Avant PSG-Real : Benzema, la ville lumière pour retrouver de l’éclat

2 novembre 2011. Mine de rien, le dernier match de Champions League sur le sol français commence à remonter pour Karim Benzema*. À l’époque, son Real était venu s’imposer à Gerland face à une équipe de l’OL où se côtoyaient Jimmy Briand, Yoann Gourcuff ou encore Cris. Une autre époque. Mais qui rappelle à quel point le Français fait partie des meubles au sein du Real Madrid.

Pour se souvenir d’un maillot floqué au nom de Benzema foulant les pelouses françaises, il faut remonter à un peu moins longtemps. Au jeudi 8 octobre 2015 où, sans le savoir, les spectateur de l’Allianz Riviera assistent au dernier match de "KB9" sous le maillot bleu. Un dernier match ponctué d’un doublé face à l'Arménie, comme un adieu signé.

Alors, ce 6 mars 2018, au moment d’entrer sur la pelouse du Parc des Princes, Benzema aura forcément un pincement au cœur. Car sa relation avec la France ne s’est clairement pas passée comme prévue. "L’équipe de France, c’est une souffrance permanente" a d’ailleurs confié un membre du Real auprès du Parisien samedi. Alors, Benzema s’est concentré à se faire une place au soleil au sein du plus grand club de l’histoire. Mais cette année, le ciel s’est couvert.

Depuis le début de son aventure madrilène, Karim Benzema est un paradoxe. Critiqué mais toujours indispensable. Et les raisons, depuis plusieurs années, n’ont pas varié : pas assez décisif, pas assez investi, pas assez flashy pour être le numéro 9 du Real Madrid. Voilà pour la face sombre. Et, cette saison, les "Benzema haters" s’en donnent à cœur joie. À raison. Car le Français connaît sa saison la plus décevante depuis ses débuts madrilènes.

Huit petits buts en 31 matches. Seulement 4 en Liga et 2 en C1. Rien de très brillant. Loin de là. Mais, comme souvent avec lui, l’essentiel est ailleurs. Car sa place dans le onze madrilène est assuré par sa complicité avec Cristiano Ronaldo. Avec 9 passes décisives, il est tout simplement le deuxième meilleur passeur de l’effectif madrilène. Dont 4 offrandes pour le Portugais.

Dans le nouveau 4-4-2 madrilène, il est primordial et encore plus utile au Portugais. A CR7 l’aspect tueur dans la surface. A Benzema le décalage et l’intelligence tactique. Face à Alaves (4-0), sa partition a résumé à elle seule son importance : un but (offert par CR7 sur penalty), deux passes décisives magnifiques et une activité digne d’un milieu de terrain, renvoyant aux louanges de Carlo Ancelotti à son sujet.

Au fond, Benzema ne va pas devenir un autre joueur du jour au lendemain. Il aurait pu travailler son aspect tueur des surfaces pour devenir un numéro 9 boulimique de statistiques. Pour durer au Real, il a dû choisi une autre voie. Mais un bon attaquant reste un attaquant qui marque. C’est aussi simple que cela. Et mercredi, dans un match à enjeu, il a l’occasion de faire taire quelques sceptiques. Et aussi effacer un cliché qui lui colle à la peau : celui de n’être décisif qu’en matches de poules de Ligue des champions.

En C1, Benzema présente un bilan exceptionnel, n’ayons pas peur des mots. La preuve en une image.

Mais sur ces 53 buts, combien lors des matches au couteau, à élimination directe ? 13 buts en 42 matches joués. Moins exceptionnel mais loin d’être ridicule non plus.

Sur qu’un petit but en plus sur la pelouse du Parc des Princes, sous les yeux d’une France du football qui a tourné la page de sa présence en Bleus, pourrait calmer les plus chafouins. Pour un certain temps. Car avec Benzema, les éloges ne durent jamais très longtemps.