PSG-Arsenal : Cavani et Giroud, ces buteurs mal aimés

Ce ne sont pourtant pas les plus mauvais attaquants du monde. Loin de là. Mais la vie n'est pas toujours facile pour Edinson Cavani et Olivier Giroud, deux attaquants qui vont se croiser mardi au Parc des Princes, pour le choc entre le PSG et Arsenal. Et qui cultivent quelques points communs. Parmi lesquels une relation souvent tumultueuse avec leur public. Que ce soit en club ou en sélection, l'Uruguayen et le Français sont habitués aux montagnes russes. Passer du statut de héro à celui de zéro du jour au lendemain, et vice-versa, c'est une situation qui ne leur est pas étrangère.

Cavani a pu s'en rendre compte dès sa première sortie en L1 cette saison. Malgré la victoire du PSG face à Metz (3-0), l'Uruguayen a été sifflé par une partie de ses supporters. Giroud avait connu un sort assez similaire à la fin du mois de mai, lors de France-Cameroun (3-2). Le public de La Beaujoire l'avait conspué, quelques jours seulement avant le début d'un Euro où le Gunner avait la charge d'occuper la pointe de l'attaque des Bleus. Giroud a encore été critiqué la semaine passée après une sortie ratée en Biélorussie (0-0). Comme Cavani, il doit composer avec un public qui ne lui pardonne pas grand-chose.

Cavani est arrivé au PSG avec l'étiquette du joueur le plus cher de l'histoire du club, sans pouvoir exprimer pleinement ses qualités puisqu'il a été contraint de jouer sur un côté pour laisser place à Zlatan Ibrahimovic dans l'axe. Dans ce contexte, l'Uruguayen n'a pas manqué de réclamer un peu d'indulgence. Elle ne lui a pas été accordée, et ce n'est pas si anormal pour un joueur précédé de la réputation d'un buteur hors-pair en Serie A. Le départ d'Ibrahimovic est à double tranchant pour lui. Il lui a ouvert le chemin vers l'axe de l'attaque, mais la patience du public à son égard n'en sera que plus limitée. Le match face à Metz a illustré ce phénomène.

Giroud a connu une situation comparable, sans être similaire, en équipe de France après l'éviction controversée de Karim Benzema. Une partie du public français, certainement celle qui soutient le joueur du Real, a eu du mal à accepter l'ancien Montpelliérain en tant qu'attaquant de pointe titulaire des Bleus. A Arsenal, il aussi été régulièrement pris en grippe par une partie du public de l'Emirates. Son statut d'avant-centre titulaire des Gunners, qu'il a perdu, symbolisait aussi les difficultés de la formation d'Arsène Wenger à rivaliser avec ses principaux rivaux en Premier League, dans les résultats et dans le recrutement. Sur le terrain, il a parfois été la cible de critiques sévères, car elles visaient davantage la direction d'Arsenal.

Les sifflets du public peuvent paraitre cruels pour Cavani et Giroud. Car ces deux joueurs ne ménagent pas leurs efforts, bien au contraire. L'Uruguayen couvre beaucoup de terrain, multiplie les appels quand son équipe a le ballon, fait un gros travail de pressing quand elle ne l'a pas et affiche une abnégation de tous les instants. Comme Giroud, dans un style de jeu un peu différent. Leur apport au collectif, pourtant précieux, n'est pas suffisamment mis en avant. Principalement parce qu'il est plombé par des défauts assez similaires chez les deux attaquants.

Cavani et Giroud ont pourtant des statistiques au moins respectables. L'Uruguayen a inscrit 25 buts toutes compétitions confondues avec le PSG la saison passée, et le Français 24 avec Arsenal. Ces chiffres n'ont pas suffi pour les mettre à l'abri des critiques. Notamment pour le Gunner, dont la série de 15 matches sans marquer en championnat a coïncidé avec la perte de vitesse d'Arsenal dans une course au titre finalement remportée par Leicester. Pour Cavani comme pour Giroud, il y a l'impression que les occasions manquées prennent les pas sur les buts inscrits. Leur inefficacité suscite ainsi de nombreuses moqueries sur les réseaux sociaux. Le Français, pourtant auteur de 11 buts sur ses 15 derniers matches avec les Bleus, a pu s'en rendre compte face à la Biélorussie.

Cavani et Giroud répondent trop rarement présents sur les grands rendez-vous. La maladresse du Parisien éclate souvent au grand jour dans les matches de Ligue des champions. Il avait ainsi été vivement critiqué pour son inefficacité lors de la défaite face au Real en poules la saison passée (1-0). Giroud souffre du même mal, en club comme en équipe de France. C'est certainement l'une des raisons pour lesquelles il n'est plus titulaire à Arsenal, où Wenger ne l'a pas fait débuter lors des quatre premiers matches de la saison. L'ancien Montpelliérain pourrait d'ailleurs être encore sur le banc au coup d'envoi du match face au PSG.