PSG-Chelsea : Pour Blanc, la marche n'a jamais été aussi haute mais la gravir est indispensable

Il fut un temps où José Mourinho entraînait Laurent Blanc. C'était il y a bientôt 18 ans. A ce moment où le défenseur international français quittait Auxerre pour le Barça, le Portugais posait ses valises en Catalogne, en tant qu'adjoint du nouvel entraîneur barcelonais de l'époque, Bobby Robson. L'expérience n'avait duré qu'une saison. Mais le futur Special One avait eu le temps de déceler des qualités de coach chez celui qui allait devenir le Président. Il ne s'était pas trompé.

Nasser Al-Khelaifi non plus. Blanc n'était pourtant pas le premier nom qui venait à l'esprit pour succéder à Carlo Ancelotti. Mais jusqu'ici, l'entraîneur du PSG a tout bon. Son parcours parisien s'inscrit parfaitement dans la continuité d'un début de carrière de coach prometteur. La défaite face à Montpellier en Coupe de France (1-2) est l'exception qui confirme la règle. Pour le reste, Blanc a mis tout le monde d'accord. Son bilan en Ligue 1 frôle la perfection avec un seul revers à Evian (2-0). Et en Ligue des champions, il a facilement franchi cet obstacle sur lequel il n'avait pas le droit de buter, le mois dernier face au Bayer Leverkusen (4-0, 2-1). Avec cette qualification pour les quarts de la C1, Blanc s'est déjà épargné un échec pour sa première saison à Paris.

Il s'est surtout offert le droit de prouver qu'il valait encore mieux que ça. Et un duel face à José Mourinho ressemble définitivement au test idéal pour lui. En partie parce que le Portugais incarne et possède globalement tout ce qui manquait et était "reproché" à Blanc quand il a été recruté par Al-Khelaifi. Un entraîneur qui a compte déjà une vingtaine de titres à son palmarès, qui dispose d'un important vécu européen, au-delà de ses deux victoires en Ligue des champions, qui a fait ses preuves dans les plus grands clubs, avec les plus grandes stars, dans les contextes les plus délicats. Un entraîneur doté de cette exigence poussée à l'extrême qui fait les équipes du plus haut niveau, parmi lesquelles ce PSG aspire à figurer. Un coach qui a prouvé tout ce que Blanc doit encore prouver, en somme.

La dimension du test qui attend Blanc va pourtant au-delà de ce qui le sépare de Mourinho dans son palmarès ou son vécu européen. Plus que les résultats, c'est le style du PSG qui force l'admiration cette saison. Cette philosophie de jeu, c'est la marque Laurent Blanc. Et elle est diamétralement opposée à celle de Mourinho. Paris a la deuxième attaque de la Ligue des champions, Chelsea la meilleure défense, et cela résume l'opposition radicale entre deux hommes qui ne dérogeront pas à leurs principes de jeu. "On a deux styles différents, reconnaissait Blanc mardi. On verra lequel est le plus efficace. Que ce soit Chelsea ou le PSG, on va jouer avec notre philosophie. Si on commence à avoir peur des contres, on va dénaturer notre jeu et notre performance sera moins bonne."

Vaincre Mourinho avec ses propres convictions, c'est la première étape que Blanc doit franchir pour prouver qu'il a l'étoffe des plus grands. Faire tomber le Special One sur un tour à élimination directe de Ligue des champions serait son premier gros coup d'éclat au niveau européen. Et une forme d'exploit, puisque Blanc n'a pas encore atteint le dernier carré d'une épreuve où le Portugais n'a jamais échoué en quarts de finale, sur sept tentatives. Le défi qui attend l'entraîneur du PSG face à Mourinho est immense, comme celui qu'il a relevé en acceptant le poste sur le banc du très ambitieux club parisien. C'est l'occasion rêvée pour Blanc de prouver qu'il était bien à la hauteur de ce challenge.