Wolfsburg - Real (2-0) - L’antisèche : Cette fois, Zidane ne pourra échapper aux critiques

On peut avoir le ballon pendant une grande partie du match (60% de possession) et ne pas savoir qu’en faire. Ce fut ce mercredi le cas du Real, incapable de créer le moindre décalage et stérile face à un bloc allemand discipliné. Avec des latéraux très hauts, les Madrilènes se sont exposés aux contres supersoniques des joueurs de Wolfsburg. C’est par l’intermédiaire de ceux-ci que les Allemands se sont créés les meilleures occasions. Menés rapidement, les partenaires de Cristiano Ronaldo n’ont jamais réussi à inverser la tendance et ont montré des défaillances collectives très inquiétantes. Tout l’inverse des hommes de Dieter Hecking.

S'il est un joueur qui a symbolisé l’excellente prestation allemande, c’est bien Julian Draxler. L’international allemand, aligné à gauche de l’attaque des Loups, a constamment créé des différences et mis au supplice Danilo, aux abonnés absents. Les autres offensifs allemands ont également été en vue avec un but pour Maximilian Arnold sur un service parfait d’Henrique. Seul Schürrle a été un cran en dessous, ratant notamment la balle du 3-0. À noter enfin que Benaglio a sorti la parade qu’il fallait en début de match face à Benzema.

Côté madrilène, difficile de sortir une individualité dans un tel marasme. Cristiano Ronaldo a bien tenté mais il a bien été cerné et a surtout manqué de précision (un petit tir cadré). Casemiro, énorme contre le Barça, a concédé le penalty en première période et n’a pas réussi à endiguer les vagues allemandes. Seul Keylor Navas, irréprochable et décisif en seconde période, s’en sort avec les honneurs.

C’est la 14e minute et le score est de 0-0. Karim Benzema se retrouve face à Dante et l’élimine d’un joli crochet. Sa frappe croisée du gauche est arrêtée du bout du pied par Benaglio. La plus grosse occasion du Real dans ce match. À 1-0, la donne aurait sans doute été différente.

Comme le pourcentage de chances de Wolfsburg d’accéder aux demi-finales. De quoi prouver que le Real est condamné à l’exploit.

Oui, très clairement. Car, malgré le résultat, le Real a largement les moyens de se qualifier. Une seule solution : changer quelque chose tactiquement. Malgré l’incorporation de Casemiro dans un rôle de sentinelle dans le 4-3-3 madrilène, le milieu castillan a pris l’eau. Kroos et Modric ont été absents des débats défensivement et n’ont surtout créé aucun décalage.

La liaison milieu-attaque a également manqué d’un piston. Le coach merengue possède ce genre de joueurs avec Isco ou James Rodriguez. Reste à savoir si ZZ touchera à un 4-3-3 bien installé ou s’il prendra le risque de changer son dispositif tactique pour gagner de la maîtrise au milieu. S’il manque de récupérateur pur, il pourrait choisir de faire redescendre Modric pour l’installer aux côtés de Casemiro et donner les clés du jeu à un vrai meneur de jeu dans 4-2-3-1 offensif. Il faudra également réinstaller Carvajal à droite, bien plus serein que Danilo.

C’est peut-être là qu’on verra ce que vaut tactiquement Zinedine Zidane. Car, au retour, c’est tout Bernabeu qui attendra l’exploit. Et c’est le technicien français qui jouera le plus gros.