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Benfica : Nico Gaitan, le successeur de Di Maria qui attend son envol

Nicolas Vilas

Publié 03/11/2015 à 07:36 GMT+1

LIGUE DES CHAMPIONS - Auteur d’un début de saison remarqué avec le Benfica, Nico Gaitan s’est imposé comme l’un des tauliers du SLB. Mais l’Argentin, présenté comme le successeur de Di Maria, présente autant de certitudes sur son talent qu’il suscite d’interrogations sur son avenir…

Nico Gaitan avec Benfica en 2015

Crédit: AFP

"Je suis bien au Benfica et ça se voit sur le terrain." Nicolas Gaitan a de quoi sourire, depuis le début de saison. Trois pions enfilés (et une passe dé), au cours des trois premiers rendez-vous de C1. Aucun joueur du Benfica n’avait réussi, en ce timing, une telle perf. Il y a quinze jours, face au Galatasaray, il a planté le but le plus rapide (74 secondes) du Glorioso en Ligue des champions (nouvelle formule). Il y a quelques semaines encore, Gaitan était ENCORE annoncé partant. Chaque mercato, la liste de ses prétendants s’allonge. A bientôt 28 ans (le 23 février prochain), l’Argentin lié au SLB jusqu’en 2018 devrait ENCORE prolonger au SLB.

Mais quel est son poste ?

Vendredi soir, une réaction benfiquiste était attendue en Liga. Une semaine après avoir été déplumés par le Sporting (0-3), les Aigles ont tondu le promu Tondela (4-0). Gaitan a glissé une balle de but à Jonas. Sa septième de la saison. Recruté au Boca Juniors en 2010, Nico débarquait avec le statut de "Roi des passes dé". 228 rencontres plus tard, il a atteint l’impressionnant chiffre de 74 "assistências". Plus passeur que tueur, il n’a planté "que" 34 pions avec le SLB. Au final, il est impliqué dans un but, un match sur deux. Des stats qui en font l’un des leaders du Benfica. Technique et historique. Aujourd’hui, seul le capitão Luisão est plus ancien que lui dans le vestiaire.
Le positionnement du gaucher a toutefois souvent fait débat. "C’est un joueur plutôt individuel, analysait Carlos Bianchi en 2011 sur MCS. Il a une bonne frappe mais je me demande encore quel est son poste. A Boca, ses entraîneurs le faisaient parfois jouer sur les côtés, en demi-pointe, ou en pointe." Nico a fini par devenir un squatteur de couloirs. "Très mobile, très généreux, constate Christopher Oualembo. Il travaille bien défensivement et n’hésite pas à prendre le jeu à son compte."
"Il aime avoir le ballon dans les pieds, poursuit l’international congolais de l’Académica. Il serait très fort en 10 mais il donne l’impression de mieux se sentir à gauche." En février 2014, face au Gil Vicente (1-1), il compense l’exclusion de Siqueira et occupe son poste : latéral gauche. Nicolas qui affirme avoir "beaucoup appris aux côtés de Pablo Aimar" en sourit alors : "Pour le Mondial, pas de problème, je peux jouer à ce poste !" Il ne sera toutefois pas du voyage au Brésil. Et simple réserviste lors de la dernière Copa América.
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Nico Gaitan avec Benfica - 2015

Crédit: AFP

A quand une place en sélection ?

Gaitan attend toujours de vivre une phase finale avec son pays. Ses 11 capes (2 buts) en attestent : il n’est pas un habitué de l’Albiceleste. "Il a peu joué en équipe nationale, constate Alejandro Valente, patron des sports (argentin) de RFI. Il est plus perçu comme un outsider. Il y en a d’autres devant lui qui sont difficiles à bouger. Même Pastore qui joue moins au Paris SG bénéficie d’un a priori favorable." La prédiction de Jesus de 2011 tarde donc à se vérifier. "Je crois que, tôt ou tard, il sera l’un des joueurs référence de la sélection d’Argentine", avait lancé l’entraîneur recordman de matches au Benfica.
Gaitan prend toutefois du galon. Il vient de se voir remettre le Prix de la Reconnaissance 2015 des mains de l’Ambassadeur d’Argentine au Portugal. Tata Martino vient de le convoquer pour les affiches contre Brésil et la Colombie. "Messi et Agüero sont absents, rappelle Valente. Tévez qui est une autre solution offensive est très apprécié par les supporters. Il lui sera difficile de s’imposer. Quant à Di Maria, il est intouchable."
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Nico Gaitan avec Benfica - 2015

Crédit: AFP

Si proche de Di Maria et... du PSG ?

Tous deux sont argentins, gauchers, nés en février 1988, passés par le Benfica… Les similitudes entre Gaitan et Di Maria ne manquent pas. Lorsque le Benfica a aligné 8,4 millions d’euros pour le "Zurdo" de Boca, Jesus assumait : "Nous avons recruté Gaitan pour remplacer Di Maria." On ira jusqu’à lui refiler le numéro 20 d’Angelito qui venait d’être vendu au Real Madrid pour 25 millions d’euros (hors bonus). Les dirigeants lisboètes ont toujours espéré réaliser le même coup avec Nico. Statistiquement, la comparaison a du sens. Depuis leur arrivée en Europe, Gaitan (0,15) et Di Maria (0,16) affichent le même ratio de but par match. Idem pour les passes décisives (0,32 pour Gaitan ; 0,35 pour Di Maria).
Des chiffres que le premier n’a obtenu qu’avec le SLB et qu’Angel a peaufiné avec le Real, United et maintenant le Paris SG. Le gap est là. Gaitan et Di Maria comptent 9 trophées chacun ; 9 compétitions nationales pour Nico (1 avec Boca et 8 avec le Benfica), tandis qu’Angel compte notamment une C1 et Supercoupe d’Europe. Deux finales perdues chacun : celles de la C3 2013 et 2014 pour le Benfiquiste, celle de la Coupe du monde 2014 et de la Copa América 2015 pour le Parisien qui compte six fois plus de sélections que NG. D’ailleurs, Gaitan préfère éviter le rapprochement : "Angel est un joueur différent. Je ne me compare pas à lui."
Le hasard (et les rumeurs) semblait avoir placé Paris sur le chemin de Gaitan. En 1999, il cartonnait dans la capitale française pour la Danone Cup. En mars 2011, il inscrivait au Parc, en Ligue Europa, son premier but européen (1-1). Fin 2013, c’est face au PSG qu’il célèbre sa première réalisation en C1 (2-1). Elle sera la seule, jusqu’à ce brillant début de saison.
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Nico Gaitan avec Benfica - 2015

Crédit: AFP

L’année du départ ?

S’il poursuit sur sa lancée, cette fois, c’est juré, Gaitan quittera la Luz. Il a plusieurs fois manifesté ses envies d’ailleurs. Au point d’y avoir parfois la tête à défaut du reste. Nico a vu plusieurs de ses proches s’en aller. Maxi, "le défenseur le plus difficile qu’[il] a affronté" est parti à Porto cet été. L’Uruguayen qui était aussi son voisin s’était chargé de son intégration à Lisbonne. Même Jesus, celui qui l’a lancé, celui envers qui il s’est déclaré "éternellement reconnaissant" l’a quitté pour le rival du Sporting.
Gaitan que Riquelme dépeignait comme un "phénomène", dont Figo disait en 2012 qu’il a "toutes conditions pour jouer dans n’importe quel grand club européen" aimerait que ce soit son tour. Que la belle histoire se poursuive. Celle d’un gamin timide, issu d’une famille modeste, qui pour aider ses parents vendait, avec ses frères, des fleurs dans les trains de Buenos Aires et qui, depuis espère : prendre le bon wagon…
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