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Avant Atlético - Bayern - Patte molle dans un écrin de velours : Ancelotti, le coach façonneur

Alessandro Pitzus

Mis à jour 28/09/2016 à 15:30 GMT+2

LIGUE DES CHAMPIONS - Depuis qu'il a pris en main le Bayern Munich, Carlo Ancelotti a parfaitement repris le flambeau laissé par Pep Guardiola. Dans tous les clubs qu'il a dirigés, l'Italien adapte sa méthode sans jamais rompre avec l'héritage de ses prédécesseurs.

Carlo Ancelotti (FC Bayern München)

Crédit: Imago

Avec Carlo Ancelotti, le temps d'adaptation n'existe pas. Quand il débarque dans un club, le technicien y est très vite comme chez lui, comme s'il le dirigeait depuis des années. Une sensation que répand le Transalpin partout il passe. Certains appellent ça la "méthode Ancelotti". Contrairement à la plupart de ses semblables, le natif de Reggiolo ne s'inscrit pas dans la rupture et le renouveau. Il préfère embellir ce qu'on lui propose de polir. Il apporte sa patte sans rompre avec les traditions déjà mises en place. Avec Ancelotti, le changement, c'est de ne pas changer. L'Italien n'est pas un bâtisseur, c'est un façonneur.

Améliorer ce qui peut l'être…

Ancelotti n'est pas du genre à reculer devant un challenge. Les défis, il a toujours aimé ça. Avant même qu'il ne devienne un entraîneur de renom au palmarès bien garni, l'Italien véhiculait la même image, celle d'un entraîneur calme. Les colères ? Très peu pour lui, même si elles peuvent éclater une fois de temps en temps. Il préfère renvoyer surtout l'image d'un coach posé, souriant, et même farceur. Il suffit de voir son attitude lors des conférences de presse ou lorsqu'il se fait interviewer. Le Translapin sourit, plaisante et a toujours le mot pour rire. Il détend l'atmosphère. Ancelotti, la classe en toute décontraction.
Pep Guardiola, plus froid, et José Mourinho, plus explosif, n'apparaissent pas aussi à l'aise que leur aîné dans ce type d'exercice. Cela ne veut pas dire que le Transalpin fait mieux les choses que l'Espagnol et le Portugais, mais ce côté "relax" a toujours dicté sa manière de fonctionner dans un club. Ancelotti a succédé à Mourinho au Real. Le Lusitanien avait laissé un vestiaire à feu et à sang, usé par des polémiques incessantes. L'Italien a éteint l'incendie avant de conquérir la Decima. A Munich, où il a pris le relais du Catalan, il est encore trop tôt pour parler de réussite, mais la phase de transition se déroule à merveille. Son Bayern avance, avec d'autres principes, sans toujours être brillant, mais en affichant une vraie identité.
A écouter Ancelotti, il ne fait pas grand-chose pour que cela se produise : "Il n'y a pas besoin de changer grand-chose dans un grand club, a-t-il affirmé dans un entretien accordé à L'Equipe il y a quelques jours. Mon travail, c'est de diffuser mes idées au sein de l'équipe. Mais je dois prendre en considération ce qui a été réalisé ici par le passé. Le Bayern avait une très bonne possession avec Guardiola, je ne peux pas et ne veux pas perdre cela."

… Sans tout jeter à la poubelle

Le Transalpin ne considère pas sa façon de faire comme la seule qui soit valable. C'est une de ses nombreuses qualités. Mais il sait aussi se démarquer, apporter sa touche personnelle là où il juge que sa formation peut progresser. "Le Bayern a une bonne possession, mais je veux que le jeu soit un peu plus vertical, a-t-il déclaré la semaine dernière lorsqu'on lui demandait de comparer son équipe à celle de Guardiola. Je veux voir plus de joueurs dans la surface, plus de centres aussi. Il ne faut pas se contenter d'avoir la balle. La possession sert à contrôler le rythme. Ce que je veux, c'est finaliser la possession."
Si certains techniciens ont des étiquettes collées sur le front (joueur, contre-attaquant, frileux, défensif), Ancelotti s'émancipe encore une fois de cette condition. C'est un caméléon. Il s'adapte et applique le style qu'il estime le plus adapté au succès de sa formation. A l'AC Milan, il préférait la contre-attaque, au Real (comme au Bayern), il choisit un jeu basé sur la possession.
Il n'y a finalement qu'au PSG où sa philosophie a reçu une vague de critiques injustifiées. Car Paris gagnait, mais ne brillait pas assez selon certains observateurs. Pourtant, Ancelotti le répète encore aujourd'hui avec une certaine malice : "Pour marquer, le plus facile c'est la contre-attaque." C'était la recette qu'il avait choisi d'appliquer au Paris Saint-Germain avec lequel il a, lui aussi, atteint les quarts de finale de la C1. Ce qui différencie Ancelotti des autres, c'est qu'il observe les méthodes de ses collègues et s'en inspire pour améliorer l'idée de base en y ajoutant ses propres ingrédients. Il n'y a pas d'âge pour innover, même quand on a 57 ans et remporté trois Ligues des champions avec deux clubs différents.
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Ancelotti

Crédit: Eurosport

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