Ricard de Bayo, le 10/10 du RC Lens et ambiances de crises à Lyon et Montpellier : les tops et flops de la 19e journée

Bollaert, citadelle imprenable. Mieux que ça : citadelle bénie. Si le RC Lens s'accroche aux basques du PSG, il le doit en grande partie à son bilan immaculé à domicile et absolument prodigieux : 10 matches, 10 victoires, 22 buts marqués, 7 encaissés. Samedi, ce ne fut pas la meilleure version des Sang et Or face à Auxerre mais cela a suffi. Preuve que dans leur enceinte, ils sont capables de tout encaisser et de tout surmonter. "Cette deuxième place et ce total de points représente une photo à mi-championnat. Mais le club ne l'avait jamais fait. Je ne sais pas ce que sera la deuxième, mais la première partie de saison est exceptionnelle, et ce 10/10 à Bollaert c'est exceptionnel", a d'ailleurs reconnu Franck Haise après coup. On ne dira pas autre chose.

Son aventure lilloise avait commencé de la pire des manières. Une sortie en veille de match face au PSG et une sanction qui l'avait relégué dans les tréfonds de la hiérarchie lilloise. Mais Mohamed Bayo a fait le dos rond. Et, depuis la nouvelle année, il retrouve des couleurs. Auteur d'un doublé face à Troyes (5-1), il a pu entendre le stade Pierre-Mauroy lui rendre hommage avec un chant plein d'ironie, qu'il accueille avec le sourire. Une histoire de... Ricard. "Les supporters chantent cette chanson. Bon, je la laisse retentir, elle fait rire tout le monde. Mais je suis content, ça me donne un lien avec le public... même si je n'ai jamais bu de Ricard", s'est-il marré au micro de Prime Video.

L'entraîneur rennais a innové pour la réception du Paris-Saint Germain. En lieu et place de son 4-4-2 ou 4-3-3 habituel, il a choisi d'aligner trois défenseurs centraux et deux pistons pour la première fois depuis son arrivée en Bretagne. "Je me suis inspiré de nos adversaires qui avaient posé des problèmes à Paris. Lens dernièrement et Monaco aussi. beaucoup de réflexion et d'échanges avec les cadres de mon équipe, que j'ai concerné par rapport à ce choix. On a décidé de jouer comme ça." a expliqué l'intéressé au micro de Prime Video. Une tambouille tactique préparée uniquement lors de la mise en place la veille de la rencontre, avec l'implication et la confiance de ses cadres. Le chef Génésio a trouvé la recette encore une fois pour l'emporter contre Paris. Le "encore" est d'importance, puisqu'il est l'entraîneur qui a le plus gagné contre Paris sous l'ère QSI : deux fois avec Rennes, trois fois avec l'OL.

Parfois remplaçant, souvent remplacé, Wissam Ben Yedder a déjà exprimé, au moins à travers son langage corporel, sa frustration de ne pas participer pleinement aux aventures des siens. Après trois derniers matches de Ligue 1 lors desquels il est : sorti à la mi-temps, resté sur le banc, entré à la 62e, il a montré que s'il n'a pas le temps de jeu d'un grand buteur, il en a au moins l'orgueil. Il s'est servi d'une titularisation contre Ajaccio à domicile comme occasion de claquer un triplé en quatorze minutes et réaffirmer son statut de meilleur buteur du club à la mi-saison (11 réalisations en Ligue 1, 16 au total). "C'est un régal de jouer avec lui", a loué Breel Embolo. Nous on se régale à le voir marquer. Quand il joue...

Les Lyonnais avaient sans doute compris dès leur arrivée à Decines que cet OL-Strasbourg serait sous tension. Leur car a été stoppé par une centaine de supporters, le temps de le chahuter quelque peu avant de le laisser repartir. L'entrée des joueurs, sous les sifflets, s'est accompagnée de banderoles offensives : un tifo en forme de chèvre, des portraits de Toko Ekambi, Dembélé et Aouar accompagnés du mot "Dégagez" et des messages pour la direction lyonnaise. La suite fut un cauchemar avec, comme symbole, cette image terrible lors de la sortie de l'attaquant camerounais, pris en grippe par ses supporters. Il a fallu l'intervention des CRS pour empêcher certains membres du Virage Nord de s'inviter sur la pelouse après le coup de sifflet final. Preuve qu'à Lyon, l'implosion est proche…

C'est un triste spectacle qu'a offert la Mosson pour la réception de Nantes. D'abord, une partie des supporters, initialement en grève, ont finalement fait irruption dans les tribunes au quart d'heure de jeu. A grand renfort de jets de fumigènes et de pétards, ils ont poussé Thomas Léonard, l'arbitre du jour, à interrompre la rencontre pour quinze bonnes minutes. S'il n'y avait eu que ça… Avant la pause, Wahbi Khazri a enfoncé ses crampons dans le cou de Nathan Zézé, parti mettre la tête sur un ballon à mi-hauteur. Elye Wahi a suivi le même chemin après avoir protesté un peu trop près du visage de l'arbitre suite à un carton jaune pour simulation (67e). Trois buts nantais plus tard, à neuf contre 11, Montpellier a pris une deuxième grosse gifle en autant de journées, à la maison cette fois.

L'absence des ses internationaux marocains était la dernière excuse d'Angers pour ne pas parvenir à stopper sa série de défaites en Ligue 1. Mais voilà, contre Clermont, Sofiane Boufal et Azzedine Ounahi étaient bien là, le premier a d'ailleurs marqué, mais les Blanc et Noir ont encore perdu, sous les sifflets du stade Raymond-Kopa (1-2). Une onzième défaite d'affilé en championnat. Seuls Metz (2007/2008) et Grenoble (2009/2010) ont totalisé moins de points après la 19e journée. Le plus inquiétant réside peut-être dans l'attitude. Menés 2-0, les Scoïstes ont réduit la marque à la 80e sans pour autant partir à l'abordage, malgré cinq minutes de temps additionnel. Les deux prochaines rencontres seront ultra décisives avec des confrontations face à Brest et Ajaccio.