Les gros au rendez-vous

Le Bayern Munich, malgré la première titularisation de la saison de Franck Ribéry, a difficilement battu le Maccabi Haïfa, petit Poucet du groupe A. Alors qu'il restait sur deux victoires probantes en Championnat d'Allemagne devant Wolfsburg (3-0) et Dortmund (5-1), le club le plus titré du football allemand n'a pas convaincu pour son premier match européen sous la direction de Louis van Gaal. Après trente minutes appliquées, les Bavarois se sont endormis et ont multiplié les approximations devant un adversaire qui retrouvait la C1 sept ans après sa première, et jusque-là, seule apparition.

A l'image de Ribéry, très décevant et remplacé peu après l'heure de jeu, ils ont souffert sous la chaleur estivale de Tel Aviv face à la vivacité des Israéliens, invaincus à domicile depuis novembre 2008. Ils doivent également une fière chandelle à leur gardien de but Hans-Jörg Butt qui a réalisé trois parades déterminantes, dont deux (51, 52) face au capitaine du Maccabi, Katan.

Le salut est venu du Belge Daniel van Buyten qui a ouvert la marque (64) en récupérant un ballon mal dégagé par la défense adverse. En toute fin de rencontre, Thomas Müller, 19 ans, donnait avec un doublé une ampleur guère méritée à la victoire bavaroise. Pour rivaliser avec la Juventus Turin et Bordeaux, a priori des clients plus sérieux que le Maccabi, et espérer dépasser au printemps pour la première fois depuis le sacre de 2001 le stade des quarts de finale, Van Gaal a encore du pain sur la planche.

L'expérience mancunienne a fini par payer, les hommes de Ferguson prenant la tête (1-0) à la 77e minute alors que le KO guettait deux équipes fatiguées. Mais le petit Scholes, en reprenant de la tête une frappe de Nani renvoyée, permettait à Manchester de repartir satisfait de Turquie. Dans l'autre match, Grafite, auteur d'un triplé, n'a eu besoin que d'une mi-temps pour punir un CSKA bien naïf (3-1). Son 3e but en fin de match, alors que Dzagoev avait réduit la marque, lui permettait ensuite de donner du relief à sa performance. Déjà auteur de deux réalisations cette saison en championnat (28 l'an passé!), le buteur brésilien a lancé Wolfsburg de la meilleure des façons avant son déplacement à Old Trafford.

Un coup franc puissant de Cristiano Ronaldo, qui confirme son avènement chez les Merengue, un petit but de Raul, qui améliore son record européen, et un autre d'Higuain, tout ça en 45 minutes, et le Real relâchait ensuite un peu tôt le pression avec le sentiment du devoir accompli à Zurich. Les Suisses en profitaient donc pour revenir à -1, avant que Ronaldo, avec son 1er doublé madrilène, et Guti ne redonnent de l'air à leur équipe (5-2). "Nous n'avions pas à souffrir autant. On aurait dû mieux gérer notre avantage. Mais l'important est quand même d'avoir gagné. C'est un bon départ en Ligue des champions", s'est rassuré Higuain.

Chelsea, éliminé dans des conditions polémiques par le FC Barcelone en demi-finale la saison passée, a renoué avec le succès en Ligue des Champions à Stamford Bridge. Face à un adversaire qui a souvent fait jeu égal, les Londoniens doivent leur succès à un but de Nicolas Anelka (47e), chargé de faire oublier l'absence de Didier Drogba, suspendu pour prix de sa crise de nerfs à la fin du match contre Barcelone en avril. Le gardien portugais, Helton, s'est souvent montré brillant pour s'interposer sur une frappe de Frank Lampard (4e) ou des têtes du même (7e) et de Salomon Kalou (58e).

Mais il n'était pas irréprochable sur le but: après avoir repoussé la frappe puissante d'Anelka, il se montrait indolent pour se relever et se replacer, laissant au Français le temps de s'arracher pour marquer dans une position excentrée. Mais souvent plaisant dans le jeu, Porto ne s'en laissait pas conter et Petr Cech devait intervenir de manière plus ou moins académique sur des frappes de Hulk (6e), Falcao (68e), Fredy Guarin (75e) et Silvestre Varela (82e). Un poil trop court sur un centre devant le but, Falcao manquait la dernière occasion d'arracher un nul mérité (90+1) pour des Portugais qui finissaient à dix après l'exclusion de Fernando (90+2).