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PSG : Qui es-tu, Kevin Trapp ?

Laurent Vergne

Mis à jour 16/02/2016 à 08:52 GMT+1

LIGUE DES CHAMPIONS - Le PSG va rentrer dans le vif du sujet cette semaine avec son huitième de finale contre Chelsea. La saison du club parisien sera très largement jugée à l'aune de son bilan européen. C'est tout aussi vrai de son gardien de but, Kevin Trapp. L'Allemand peut-il être à la hauteur au plus haut niveau continental ? L'ombre d'un doute subsiste.

Kevin Trapp (PSG)

Crédit: Panoramic

C'était le 8 janvier dernier. Une soirée tranquille au Parc des Princes. Une victoire parmi tant d'autres du Paris Saint-Germain en Ligue 1, ce jour-là contre Bastia (2-0). Mais une action avait retenu l'attention. En seconde période, Kevin Trapp se troue sur une intervention a priori anodine. Sa seule véritable occupation de toute la rencontre, alors qu'il se trouvait quasiment au chômage technique devant la domination de son équipe.
Heureusement pour le gardien allemand, Bastia n'en profite pas, et son erreur reste donc sans conséquence. Mais la faute de main de Trapp devient presque l'histoire du soir. Interrogé à ce sujet au micro de beIN SPORTS après le match, Laurent Blanc opte pour une défense qui n'en est pas vraiment une : "Comme vous n'avez pas grand-chose à dire, vous vous fixez sur Trapp."
Pour le coup, l'entraîneur parisien avait entièrement raison. Il aurait même pu aller plus loin : il n'y avait RIEN à dire. Le PSG avait été au-dessus, presque en roue libre. Comme si souvent. Et, effectivement, c'était aller chercher la petite bête. Mais c'est au fond très révélateur: qu'on le veuille ou non, Kevin Trapp constitue aujourd'hui le principal point d'interrogation du Paris Saint-Germain à l'heure d'aborder la phase décisive de la Ligue des champions la grande histoire de sa saison, sa raison d'être dans le projet QSI.
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Kevin Trapp, le gardien du PSG, lors du match face à Bordeaux

Crédit: AFP

L'inquiétant exemple madrilène

Si le PSG est allé chercher Kevin Trapp l'été dernier à Francfort, c'est avec l'espoir d'obtenir une plus-value par rapport à Salvatore Sirigu. Paris n'avait au fond pas grand-chose à reprocher à l'Italien. Sauf une chose : bon gardien, mais jamais franchement décisif dans les très grands matches. Quand cela compte vraiment. Après une demi-saison, c'est peu dire que Trapp n'a pas convaincu quant à sa capacité à constituer un réel plus en la matière par rapport à Sirigu. Laissons-lui le bénéfice du doute. Mais s'il y a bénéficie du doute, c'est qu'il y a doute.
Le PSG n'a jamais autant dominé les débats et n'a donc pas besoin de lui à l'échelle nationale. Moins, encore, qu'il n'avait besoin de Sirigu. En Ligue 1, Trapp ou un autre dans le but parisien, je serais presque tenté de dire "peu importe." La solidité du bloc défensif de Laurent Blanc est telle (12 buts encaissés en 26 journées, en route pour le record absolu) que le portier allemand n'est que peu sollicité. Or, s'il a sorti quelques arrêts décisifs sur certains matches, il a aussi commis plusieurs erreurs (remember Bordeaux...) pas franchement de nature à rassurer. Mais une fois encore, en L1, l'impact de celles-ci reste minimal.
Il n'en va pas de même en Ligue des champions. Là, elles peuvent se payer cash et, surtout, les conséquences sont potentiellement beaucoup plus dommageables. Prenons le cas du match à Madrid contre le Real. La seule défaite du PSG (1-0) en compétition officielle depuis la mi-avril 2015. Le seul but encaissé par Paris lors de cette première phase. Un but sur lequel Trapp est clairement fautif et qui a coûté la première place du groupe au champion de France. Cette semaine, le PSG va croiser le fer avec Chelsea. Un moindre mal. Ça aurait pu être le Barça, auquel cas cela aurait fait cher la boulette.
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Kevin Trapp face au Real Madrid

Crédit: AFP

On ne gagne pas une Ligue des champions sans un gardien décisif

Compte tenu du peu de sollicitations dont il a fait l'objet jusqu'ici, puisque le Real Madrid est la seule équipe de son calibre que le PSG a affronté pour le moment, il est bien difficile de cerner Kevin Trapp. Qui est-il vraiment ? Un Sirigu-bis, avec un jeu au pied amélioré? Ou le vrai crack espéré par le staff parisien, susceptible de jouer un rôle décisif au plus haut niveau européen ? Personne ne peut encore le savoir. Ni vous, ni moi, ni même Trapp lui-même. Et pas davantage Laurent Blanc. Le soir du match face à Bastia, dans la foulée des mots cités plus haut, l'ancien Président de la maison bleue avait fait cet aveu : "On peut continuer à discuter de sa valeur, c'est vrai qu'on ne la connaît pas. Mais j'espère qu'il nous la montrera en Ligue des champions."
C'est tout l'enjeu. Car j'ai peine à imaginer que le PSG puisse marcher sur l'Europe sans que, tôt ou tard, son portier ne se retrouve avec le premier rôle sur scène. Tous derrière et lui devant. A moins d'être le Barça, et encore, on ne gagne pas une Ligue des champions sans un gardien de but décisif, déterminant, à un instant T. Ce n'est qu'à ce moment-là que nous saurons ce que Kevin Trapp a vraiment dans le ventre. Pour l'heure, il demeure un secret bien gardé. Un mystère caché derrière la forêt de talents qui le protège. Un énorme point d'interrogation. Et au vu de son début de saison, Paris guette le verdict avec au moins autant de fébrilité que de confiance...
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