Les Gunners régalent

C'est une année noire pour le football portugais. Braga et Benfica ont été sortis dès la phase de poule. Et il n'y aura donc aucun représentant du football lusitanien en huitièmes de finale de la Ligue des Champions, une grande première depuis 2003-2004 et la mise en place de la nouvelle formule. En 2003-2004 justement, un certain José Mourinho avait guidé le FC Porto sur le toit de l'Europe.

La défense des Red Devils a attendu son sixième match avant de céder. Après cinq "clean sheet", les Mancuniens ont pris leur premier but face à Valence (1-1). Manchester United devient la huitième équipe à terminer la phase de poule avec un seul but encaissé. De bon augure ?

Le FC Copenhague et le Shakhtar Donetsk accèdent pour la première fois au top 16 européen. Le club danois a déjoué les pronostics en terminant à la deuxième place de sa poule derrière le Barça et au nez et à la barbe du Rubin Kazan et du Panathinaïkos. De son côté, le Shakhtar, porté par les millions de son président Rinat Akhmetov, s'est offert la première place de son groupe devant Arsenal et confirme après son sacre en Coupe de l'UEFA en 2009.

Les "gros" championnats n'ont pas déçu. Mais si l'Espagne a placé ses trois représentants en huitièmes avec le Real Madrid, Barcelone et Valence tout comme l'Italie avec l'Inter Milan, l'AC Milan et l'AS Rome (même si ces trois équipes n’ont terminé que deuxième), l'Angleterre signe un beau quatre sur quatre. Aux côtés de Manchester United, Chelsea et Arsenal, des habitués, c'est Tottenham qui a surpris son monde.  Les Spurs, qui ont été en demi-finale de Coupe des clubs champions en 1962, passent pour la première fois en huitièmes de finale depuis la mise en place de cette formule de la C1.

Auxerre éliminé avec trois petits points au compteur, la France aura deux représentants en huitièmes de finale. Mais l'OM et Lyon n'ont pas emprunté les mêmes chemins pour se qualifier. Ils ont même pris deux options diamétralement opposées. L’OL, parti sur les chapeaux de roue avec trois victoires en trois matches, s'est montré poussif lors de la phase retour à l’image de sa défense fébrile, qui a encaissé neuf buts lors des trois derniers matches (2 défaites et 1 nul). A l’inverse, le club phocéen, après deux défaites pour commencer, a rectifié le tir avec une phase retour parfaite (neuf points) et même quatre victoires consécutives sans prendre aucun but. Un signe pour la suite ?

Ce n'est plus l'Inter de José Mourinho. Les attaquants de Twente, Tottenham ou encore du Werder peuvent le témoigner. Le mur infranchissable intériste, qui a fait le bonheur des Nerazzurri la saison passée, n'est plus. L'Inter, qui s'est qualifiée pour les huitièmes avec le deuxième strapontin du groupe A, a encaissé 11 buts lors de ses six matches en C1 cette saison. Soit deux de plus que sur l'ensemble de sa campagne victorieuse du dernier exercice. Les temps changent.

Si vous voulez voir du spectacle, courez acheter un billet pour l'Emirates Stadium. Car les Canonniers d'Arsenal n'ont jamais aussi bien porté leur nom que cette saison à domicile. Les partenaires de Samir Nasri ont planté 14 buts lors de leurs trois matches devant leurs supporters, qui n'en finissent plus de se régaler.

José Mourinho peut se frotter les mains. Avec 16 points décrochés, le Real Madrid a signé le meilleur bilan du premier tour. Selon Marca, les Menrengue n'avaient même jamais terminé la première phase avec cinq victoires et un nul. Cerise sur le gâteau, les coéquipiers d'Iker Casillas, qui ont marqué à 15 reprises, ont encaissé seulement deux petits buts à Milan (2-2). Et lors des cinq autres rencontres, ils ont conservé leur cage inviolée.

Cristiano Ronaldo n’hésite pas à prendre sa chance. Auteur de quatre buts depuis le début de cette nouvelle compagne de Ligue des Champions, le Portugais est le joueur qui a tenté le plus. Il est celui qui a cadré le plus de tirs (15) devant Lionel Messi (13). Et aussi celui qui a pris le plus de tirs non cadrés (16), loin devant Carlos Martins (11) ou encore Gonzalo Higuain (10) et Lionel Messi (10). Aux mauvaises langues qui diront qu'il oublie un peu trop ses partenaires, l'ancien Mancunien peut avancer ses deux passes décisives...

Les adversaires du FC Barcelone doivent faire preuve de patience. Le club catalan a la fâcheuse habitude de monopoliser le ballon. Si le Real en a fait l'amère expérience en Liga lors du Clasico (5-0), les équipes opposées au Barça en Ligue des Champions n'ont également pas beaucoup vu plus le ballon. Sur ses six matches, l'équipe de Pep Guardiola a eu 70% de possession en moyenne, et a terminé trois matches avec une possession de plus 79% ! Le Bayern (62%), Arsenal (57%) ou encore le Real (56%) sont loin derrière.