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Arsenal le faux "grand" et Tottenham le faux "petit"

Bruno Constant

Mis à jour 13/09/2016 à 17:10 GMT+2

LIGUE DES CHAMPIONS - Paris et Monaco, qui débutent leur campagne de Ligue des Champions par une double confrontation franco-anglaise, ont intérêt à se méfier d'Arsenal et de Tottenham, même si l'un n'est pas si grand que l'on pense et que l'autre n'est pas si petit qu'il en a l'air.

Arsenal - Tottenham

Crédit: Eurosport

Arsenal vraiment easy

Allez, soyons honnêtes, quand on a tous vu le nom "Arsenal FC" sortir de la boule du chapeau 2 pour le PSG, beaucoup se sont réjouis de ne pas découvrir l'Atletico Madrid de Simeone ou le Manchester City de Guardiola voire même le Dortmund de Tuchel. "Arsenal ? Easy (facile)." Après tout, le club du nord de Londres n'est pas bien méchant. Arsenal peine depuis quelques années à finir deuxième de son groupe avant de dire "goodbye" au stade des huitièmes. Et sa dernière - et unique - finale de Ligue des Champions, perdue, remonte à dix ans !
L'idée même de considérer les Gunners comme un grand d'Europe serait donc totalement erronée mais l'illusion tient au respect que l'on porte à Arsène Wenger pour ce qu'il a réalisé et surtout la manière. Arsenal joue sur un fil secoué par sa fragilité défensive et sa naïveté tactique qui viennent ruiner l'espérance portée par la beauté de son jeu.
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Wenger Özil

Crédit: Getty Images

On garde le souvenir de ces humiliations - face à l'Olympiakos (2-3) en 2015, Anderlecht (3-3) en 2014 - et surtout cette élimination face à Monaco en 2015 après avoir volé en éclats lors du match aller à l'Emirates (1-3).
Mais, vendredi, après Saint-Etienne (1-1), Thiago Motta a eu cette phrase : "Arsenal est un niveau au-dessus de Chelsea et Manchester City". Beaucoup se sont gaussés : "Il exagère quand même !" Surtout cinq mois après l'élimination face aux Citizens qui a précipité la chute de Laurent Blanc. Surtout à propos des Blues qui se sont hissés six fois en huit ans dans le dernier carré de la Ligue des Champions avant leur succès en 2012.
L'Italien est beaucoup trop intelligent pour se complaire dans la langue de bois et suffisamment lucide pour constater le piètre niveau de jeu de sonéquipedepuisledébutde saison. Motta a surtout raison sur un point : Arsenal n'a rien à voir avec Chelsea ni même Manchester City. Les Gunners ont davantage les armes pour ennuyer les Parisiens dans le jeu, et plus encore ces Parisiens version 2016-2017. Car la formation d'Arsène Wengerestautant habiledansla possession que dans les attaques rapides dont pourraient profiter Alexis, Özil et Walcott.
Je vous vois venir. On va encore nous vendre le beau jeu d'Arsenal et l'espoir qu'il entretient année après année sans jamais soulever un trophée - majeur, j'entends (championnat ou Ligue des Champions) - à la fin de la saison.
Et pourtant, Arsenal ce sont aussi des succès face au meilleur Barcelone qui ait jamais existé - celui de Guardiola et Messi en 2011 (2-1), mais également sur la pelouse du Bayern Munich (2-0), futur champion d'Europe 2013, ou sur le terrain du Dortmund (1-0) de Klopp en 2013, finaliste malheureux. Arsène Wenger aime à rappeler que son équipe a gagné partout en Europe, sauf à Paris où 2016 tentera de faire oublier 2006.
Car, finalement, Arsenal est quelque part à l'image d'Olivier Giroud. Elle n'a rien d'un crack mais elle est bien meilleure que ce que l'on pense.
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Olivier Giroud (Arsenal) après son but contre Hull en Cup, mardi 8 mars 2016

Crédit: AFP

Tottenham, éviter le "désastre" de Wembley

De son côté, Tottenham, adversaire de Monaco mercredi, a tout d'un "petit" - nouveau, serait-on tenté d'ajouter - à l'échelle européenne. Participations à la Ligue des Champions ? Une seule (2010-2011), mais elle avait révélé aux yeux du monde l'éclosion de Gareth Bale. Des trophées européens ? Trois, quand même, mais le dernier date de 1984 (Coupe de l'UEFA) et dont les stars étaient Mark Falco et Tony Parks qui repoussa le penalty décisif d'Arnor Gudjohnsen (père d'Eidur). Et sur le sol anglais ? Les Spurs viennent d'abandonner à Leicester une occasion historique de conquérir son premier titre depuis 1961. Et il y a peu de chances que elle se représente de sitôt.
Des stars ? Pas vraiment, si ce n'est son buteur, Harry Kane, dont la cote a pris un sacré coup sur la scène internationale depuis l'Euro que l'Anglais a traversé comme un zombie.
Et, pour couronner le tout, les coéquipiers de Hugo Lloris ne joueront pas leurs rencontres à domicile dans leur bouillant chaudron de White Hart Lane, l'un des derniers stades anglais où l'adversaire peut encore sentir le souffle des spectateurs du premier rang situés à deux mètres seulement de la pelouse. Mais à Wembley. Un choix économique lié à la capacité réduite de leur stade durant les travaux de la future enceinte, juste à côté. Comme Arsenal avant lui (1998-1999 et 1999-2000) et dont les Gunners gardent un très mauvais souvenir...
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Hugo Lloris exulte après le succès de Tottenham contre Arsenal (saison 2014-2015)

Crédit: Panoramic

Les protégés d'Arsène Wenger n'avaient remporté que deux de leurs six rencontres - pour le plus grand bonheur des Lensois de Daniel Leclercq - et avaient été éliminés dès la phase de poules lors des deux saisons. "Un désastre", selon les mots d'Emmanuel Petit. Au-delà de la perte d'ambiance et de repères dans une maison qui n'était pas la leur, l'équipe avait vu son premier match retardé de 25 minutes après que le bus ait été bloqué dans les embouteillages.
Cela ne fait pas pour autant de Tottenham une équipe bonne à prendre. La dernière visite des Monégasques, lourdement défaits au Lane (1-4) en décembre 2015 face à une équipe bis des Spurs, peut en témoigner. D'autant que Mauricio Pochettino, qui avait privilégié ses chances de titre en Premier League en délaissant à son banc de touche la Ligue Europa, ne fera plus la même erreur. Cette décision avait fait débat au sein même du vestiaire, où plusieurs cadres avaient regretté de ne pas jouer cette compétition à fond, et précipita, dit-on, la chute des Londoniens, engloutis par la pression du titre.
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