Après Real Madrid - Juventus (1-3) : Le Real est-il avantagé par l'arbitrage à Bernabéu ?
ParCyril Morin
Mis à jour 12/04/2018 à 14:51 GMT+2
LIGUE DES CHAMPIONS – Qualifié par miracle face à la Juventus mercredi (1-3), le Real Madrid s’en est sorti grâce à un penalty sifflé dans le temps additionnel. Une décision polémique qui a soulevé un débat récurrent : et si le Real était avantagé à Bernabeu ? On tente d’y voir plus clair.
"Así...así...así gana el Madrid". "C’est comme ça que gagne Madrid". Dans ces moments-là, l’ironie aide beaucoup. En reprenant les paroles du célèbre hymne madrilène pour l’adapter aux évènements, certains internautes ont pris un malin plaisir à affirmer une chose : le Real Madrid n’en serait pas là sans l’aide des arbitres.
Et ce n’est pas la soirée de mercredi qui va calmer les plus virulents. Logique : un penalty sifflé à la 93e, transformé à la 97e et une expulsion contre Gigi Buffon pour protestation. Sans ces arrêts de jeu surréalistes, le Real n’aurait pas passé le même genre de soirée. Ça, c’est sûr.
Le Real ? C’est souvent pareil
Ce qui est sûr aussi, c’est que le penalty existe. Au micro de RMC, Joël Quiniou, ancien arbitre international n’a pas dit autre chose : "La faute, elle y est. On ne peut pas dire que le Madrilène en a rajouté. On voit bien Benatia le bousculer. Il touche le ballon mais son geste n’est peut-être pas assez clair". 93e minute ou 5e, le fait reste le même : Benatia fait bien faute dans sa surface. L’exclusion de Buffon reste du domaine de l’anecdote puisqu’elle n’influe pas directement le résultat du match.
L’autre argument avancé par les détracteurs est l’aspect répétitif de ce genre de sanctions. Chiellini a d’ailleurs été dans ce sens au micro des télés italiennes : "Le Real ? C’est souvent pareil. Le Bayern y est passé avant nous, maintenant c’est nous. On n’est pas les premiers, on est pas les derniers".
Alors, le Real aidé par l’arbitrage dans son jardin ? On a essayé d’y voir plus clair.
- La période retenue : les 5 dernières années, où le Real a gagné le trophée à trois reprises.
- Les matches retenus : phase finale de Ligue des champions au Bernabéu, pour voir si "l’arbitrage maison existe". On y a ajouté les différentes finales également.
- Les critères retenus : les choix arbitraux en faveur ou non lors de ces matches.
2017-2018 :
- 8e de finale, PSG (3-1) : fautes répétitives non-sanctionnées de cartons, penalty logique sifflé à la 44e minute, main litigieuse de Ramos non-sifflée, hors-jeu litigieux sifflé contre Mbappé
- Quart de finale, Juventus (1-3) : penalty logique sifflé à la 97e minute
2016-2017 :
- 8e de finale, Napoli (3-1) : RAS
- Quart de finale, Bayern (4-2, a.p) : expulsion injustifiée de Vidal, deux buts hors-jeu de Cristiano Ronaldo, Casemiro non-exclu
- Demi-finale, Atlético (3-0) : RAS
- Finale, Juventus (1-4) : Cuadrado expulsé (deuxième jaune) pour une poussette sur Ramos
2015-2016 :
- 8e de finale, AS Roma (2-0) : RAS
- Quart de finale, Wolfsburg (3-0) : RAS
- Demi-finale, City (1-0) : RAS
- Finale, Atlético (1-1, a.p.) : Sergio Ramos hors-jeu sur le coup-franc de Kroos
2014-2015 :
- 8e de finale, Schalke (3-4) : penalty non-sifflé sur une main de Khedira
- Quart de finale, Atlético (1-0) : expulsion de Turan après deux avertissements, le deuxième pour contestation
- Demi-finale, Juventus (1-1) : penalty sifflé malgré la simulation de James Rodriguez
2013-2014 :
- 8e de finale, Schalke (3-1) : RAS
- Quart de finale, Dortmund (3-0) : Penalty non-sifflé sur une faute de Xabi Alonso
- Demi-finale, Bayern (1-0) : RAS
- Finale, Atlético (1-4, a.p) : Le temps additionnel de 5 min qui permet à Ramos d’égaliser
Bilan
Au Bernabéu, Madrid n’a pas eu de grosses décisions en sa défaveur. C’est même plutôt l’inverse. Cette saison, c’est aussi parce que le Real a souvent été malmené dans son antre que l’injustice a semblé plus flagrante. Mais, pour le PSG comme pour la Juve, difficile de crier au complot.
Le Real s’est simplement fait arbitrer comme un grand à la maison. La Juve sait de quoi il s'agit en Serie A. Des exemples similaires, l’histoire du foot en a produit des centaines. Les vrais "scandales" résident finalement dans cette victoire face à Munich la saison passée ou dans ce but hors-jeu accordé à Ramos en finale 2015. Mais c’est aussi la beauté du foot de produire de l’injustice. C’est ainsi. Cela fait mal. Sauf au Real.
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