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Le soir où un 7-1 à Zagreb a déclenché une tempête sur les têtes lyonnaises

Maxime Dupuis

Mis à jour 14/09/2016 à 15:16 GMT+2

Mercredi soir, Lyon retrouve le Dinamo Zagreb pour la première fois depuis décembre 2011 et un match qui avait fait couler énormément d’encre. A l’époque, les Rhodaniens s’étaient imposés 7-1 en Croatie et avaient décroché leur qualification pour les 8es assez miraculeusement. Il n’en avait pas fallu plus pour déclencher une tempête nourrie par la suspicion et autres accusations de tricherie.

Lyon Zagreb 2011

Crédit: AFP

Ce soir, loin du Parc OL mais sans doute installé dans son canapé, Bafétimbi Gomis allumera peut-être sa télévision pour suivre la rencontre entre l'Olympique Lyonnais et le Dinamo Zagreb. Probablement se remémorera-t-il cette drôle de soirée de décembre 2011 qui l'avait vu entrer dans l'histoire de la Ligue des champions et, aussi, plonger son club d'alors dans une drôle de spirale médiatique. Rappel des faits.
7 décembre 2011. Sixième journée de la Ligue des champions. Stade Maksimir de Zagreb. Lyon est au bord de l'élimination. Les Gones ont trois points de retard sur l'Ajax Amsterdam et sept buts de débours dans la course à la qualification pour les 8es de finale. Reste un match à jouer. Et l'impossible à réaliser.
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Gomis, Zagreb 2011

Crédit: AFP

Les Néerlandais, qui jouent à Madrid, ont un matelas de sécurité conséquent. Et pourtant, battus par le Real (3-0), ils vont découvrir que Lyon, dans le même temps, s'est imposé plus que largement sur la pelouse des Croates, totalement éliminés. La victoire ? 7-1. Lyon a été mené 1-0 à la 40e minute. Et puis s'est révolté alors que Zagreb s'est complètement écroulé, désintéressé par ce qui se passait sur le pré.
Gomis, auteur d'un quadruplé, régale et entre dans la légende. A l'époque, il n'était que le 7e joueur à avoir réalisé un tel exploit en Ligue des champions.
Lyon est qualifié. Heureux. Mais ne sait pas encore que la suspicion va tomber rapidement sur ce résultat peu commun. C'est vrai, ça n'a pas été un grand match. Et Lyon n'a pas eu besoin de réaliser une prestation XXL pour se débarrasser des Croates. Il n’en faudra pas plus pour jeter l’opprobre sur les acteurs de cette soirée.

L'Espagne s'emballe, Lyon se défend

Les premiers feux sont allumés par Marca, qui se permet, dès le match fini, de se montrer plus que suspicieux. Le quotidien parle sur son site internet de "raclée pour le moins suspecte". Aucune preuve. Juste une impression. N'allez pas chercher plus loin.
Le quotidien As emboite le pas. La polémique est lancée… L’emballement est maximal.
Pourquoi ? L'ampleur du score et le scénario y sont pour beaucoup, énormément même. Ainsi que le profil de Zagreb, dont la réputation est quelque peu sulfureuse. A l'époque, on vous expliquait pourquoi.

Le "clin d'oeil" de la discorde

La théorie du complot est lancée. Et tout le monde voit alors des signes bizarres partout.
Notamment ce "clin d'œil" d'un Croate après le but du 5-1. Gomis justifiera le geste le surlendemain sur RMC.
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Clin d'oeil

Crédit: Eurosport

On s'est rencontré deux fois avec ce défenseur cette année, on se connaît. Les joueurs de l'Est ont un peu le vice de prendre le ballon. Je veux lui arracher et il me fait un petit clin d'œil pour me dire : ‘Tu viens de marquer, laisse-nous un peu récupérer'. Mais de là à dire que le match a été acheté par notre président...
L'Ajax, fort marrie de ce résultat, "réclame des éclaircissements à l'UEFA". Lyon, de son côté, tombe des nues. Joint au téléphone par nos soins, Olivier Blanc, directeur de la communication de l'OL, se montre alors quelque peu secoué par les doutes entourant l'exploit rhodanien. Il nous parle de "mépris" pour ces allégations. Suivra un communiqué officiel puis, sur RTL, Jean-Michel Aulas répondra à la question "Avez-vous acheté le match ?" par un ironique "A priori, non".

Une réponse à Noah ?

Alors, à qui profite le crime ? Le président de l'OL verra dans cette flopée de suspicions une revanche de la presse ibère. "C'est une réponse des médias espagnols aux propos de Yannick Noah, qui ont jeté un peu le trouble comme vous n'êtes pas sans le savoir. (…) C'est sans doute la réponse du berger à la bergère de la part de la presse espagnole. C'est assez mauvais joueur et pas très fair-play."
Saisie dans la foulée, l'Autorité de régulation des jeux en ligne (Arjel) procédera à des "vérifications". Sa conclusion ? "Suite au résultat du match de Ligue des Champions UEFA opposant le Dinamo Zagreb à l’Olympique Lyonnais, mercredi 7 décembre 2011, l’Autorité de régulation des jeux en ligne (Arjel) a procédé à des vérifications sur le marché français des paris sportifs. A la lumière de l’analyse menée ce jour par le régulateur français, aucune anomalie particulière n’a été enregistrée, tant en ce qui concerne le montant cumulé des mises, le nombre de paris que leur dispersion en montants."
Fermez le ban. Enfin, pense-t-on. Car, aujourd’hui encore, il suffit de se promener pas très longtemps sur les réseaux sociaux pour se rendre compte que les théoriciens du complot ont toujours de beaux jours devant eux. A défaut d'avoir des preuves.
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