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Impériale Angleterre

Eurosport
ParEurosport

Publié 12/04/2007 à 16:00 GMT+2

Avec trois clubs qualifiés pour les demi-finales de la Ligue des Champions (Chelsea, Manchester United et Liverpool), la Premiership a mis l'Europe au pas cette saison. Plusieurs paramètres expliquent cette domination actuelle des formations issues du cha

- UN "FOOTBALL TOTAL" : Après avoir ébloui l'Europe entre la fin du XXe siècle et le début du XXIe, qualifiant notamment trois clubs (Valence, Real Madrid et Barcelone) pour les demi-finales de la Ligue des Champions 2000, l'Espagne a laissé la place à l'Angleterre cette saison. Tenant du titre, Barcelone a été sorti par Liverpool en huitièmes de finale et ce sont trois clubs britanniques qui disputeront les demies en 2007 (Chelsea, Manchester United et Liverpool), donnant ainsi à la Ligue des Champions des allures de Coupe d'Angleterre. Il faut dire que l'Angleterre applique en partie les recettes que l'Espagne avait utilisées pour dominer le Vieux Continent. Les gros de Premiership pratiquent une forme de football total aussi bien dans l'esprit que dans le fond : tout le monde attaque, défend avec générosité. Mais cette volonté d'aller de l'avant, de faire le jeu est couplée avec une maturité tactique récente (voir ci-dessous) et un physique à toute épreuve. Malgré le marathon que représente la Premiership (seul grand championnat sans trêve), les Anglais sont là d'août à mai.
- LE TALENT : Argent et prestige aidant, la Premiership est devenue l'internationale des talents. A l'intersaison, Andrei Shevchenko (Milan AC) et Michael Ballack (Bayern Munich), deux des meilleurs joueurs du Vieux Continent avaient choisi Chelsea pour poursuivre leur carrière, Thierry Henry avait lui préféré rester à Arsenal plutôt que de céder aux sirènes du FC Barcelone. Ces trois stars ont connu des saisons difficiles sur un plan personnel mais leur cas est révélateur de l'attraction de la Premiership. Plus que le Milan AC ou le Real Madrid, les clubs anglais sont la cible des meilleurs joueurs étrangers. Le football anglais, l'argent, le prestige et la ferveur sont autant de paramètres qui parlent en faveur de l'Angleterre. Les joueurs y sont sensibles et le résultat leur donne raison. Seul hic, l'équipe nationale pâtit de la mainmise des étrangers sur son football. On l'a vu lors de la dernière Coupe du monde.
- UNE MATURITE TACTIQUE : Depuis l'arrivée d'Arsène Wenger en Angleterre, le paysage a bien changé de l'autre côté de la Manche. La réussite du Français, basée sur des principes continentaux, a participé à la révolution anglaise et la mise au ban du kick and rush dans les grands clubs de Premiership. Après Wenger, Gérard Houllier (Liverpool), Claudio Ranieri (Chelsea), Rafael Benitez (Liverpool) et évidemment José Mourinho (Chelsea) - pour ne citer que les principaux - ont emboîté le pas de l'Alsacien. Ces hommes ont redéfini les contours du jeu à l'anglaise et permis aux clubs de faire un grand pas en avant. La tactique et la technique continentales associées aux qualités physiques britanniques ont donné ce mélange détonant. Finalement, seul Manchester United est resté fidèle à ses racines britanniques mais l'Ecossais Alex Ferguson a su s'adapter. "Il y a six ou sept ans, le football espagnol était le meilleur. Mais les Anglais ont progressé, ont amené beaucoup de qualité. Avec cette saison, arrive la preuve que le football anglais est le meilleur en Europe ", affirme le manager anobli.
- LE POUVOIR FINANCIER : La Premiership est en train de devenir le championnat global par excellence. Sous certains aspects, le Championnat d'Angleterre ressemble à la NBA. Comme la compétition nord-américaine de basket-ball, la Premiership intéresse le monde entier, bien plus que la Serie A, la Liga, la Bundesliga et évidemment la Ligue 1. Si le Championnat de France tire l'essentiel de sa richesse du marché domestique, l'Angleterre est d'une puissance inégalée dans le monde du football grâce à l'export. Aux quatre coins du monde, les Chelsea-Manchester United ou Liverpool-Arsenal passionnent. Pour preuve, les droits de diffusions de la Premier League ont été vendus pour une somme supérieure à quatre milliards d'euros sur les trois prochaines années. 940 millions annuels provenant de l'étranger et notamment d'Asie où le football à la sauce anglaise est devenu à la mode. Ajoutez à cela que, mis à part Arsenal, les grands clubs sont sous la coupe de riches investisseurs étrangers qui n'hésitent pas à délier les cordons de la bourse. Roman Abramovich (Chelsea), Malcolm Glazer (Manchester United), George GIllett et Tom Hicks (Liverpool) en sont les meilleurs exemples. Enfin, les recettes aux guichets et marketing sont sans commune mesure. Bref, l'Angleterre a de belles années devant elle et une puissance financière qui devrait lui permettre encore de se renforcer.
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