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Avant Roma-Barça : Totti aurait-il vraiment pu remporter le Ballon d’Or en allant voir ailleurs ?

Valentin Pauluzzi

Mis à jour 16/09/2015 à 01:38 GMT+2

LIGUE DES CHAMPIONS - Mercredi soir, la légende romaine Francesco Totti affronte le FC Barcelone, l'un des nombreux clubs dans lequel il aurait potentiellement pu évoluer s’il n’avait pas juré fidélité à sa Roma. Un choix qui l'a empêché de figurer au palmarès du Ballon d'Or ?

Francesco Totti (AS Roma) face au Real de Gareth Bale

Crédit: Panoramic

"Si j’étais allé au Real Madrid, j’aurais gagné trois Champions League, deux Ballons d’Or et plein d’autres choses." Voici ce qu’avait déclaré Francesco Totti dans une interview au journal La Repubblica il y a quelques années. Effectivement, c’est une question qui revient souvent, et si lui-même y pense, c'est qu'elle mérite d'être posée. Est-ce qu’un départ de la Roma lui aurait permis de décrocher la plus prestigieuse des récompenses individuelles ?

Aurait-il vraiment pu partir ?

"En 2004, j’étais en partance pour le Real Madrid, je voulais une grande équipe pour gagner, et durant cette période, les dirigeants de la Roma ne pouvaient pas m’offrir ce que je voulais." Oui, le Romain a bel et bien eu l’opportunité de quitter son club à plusieurs reprises. La toute première, c’était en 1996. Carlos Bianchi n’était pas tout à fait convaincu du talent du jeune Totti et lui préférait des joueurs plus expérimentés comme les Sud-Américains Fonseca ou Balbo. L’accord avec la Sampdoria sous forme de prêt était déjà acté, mais lors d’un tournoi amical contre l’Ajax et M’Gladbach, deux buts en deux matches convainquirent son président de le conserver. Les années passent, Totti s’impose comme l'un des meilleurs joueurs du continent et les grosses écuries se bousculent au portillon pour le faire venir, pensant profiter de la santé financière fragile de son club.
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Francesco Totti en match de préparation avec la Roma

Crédit: Panoramic

Chelsea est le premier à frapper à la porte. On raconte que Roman Abramovich était prêt à débourser 150 millions à l’été 2003 pour le duo Totti-Emerson dont 120 uniquement pour l’Italien ! Le Real a, lui, été refusé l’année suivante, au grand dam des Merengue qui se replieront sur Michael Owen, tandis que les rumeurs restèrent beaucoup plus vagues à propos du Barca. Les clubs italiens n'ont pas été en reste et il est de notoriété publique que le capitaine romain avait et a toujours énormément d’admirateurs du côté de Milan. Berlusconi lui rend hommage dès que possible et quelques timides avances ont été faites au début des années 2000. Massimo Moratti confessa récemment : "En 2007, lorsque je négociais la venue de Chivu à l’Inter, j’ai demandé à son président s’il vendait Totti, et qu’il n’avait qu’à décider du prix, mais il a refusé en me répondant qu’il ne s’en séparerait jamais."

Empereur à Rome, centurion ailleurs ?

Sensi et ses successeurs tinrent parole. La trentaine passée, Totti n’a plus vraiment de raison de s’en aller et reste à la Roma où il bat tous les records de matches disputés et buts inscrits, 299 réalisations en 744 rencontres. En revanche, le palmarès crie famine : un Scudetto, deux Coupes d’Italie, deux Supercoupes d’Italie et de nombreux accessits. On peut tranquillement affirmer que son armoire à trophées sonnerait beaucoup moins creuse s’il avait signé chez un noir-rayé du nord ou un ogre européen. Intrinsèquement, le Giallorosso est l'un des meilleurs footballeurs que l’Italie ait connu. D’un point de vue technique, tactique et physique, il est l’égal des Rivera, Baggio et autres Del Piero. Mais un autre facteur est à prendre en compte, le mental.
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Francesco Totti, le capitaine de la Roma, en 2003.

Crédit: AFP

Etre leader incontesté dans un club aux ambitions plus modestes, avec une concurrence moins riche et où tout le monde vous idolâtre est une chose. Atterrir dans un effectif bondé de champions charismatiques et dans un contexte plus exigeant en est une autre. Au Real, à Chelsea ou au Milan, Totti n’aurait été "qu’un" parmi tant d’autres, ses passages à vide se seraient payés par des séjours sur le banc de touche, le rapport avec les coéquipiers aurait été totalement différent. Beaucoup d’inconnues qui soulèvent de légitimes interrogations quant aux possibles performances du Romain dans un club plus huppé. Il aurait très certainement réussi à s'imposer, mais aurait beaucoup plus de difficultés à être le fer de lance de son club. Cette figure de proue qui fait de vous un prétendant sérieux à la conquête du Graal.

Ballon d’Or possible en restant à la Roma ?

Totti a d’ailleurs figuré plusieurs fois dans le classement du Ballon d'or : 14e en 2000, 5e en 2001, 18e en 2003 et 10e en 2007. Durant les années impaires, difficile de le décrocher sans s’illustrer en Champions League. Toutefois, dans cette compétition, le numéro 10 a trop souvent "disparu" lors des grands chocs contrairement à d’autres qui savent se sublimer en ces occasions. Par ricochet, les campagnes européennes se sont arrêtées au mieux en quart (en 2007 et 2008). Déjà bien pour une équipe comme la Roma ? Les exemples de clubs faisant la nique aux gros riches sont foison, Leverkusen, Porto, Monaco, l’Atlético, Borussia Dortmund, etc. La Roma aurait pu faire partie de cette liste augmentant les chances de son capitaine de remporter le Graal.
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Totti

Crédit: AFP

L’autre solution est de bien figurer durant les années paires et ses tournois internationaux. C’est le cas de Totti en 2000 (meilleur italien à l’Euro) et 2006 (meilleur passeur des champions du monde), néanmoins, son relatif anonymat dans le premier cas et les performances de ses coéquipiers dans le second l’ont fait passer au second plan. Il aurait pu avoir d’autres opportunités de crever l'écran durant ces compétitions hyper médiatisées, mais il s'en est privé en 2004 à cause d'un mauvais geste (crachat envers un adversaire), alors qu'il était présenté comme une des stars de l'Euro. Puis, en prenant sa retraite internationale très tôt, à seulement 29 ans, au lendemain de la Coupe du monde 2006. En effet, en 2008, on peut aisément imaginer un Totti leader offensif d’une Squadra Azzurra qui, sans lui, n’a cédé qu’aux tirs aux buts face à l’Espagne futur vainqueur de l'Euro. Un raisonnement que l’on peut appliquer à moindre mesure au Mondial 2010. Plus que de quitter la Roma, c'est bien en restant avec l'Equipe d'Italie qu'il aurait pu accroître ses chances de décrocher ce trophée.
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