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Zéro mental, zéro chance d’y arriver : le PSG doit changer de culture

Maxime Dupuis

Mis à jour 09/03/2017 à 20:01 GMT+1

LIGUE DES CHAMPIONS - Paris a pris une rouste monumentale, mercredi au Camp Nou. Ecrasés 6-1 par le FC Barcelone, les Parisiens n’ont jamais été capables de se hisser au niveau de révolte requis quand une rencontre leur échappe. Et ce n’est pas la première fois de l’histoire récente du PSG à la sauce QSI. Le talent, c’est bien. Le caractère, c’est mieux. C’est même indispensable.

Marco Verratti n'en croit pas ses yeux, le PSG est éliminé

Crédit: AFP

Un jour, il y a bien longtemps et sous le coup d’une sacrée déception, un célèbre footballeur anglais - Gary Lineker pour ne pas le citer - lâchait une punchline destinée à faire le tour de la planète : "Le football est un sport simple : vingt-deux hommes courent derrière un ballon et ce sont les Allemands qui gagnent à la fin". Aujourd’hui, et même si je compte 0 sélection et aucun but en équipe d’Angleterre, je vais me permettre d’ajouter que le foot est surtout un jeu qui se joue avec les jambes et se gagne avec la tête.
Cette assertion péremptoire est destinée à qui vous savez. Vous ne trouvez pas ? Je vais vous aider : elle s’adresse à un sextuple fois champion de France qui a réussi à gâcher une avance de quatre buts et, par la même occasion, entrer dans l’histoire du football européen. Par une porte dérobée. Pas celle qu’il lorgne depuis près de six ans et l’arrivée de fortunés investisseurs qui doivent, à l’heure actuelle, se demander si l’argent finira par faire leur bonheur.
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La détresse de Thiago Silva lors de Barça-PSG

Crédit: Panoramic

Le 4-0 ne devait rien au hasard, la déculottée de mercredi non plus

Pour remuer un peu plus le couteau dans la plaie, il est bon d’ajouter que le Paris Saint-Germain, puisque c’est de lui qu’il s’agit, avait fait le plus dur avant une chute libre effectuée sans parachute et sans filet : à savoir marquer au Camp Nou. Et possédait un matelas de sécurité conséquent alors que le chrono indiquait "87e minute" et que le Camp Nou commençait, tout doucement, à se vider. Ça vous parait dingue ? Ça l’est. Mais au final, cette soirée surréaliste tire son épilogue d’une forme de logique qui n’aura échappé à personne. Et qui pourrait se résumer le plus simplement du monde : le football n’est pas qu’une affaire de talent. Mais aussi et surtout de caractère. Et ça, Paris n’en a toujours pas.
Le talent, Paris en possède depuis belle lurette. On l’a vu il y a encore trois semaines au Parc des Princes lors du désossage en règle du Barça (4-0). Ce victoire-là ne devait rien au hasard, pas plus que la déculottée catalane de mercredi. Ce qui a manqué au PSG à Barcelone, sur le terrain comme sur le banc, c’est du caractère et du mental. Parce qu’une partie mal engagée n’est pas forcément vouée à se conclure par une rouste historique. Parce qu’avec de la grinta et des leaders, on ne se fait pas dessus et une machine grippée peut repartir.
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Le naufrage total du PSG...

Crédit: AFP

Emery a été dépassé

Or, il ne s’est rien passé. Sur le banc, Comme ses joueurs, Emery s’est totalement manqué au Camp Nou. Son coaching - à côté de la plaque et tardif - s’en est ressenti. Sur le terrain ? De Thiago Silva, capitaine mou, à Blaise Matuidi, en passant par Edinson Cavani, personne n’a appelé à la révolte. Ou tenté de changer le cap alors que le paquebot filait droit vers l’iceberg.
Le plus gênant dans toute cette histoire, c’est que ce n’est pas nouveau. Et qu’on est tenté d’associer la direction du club à cette catastrophe industrielle. Mercredi, quand Adrien Rabiot s’est présenté devant la presse, il a été question du quart retour de Chelsea en 2014, quand Demba Ba avait crucifié le Paris Saint-Germain au terme d’une double confrontation que les Parisiens avaient laissé filer avec un laxisme déconcertant. Le milieu s’est souvenu de tout. Et a reconnu que les erreurs du passé n’avaient pas permis de bonifier le présent pour s’écrire un futur.
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Emery : ''On a pas surmonté l'envie de l'adversaire''

Blanc en a fait les frais par le passé

A l’époque, et même après, Laurent Blanc, en tête, en avait pris pour son grade et dû faire face à la marée. L’an passé, à Manchester City ? Même chose. Avec Zlatan Ibrahimovic en guest star. Nasser Al Khelaïfi avait vu rouge, jusqu’à la décision que l’on connait. Mais le boss du PSG a changé les hommes. Pas les habitudes. Ni les caractères. Le Paris Saint-Germain reste une équipe qui a les jambes, le talent qui l’accompagne, mais pas la tête assez dure.
L’état-major peut bien se cacher derrière un arbitrage qui, il est vrai, n’a pas toujours été clément avec le club de la capitale et lui a clairement fait comprendre qu’il ne pesait pas lourd à côté du FC Barcelone. Mais tant que Paris n’attirera pas de fortes têtes, des hommes au caractère d’un Luis Suarez qui n’a jamais rien lâché, cela ne changera pas. Paris restera un petit pour les gros. Et sera destiné à vivre d’autres printemps dans l’ombre des grands. Au mieux, ce sera sur le terrain. Au pire, à la télévision. Comme cette année.
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Barça-PSG : Un tableau d'affichage historique.

Crédit: Panoramic

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