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Le Bayern de Guardiola ? Un perdant magnifique, mais un perdant quand même...

Vincent Bregevin

Mis à jour 04/05/2016 à 15:29 GMT+2

LIGUE DES CHAMPIONS – Après l'élimination face à l'Atlético, Josep Guardiola ne sera donc pas parvenu à remettre le Bayern sur le toit de l'Europe. Cela ternit fatalement son bilan au sein du club bavarois.

Pep Guardiola

Crédit: AFP

Le football est impitoyable. Car de tous petits détails entraînent parfois, souvent même, de très grandes conséquences. Pour quelques centimètres, ceux qui séparaient Antoine Griezmann d'une position de hors-jeu, le Bayern Munich a été condamné à échouer aux portes de la finale de la Ligue des champions. Pour la troisième année consécutive. Et pour la troisième fois d'affilée, son bourreau est venu d'Espagne. Il y a eu le Real, le Barça, et maintenant l'Atlético. Le Bayern d'Heynckes avait imposé sa domination aux clubs de la péninsule. Pas celui de Guardiola. C'est tout le problème.
Le Bayern n'est pas encore sacré champion, il n'a pas encore enlevé la finale de la Coupe d'Allemagne, il peut toujours s'offrir un doublé national qui comblerait presque tous les clubs du monde. Pourtant, c'est comme si sa saison s'était brusquement terminée mardi à l'Allianz Arena. Tant l'heure est d'ores et déjà à tirer le bilan de l'ère Guardiola, avant même les dernières échéances. Une désillusion européenne, ça se vit comme ça en Bavière. Depuis toujours. Et c'est aussi ce qui a donné au FCB toutes ses lettres de noblesse.
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Le sacre du Bayern en Ligue des champions en 2013

Crédit: Panoramic

"Pep" savait où il mettait les pieds. A Barcelone, les choses ne se passent pas différemment. S'il l'avait oublié, Karl-Heinz Rummenigge s'était chargé de le lui rappeler il y a bientôt trois ans. Quand le Bayern Munich, pourtant tout juste auréolé du cinquième titre de champion d'Europe de son histoire, était encore devancé par le Barça au classement UEFA. Le président du FCB avait clairement annoncé ses ambitions pour le Bayern de Guardiola.
Nous voulons passer premier au classement UEFA devant Barcelone
Bilan ? Mitigé. Guardiola a atteint l'un de ses objectifs puisque le Bayern est aujourd'hui devant le Barça au classement UEFA. Pour deux petits points, mais devant quand même. En revanche, il en occupe toujours la deuxième place, derrière le Real Madrid. Cela traduit autant la régularité du Bayern de Guardiola en Ligue des champions que son incapacité à dominer l'épreuve. Regarder la bouteille à moitié vide ou à moitié pleine, ce n'est pas la question. Parce que personne n'arrive au Bayern pour se contenter de faire les choses à moitié.
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Sammer, Guardiola, Rummenigge et Hoeness, en 2013

Crédit: Imago

Il ne s'agit pas de tirer sur l'ambulance. Déjà, parce que Guardiola n'est pas seul dans cette ambulance. Il y a aussi toute une équipe dirigeante qui a parié sur lui. Oui, miser sur "Pep", même fort de ses 14 titres en tant qu'entraîneur avant de poser ses valises à Munich, était un pari des décideurs bavarois. Parce qu'il incarne le modèle du Barça, et que le Bayern en est un autre. La nécessité d'adaptation, des deux côtés, était claire dès le début de cette cohabitation. La symbiose n'a jamais été pleinement atteinte. Et le Catalan n'en est pas le seul responsable.

S'adapter pour vaincre : Guardiola a échoué là où Simeone a réussi

Guardiola a voulu s'adapter au Bayern, mais il a quand même fait du Guardiola. C'est difficile de le lui reprocher. Surtout après la prestation bavaroise face à l'Atlético. Dans la construction des mouvements offensifs, comme dans le pressing à la récupération du ballon, son Bayern a été un régal pour les yeux. Un perdant magnifique. Celui qui tombe les armes à la main, qui meurt avec ses idées. C'est l'image même de Guardiola, de cette philosophie de jeu qui a enchanté le public et révolutionné le football. Et c'est tout à son honneur.
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Josep Guardiola donne ses consignes lors d'Atlético-Bayern

Crédit: Panoramic

Mais l'image que je me fais du Bayern, c'est celle qu'Heynckes avait laissé. Celle d'une machine surpuissante qui broie tout sur son passage. Et qui gagne toujours à la fin. Celle d'une équipe qui ne rechignait pas à posséder le ballon, loin de là même, mais qui n'en faisait pas une finalité. Parce que là où elle excellait, c'était dans sa capacité à faire mal à l'adversaire. D'une manière ou d'une autre, en force ou en vitesse, en un éclair ou à l'usure, elle savait s'adapter pour vaincre. Pour moi, c'est ce que Guardiola n'a pas su faire au Bayern. S'adapter pour vaincre. Ce que fait si bien Diego Simeone.
C'était hautement symbolique de voir Guardiola échouer face à l'Atlético du "Cholo" dans sa dernière tentative pour remettre le Bayern sur le toit de l'Europe. Même si c'était pour une histoire de centimètres. A l'aller comme au retour, ce sont de petits détails qui ont fait la différence. Et entraîné de grandes conséquences. L'échec de Guardiola en Bavière en est une. Parce que le Bayern n'a jamais retrouvé le sommet sur lequel il s'était installé il y a trois ans, c'est difficile de ne pas voir une régression du club bavarois sous la direction du technicien catalan.
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