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Et si cette Juve était taillée pour refaire le coup de 2015 ?

Cyril Morin

Mis à jour 14/03/2017 à 16:19 GMT+1

LIGUE DES CHAMPIONS - En ballotage favorable pour accéder aux quarts de finale après la manche aller remportée à Porto (0-2), la Juventus surfe sur ses certitudes. A tel point qu’elle a désormais le visage d’un prétendant réel au titre en mai prochain.

Gonzalo Higuain et Dybala

Crédit: AFP

C’est la question qui se pose inévitablement au mois de mars, quand le printemps approche, et que les ambitions européennes fleurissent. Qui pour soulever la Coupe aux grandes oreilles à Cardiff le 3 juin prochain ? Ces dernières saisons, un quatuor de prétendants s’est nettement dessiné avec le Barça, le Real, l’Atlético et le Bayern. Mais, en 2017, une vieille connaissance revient taper au carreau. Une Vieille Dame aussi âgée qu’affamée. Car cette saison, la Juventus a bel et bien la gueule d’un vainqueur en puissance. Privé de quarts l’année passée après une élimination complètement folle en 8e face au Bayern après avoir atteint la finale en 2015, l’équipe de Max Allegri a repris ses bonnes habitudes en Ligue des champions.
Encore invaincue dans la compétition, elle a tranquillement passé la phase de groupe, à l’expérience, avant de prendre une belle option face à Porto en 8e de finale aller (0-2). Le tout pour atteindre les 165 matches de C1, record d’un club italien (AC Milan) égalé. Les ingrédients ne changent guère mais la cuisine turinoise reste excellente.

Une défense encore imperméable

Comment ne pas commencer par ça ? C’est évidemment le grand point fort de cette Juve. Mais ça, ce n’est pas très nouveau. C’est bien simple, l’arrière-garde turinoise a gardé sa cage inviolée à cinq reprises en C1 cette saison, soit le plus haut total continental avec le FC Séville. Et, nouveauté, les schémas ne sont plus forcément figés dans le marbre.
Alors que le trio Chiellini-Barzagli-Bonucci a longuement été privilégié, le passage au 4-2-3-1 instauré en janvier dernier n’a pas franchement altéré l’efficacité des Bianconeri. En 9 matches, la Vieille Dame n’a encaissé que 3 petits buts. Les incorporations de Benatia et Rugani dans la rotation turinoise sont une réussite à mettre au crédit de Max Allegri et c’est armé d’une vraie muraille de Chine que la Juve s’avance dans cette compétition. D’autant que, même lorsque celle-ci cède, le dernier rempart Buffon reste éternel.
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Leonardo Bonucci - Gianluigi Buffon

Crédit: Panoramic

Au milieu, Pogba manque

Paradoxalement, c’est dans ce secteur de jeu, pourtant capital en C1 et qui avait mené le club vers ses succès récents, que la Juve semble moins bien dotée que par le passé. Après les départs successifs d’Arturo Vidal, d’Andrea Pirlo et de Paul Pogba, les Turinois ont eu du mal à remplacer les trois premiers nommés aux caractéristiques uniques. L’abattage et la projection du Chilien ne peuvent être couverts par le seul Khedira. Si Marchisio reste l’un des joueurs les plus élégants de la planète football, sa rupture du ligament l’a considérablement ralenti dans sa progression.
Vient enfin le cas Pjanic. Ou plutôt le cas Pogba. Car l’un ne vas pas sans l’autre. Le Français a laissé un vide que Pjanic, joueur aux caractéristiques différentes, a du mal à combler. Le Bosnien est certes plus passeur et plus organisateur que le Français. Mais sa prise de risques reste limitée, surtout depuis le passage en 4-2-3-1 où Dybala occupe le rôle de facteur X, à même de changer le match sur un éclair. Moins impactant physiquement, l’ancien de l’OL apporte autre chose, dont des coups de pieds arrêtés qui pourraient être décisifs. Il n’empêche, l’impression de puissance dégagée en 2015 s’est nettement affaiblie.
Face aux armadas européennes qui restent en lice, la Juve pourrait perdre la bataille du milieu, qu’elle a si souvent gagnée. Mais ce que cherchent les Blanc et Noir, c’est gagner la guerre. Et pour cela, les Turinois ont mis le paquet devant.
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Miralem Pjanic et Paulo Dybala encadrent Juan Cuadrado (Juventus) après son superbe but contre l'Inter

Crédit: AFP

Higuain change tout

S’il y a bien un secteur où la cote de la Juventus a explosé, c’est l’attaque. L’arrivée de Gonzalo Higuain y a évidemment fortement contribué. L’Argentin pèse 23 buts en 37 matches cette saison, et certains éminemment décisifs. Si sa relative discrétion en matches couperets est un problème qu’il devra résoudre (2 buts en 21 matches de C1), son apport est un gain pour cette Juve qui a souffert du départ de Tevez. Ajoutez-y la merveille Dybala, amenée à devenir grande et vous aurez une idée du potentiel offensif turinois. Enfin, pas tout à fait.
Car, mine de rien, l’improbable ailier gauche Mandzukic et le véloce Cuadrado apportent leurs pierres à l’édifice. Tout comme la pépite Pjaca qui continue de grandir. Bref, inutile de tourner autour du pot, cette Vieille Dame n’a jamais semblée aussi pétillante.

2015 versus 2017 ?

Alors, forcément, la question se pose. Cette Juve est-elle aussi armée que l’équipe de 2015 qui avait affronter le Barça en finale ? Visuellement, la question se pose.
Juventus 2015 versus Juventus 2017
Sur le papier, cette Juve a tout de l’outsider parfait. Car ses forces en présence sont plus équilibrées mais surtout magnifiées par les tactiques de Max Allegri. Alors que ce dernier est évoqué en Angleterre la saison prochaine (Arsenal ?), nul doute que l’Italien voudra laisser une trace indélébile au club. Et rien de mieux que de ramener la Vieille Dame au sommet du foot européen pour cela.
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