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Avant Barça - PSG : "Quand ça n’allait pas, Emery était tout seul"

Maxime Dupuis

Mis à jour 08/03/2017 à 13:28 GMT+1

LIGUE DES CHAMPIONS - Unai Emery est à quatre-vingt-dix minutes d’un immense exploit : éliminer le FC Barcelone (aller : 4-0). Le nouvel entraîneur du PSG a pourtant connu des débuts difficiles dans son nouveau club. Romain Molina, qui a écrit la biographie du Basque, revient sur cette adaptation délicate et décrypte son style.

Unai Emery

Crédit: Eurosport

Six mois difficiles et une démonstration exceptionnelle face au Barça a tout changé : Unai Emery a complétement inversé la tendance et s’attire désormais des louanges de toutes parts. Quelle drôle d’entrée en matière…
Romain Molina : Unai Emery a toujours eu des débuts ‘lents’, sauf au Spartak Moscou. Ce qui est d’ailleurs peut-être bon signe pour Paris quand on voit comment ça s’était terminé en Russie. Il a manqué de continuité dans les performances, c’est vrai. Mais les prestations face à Arsenal, à l’aller comme au retour notamment, laissaient présager le meilleur. Lors de la première partie de la saison, il n’avait peut-être pas les joueurs pour instaurer une véritable concurrence et sortir Di Maria du onze parisien, par exemple. A l’arrivée, je pense qu’on lui a fait un mauvais procès, en raison de sa gestion du cas Ben Arfa, autour de la fameuse réunion du vestiaire aussi, après le match perdu à Toulouse. On a dit que les joueurs avaient pris le pouvoir. Or, Emery a toujours écouté ses joueurs durant sa carrière. Mais quand ça n’allait pas, Emery était tout seul. Il a beaucoup été critiqué, comme Jardim ou Bielsa avant lui.
Il a également dû s’adapter à un effectif qui n’était pas le sien. Cette équipe avait été bâtie pour le jeu de possession…
R.M. : Unai Emery a des principes, mais il sait s’adapter. Concernant le système, il a souvent joué en 3-4-3 à Valence par exemple. Il n’a pas pris cette saison comme une saison de transition : il sait qu’il est à Paris pour gagner. Si Javier Pastore avait été là, cela aurait peut-être été plus simple pour lui. Il cherche à alterner temps forts et temps faibles dans le jeu. Il a dû beaucoup travailler sur le niveau athlétique de ses joueurs en début de saison. C’est d’ailleurs en train de payer aujourd’hui. Une chose est sûre : il ne se décourage jamais. D’ailleurs, c’est ce qu’il a dit à ses joueurs avant Barcelone : ‘vous pensez qu’ils sont meilleurs que vous ?’ Il n’était pas inquiet.
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Unai Emery lors de PSG-Barça

Crédit: AFP

Comment pourrait-on définir la méthode Emery ?
R.M. : Exigence. Passion. Perfectionnisme. Sur le dernier point, je peux donner un exemple : lors des exercices de relance, si le défenseur ne réussit pas son contrôle orienté parfaitement après la passe du gardien, Emery fait tout recommencer. Inlassablement. Je l’ai vu à Séville à l’entraînement : sur un exercice, Steven N’Zonzi presse sans prendre en compte le positionnement de ses coéquipiers. Coup de sifflet. On recommence.
Emery est-il le type d’entraîneur pour qui les joueurs partiraient à la guerre ?
R.M. : Il est très proche de ses joueurs. Adil Rami peut le confirmer. Il le dit dans le livre d’ailleurs. Et il n’est pas le seul. Il aime parler à ses joueurs. Banega en est un exemple parfait : il se prendrait une balle pour Emery. Unai Emery veut comprendre l’homme derrière le joueur. Ainsi, il sait sur quel bouton presser quand il faut motiver ses troupes. Carlos Bacca l’a insulté devant le vestiaire : aujourd’hui, il veut retravailler avec lui. La première année à Valence, il avait acheté des livres aux joueurs. Deux chacun. Il a dit : "vous les prenez si vous voulez". La majorité de l’effectif est venue les chercher. Après, il en discutait après avec eux. Il aime les questions et échanger.
Vu d’Espagne, comment ont été perçus ses débuts ?
R.M. : Beaucoup de journalistes étaient étonnés du traitement qui lui a été réservé en France depuis son arrivée. Mais ses soucis n’ont pas tellement étonné, car il avait aussi connu des problèmes à Séville en arrivant. Il a une certaine cote en Espagne car il parle de football tout le temps. Lors des entretiens individuels qu’il accorde, c’est une constante : il s’étend toujours et encore sur le jeu. Et ici, on aime ça. Il faut également rappeler qu’il a gagné avec Séville. Et, à Almeria, il avait séduit par son jeu. Les gens respectent son parcours et la presse est assez unanime à son égard, à la différence de Luis Enrique.
Romain Molina a écrit "Unai Emery, El Maestro", éditions Hugo Sport.
Unai Emery
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