Ligue des champions - Tirage : le Real, le Bayern, l'Atlético et Chelsea fixés vendredi

Un peu, oui. Vu, revu et re-revu même. Bayern-Real, c'est le classique des classiques parmi les grandes rivalités européennes. Leurs chocs ont toujours possédé une saveur particulière. Ils ont déjà disputé 23 matches au total. Jamais de finale, paradoxalement, mais une foule de huitièmes, de quarts et de demies. Souvent des demies, d'ailleurs, comme lors de leur dernier duel, en 2012. Le Bayern était passé, aux tirs au but.

1. Justement parce que ces duels évoquent des souvenirs très forts. Combats acharnés, tensions souvent exacerbées, matches au couteau. Real-Bayern, c'est un must.

2. Parce que ce serait vraiment la finale avant la lettre.

Le Real et le Bayern sont les deux seuls clubs à avoir figuré dans le dernier carré de la Ligue des champions ces trois dernières saisons. Le Barça restait sur six demi-finales de suite avant de trébucher en quarts cette fois contre l'Atletico. Le Real en est à quatre demies de rang, mais il a été éliminé à chaque fois à ce stade.

Oui. Pas souvent, mais marquant. Il y a d'abord eu un huitième de finale entre les deux formations en 2005. Nettement au-dessus, les Blues s'étaient qualifiés plus facilement que ne l'indique le score (4-2 à l'aller pour Chelsea, 3-2 pour le Bayern au retour). Puis, bien sûr, la finale de la Ligue des champions en 2012. Au bout, le premier titre du club londonien, arraché, cerise suprême, sur la pelouse de son adversaire. Bref, deux confrontations et deux mauvais souvenirs pour le Bayern.

1. Pour les retrouvailles entre José Mourinho et Pep Guardiola. Ils ne sont plus au Real et au Barça, mais les voir à nouveau face à face créerait à n'en pas douter l'évènement.

2. Parce qu'une affiche entre les deux derniers vainqueurs, qui plus est remake de la finale 2012, ça aurait (vraiment) de la gueule.

Depuis le début de sa carrière d'entraineur au plus haut niveau, Pep Guardiola a disputé quatre fois la Ligue des champions. Il l'a gagnée deux fois (2009, 2011). Quand il ne l'a pas remportée, il a buté en demi-finales. A deux reprises. Soit contre José Mourinho (Inter, 2010), soit contre Chelsea (2012). Cette fois, il doit affronter les deux. Mourinho et Chelsea. En demi-finales.

Une seule fois. Il y a bien longtemps. C'était lors de la finale de la défunte Coupe des coupes en 1971, à Athènes. Deux matches pour le prix d'un. Après un nul (1-1) arraché à l'ultime minute par les Merengue, la finale avait été rejouée deux jours plus tard et les Blues s'étaient imposés 2-1, décrochant leur première Coupe d'Europe. Depuis, plus rien.

1. Pour d'autres retrouvailles, celles de Mourinho (encore lui) avec le club qu'il vient de quitter.

2. Parce que ces deux-là n'ont encore jamais croisé le fer en C1 depuis l'émergence de Chelsea au sommet il y a une dizaine d'années. Le club de Roman Abramovich a affronté notamment le Barça, le Bayern, l'Inter, Milan, la Juve, Manchester United ou Liverpool. Mais le Real, jamais.

Avec José Mourinho à sa tête, le Real Madrid a échoué trois fois de suite en demi-finales de la Ligue des champions (2011, 2012, 2013). Avec le même José Mourinho, Chelsea avait été éliminé deux fois aux portes de la finale (2005, 2007).

Jamais. Ce serait la toute première confrontation entre les deux clubs hors du cadre des compétitions espagnoles.

1. Un derby en demi-finale de Ligue des champions, c'est rarissime (ce n'est arrivé qu'une seule fois, en 2003, entre Milan et l'Inter) et rien que pour ça, ça vaudrait le coup d'œil.

2. Ce serait le meilleur moyen d'éviter une finale entre deux clubs d'un même pays pour la deuxième année consécutive. Pas l'affiche idéale pour une finale européenne.

L'Atlético Madrid pèse trois demi-finales de C1 dans toute son histoire. Le Real Madrid 24. Un grand écart qui ferait de cette affiche la demi-finale la plus "déséquilibrée" de l'histoire de l'épreuve en termes de vécu à ce niveau. C'est dire ce qui sépare les deux clubs de la capitale espagnole au plus haut niveau européen. Sans pour autant faire des Colchoneros des victimes expiatoires.

Entraperçu, plutôt. Les deux clubs ont vu leurs routes continentales se croiser une seule fois dans leur histoire. C'était il n'y a pas si longtemps, lors de la Ligue des champions 2009-2010. Chelsea et l'Atlético s'étaient retrouvés dans la même poule. Les Blues avaient corrigé la formation madrilène à Stamford Bridge (4-0, doublé de Kalou), avant un nul à Vicente-Calderon (doublé de Kun Aguero, doublé de Drogba). Sinon, c'est tout.

1. Ce sont les deux équipes qui savent le mieux faire déjouer leur adversaire. Si ce n'est pas l'affiche la plus sexy, ce serait la plus intrigante du point de vue stratégique.

2. Rien que pour voir ce que donnerait la drôle d'affaire Thibaut Courtois : pour une clause bien sentie par les Blues, l'Atlético serait obligé de payer 6 millions d'euros à Chelsea pour aligner son gardien contre les Londoniens ! De quoi pimenter l'avant-match…

José Mourinho ne garde pas un bon souvenir de sa dernière rencontre avec l'Atlético Madrid. C'était en mai 2013, lors de la finale de la Coupe du Roi entre son Real Madrid et l'Atlético, à Bernabeu. Non seulement l'Atlético l'avait emporté, après prolongation, mais en prime, l'entraineur portugais avait été expulsé. "L'Atlético a vraiment eu beaucoup de chance ce soir", avait estimé le "Special One". Les retrouvailles seraient intéressantes, d'autant qu'en janvier dernier, Mourinho a eu une passe d'armes avec les dirigeants de l'Atlético au sujet de Thibaut Courtois, prêté depuis deux saisons à Madrid par Chelsea. "C'est notre joueur, il ne sera plus à l'Atlético l'an prochain" avait clamé le Lusitanien. "Je ne négocie pas avec l'entraineur mais avec des dirigeants, chacun son travail", avait répliqué Clemente Villaverde.

Une confrontation entre les deux équipes. Mais de celles qui marquent puisque c'était une finale de C1. C'était en 1974, la toute première finale de Coupe des champions du Bayern et de l'Atlético. Au Heysel de Bruxelles, pas encore enrobée de l'abjecte odeur de mort qui le condamnerait 11 ans plus tard, l'Atlético avait ouvert le score en prolongation à la 114e minute. Le titre était là. Puis Schwarzenbeck a égalisé à la 120e... Résultat, finale à rejouer et victoire 4-0 du Bayern 48 heures après. Les Bavarois allaient signer un triplé mémorable (1974-75-76). L'Atlético n'a jamais rejoué de finale.

1. Parce que 40 ans après, l'Atlético aurait l'occasion de s'offrir une revanche sur la plus grande déception de son histoire.

2. Pour l'opposition de style. L'Atlético a vraiment le profil pour enquiquiner le Bayern et on aimerait bien voir ce que ça donnerait.

Le Bayern peut se qualifier pour sa troisième finale de Ligue des champions consécutive. Du jamais vu depuis les années 90 et la Juventus Turin, présente en finale en 1996, 1997 et 1998. Ce serait également la 4e finale en 5 ans et cela n'est plus arrivé depuis le début des années 70 et l'Ajax Amsterdam (4 finales entre 1969 et 1973).