le latéral marocain revenu de vacances cette semaine, la question de la hiérarchie au poste d'arrière droit peut-elle se poser pour Galtier à l'approche des échéances les plus importantes de la saison, et notamment du duel avec le Bayern Munich en 8e de finale de la Ligue des champions ?

Il y a au moins la place au débat. Hakimi est considéré à juste titre comme l'un des meilleurs joueurs au monde à son poste, même s'il semble souvent plus à l'aise dans un rôle de piston au sein d'un système à trois défenseurs centraux. Paris avait consenti un effort financier considérable en déboursant 60 millions d'euros pour l'arracher à l'Inter à l'été 2021. Depuis, le Marocain a laissé une impression contrastée. Son talent offensif, indéniable, n'est pas forcément optimisé au PSG, où il est régulièrement oublié sur les phases d'attaque. Et le joueur formé au Real Madrid affiche chroniquement certaines limites dans le domaine défensif.

C'est justement sur ces deux aspects du jeu que Mukiele a marqué des points ces dernières semaines. Sans pour autant revendiquer un autre statut. "Je ne suis pas focalisé là-dessus, disait-il après le match face à Angers, au sujet de la concurrence avec Hakimi. Moi, j’essaie de faire mes matches, peu importe où je joue, dans l’axe ou à droite. Aujourd’hui, on sait tous qu’Achraf est un très bon joueur. Je suis là pour aider l’équipe, faire mes matches quand le coach fait appel à moi." Un état d'esprit exemplaire qui peut jouer en sa défaveur. Même s'il taquine Hakimi sur son niveau de performance, Mukiele acceptera manifestement son rôle de remplaçant. Il a aussi cette qualité.