Ligue 1 – 10e journée | L'OL "en colère" après le scénario impardonnable d'une remontée du Paris FC (3-3) après avoir mené 3-0

L'OL a vécu un tout début de saison si satisfaisant sur le plan comptable qu'on a presque oublié que cette équipe a été exhumée sur les restes d'une purée de cendres, maigres résidus d'une gestion catastrophique de John Textor. La venue de Michele Kang, les ajustements retors du mercato et les compétences de Paulo Fonseca ont permis de dissimuler les craquelures sur la façade lyonnaise. Mais l'édifice reste trop frais pour ne pas tanguer devant les vents violents, même face à un promu encore tendre comme le Paris FC (3-3).

Le club parisien, poussé par un Jean-Bouin garni, faisait toutefois office de victime parfaite. L'ouverture du score de Corentin Tolisso sur un alignement lunaire de la défense parisienne promettait une soirée tranquille pour des Gones l'œil déjà rivé sur la deuxième place du championnat. A 3-0, il ne restait sans doute plus une seule âme pour croire à un renversement de situation, au démantèlement d'un scénario virant à une trame kafkaïenne.

Trois minutes après le lob caressé de Pavel Sulc (58e), le premier coup du sort est venu secouer le navire rhodanien. L'exclusion directe d'Abner, sur un tacle musclé, a sonné comme une injustice pour des Lyonnais interdits. Les images du VAR imprimant davantage l'idée que le tacle n'était pas si dangereux pour Ilan Kebbal. Même alourdi d'un rouge, l'OL avait toutes les raisons de croire en sa bonne étoile et aux vertus collectives étalées tout au long de ce début de saison.  

Seulement, deux buts sortis de nulle part ont dépoussiéré la cage d'un Dominik Greif jusqu'ici cantonné à un rôle de vigile désœuvré. Le but de l'égalisation n'épouse pas la virtuosité des deux premiers mais la trajectoire parfaite de la frappe détournée de Vincent Marchetti a eu le don d'énerver le portier slovaque. "Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise, je n'ai même pas touché un ballon et j'ai encaissé trois buts, a répondu un Greif agacé au micro de Ligue1+. On doit changer ça, et vite. Oui, bien sûr que je suis en colère, on ne peut que l'être après un tel match."

Ce genre de revirement n'intervient pas pour la première fois aux dépens de l'OL. Déjà, à Rennes, et plus récemment contre Toulouse au Groupama Stadium, les hommes de Fonseca avaient vécu une déroute en fin de partie, à chaque fois renversés après avoir tenu la partie en mains. Autant de symptômes d'une équipe assemblée à l'emporte-pièce, qui doit encore mûrir, laisser le temps aux derniers arrivés de se greffer à un tronc encore vacillant. Surtout si on lui en prive de son essence même, un certain Tolisso, remplacé au moment (68e) où le jeu promettait de se débrider.

Loin de tomber dans des conclusions alarmistes, il convient aussi de retenir la manière dont les trois buts ont été encaissés. Greif autant que sa défense n'y pouvaient pas grand-chose. Le dernier quart d'heure, joué à 10 contre 10 sur un rythme emballant, a surtout été écumé dans le camp du PFC, à l'initiative notamment d'un Nicolas Tagliafico électrique. Certes, l'OL a laissé filer une occasion de rejoindre le PSG en tête, mais l'OM n'a pas fait mieux contre Angers. Surtout, Lyon peut avancer des excuses auxquelles le club marseillais ne peut répondre. L'avantage de l'apprentissage.