Bayern Munich - Heynckes, Ribéry, Müller : Et si le Bayern nous refaisait le coup de 2013 ?

Jupp Heynckes est un drôle de personnage. Ni vraiment star, ni vraiment théoricien du jeu, pas franchement hype, pas dans l'air du temps. Loin des Pep Guardiola, des Jose Mourinho, des Diego Simeone. Jupp Heynckes est, au fond, un peu comme le Bayern Munich en Ligue des champions. Loin des lumières privatisées par le Real Madrid et le FC Barcelone. Pourtant, Jupp Heynckes n'est pas n'importe qui. Il a déjà deux Ligues des champions au palmarès avec le Real Madrid et le Bayern. Et cette saison, il a réveillé le géant de Bavière.

Lorsque le coach de 72 ans a repris les rênes du club pour la quatrième fois de sa carrière, le Bayern sortait d'une claque au Parc des Princes (3-0) et comptait cinq points de retard sur Dortmund en Bundesliga. La voilà déjà championne d'Allemagne et à deux doigts d'une demi-finale de Ligue des champions. C'est qu'Heynckes connaît la recette. En 2013, avec cette même équipe, il avait signé un fantastique triplé Bundesliga, Coupe d'Allemagne, Ligue des champions avant de partir en retraite. S'il en est sorti, c'est pour signer le même exploit quatre ans plus tard.

Alors il ne s'est pas posé de question et a repris ses bonnes vieilles méthodes : rigueur tactique, entraînements plus costauds, discipline pour chacun. Ses deux adjoints sont de la partie et le médecin Hans-Wihlhelm Müller-Wohlfahrt, très apprécié par le vestiaire, signe lui aussi son retour. Pour mettre tout cela en musique, il a rappelé une vieille garde malmenée par Carlo Ancelotti. Pour sa révolution, le Bayern attendra la fin de saison. En attendant, les figures tutélaires du club sont revenues au centre du jeu. Heynckes rend leur autorité à Robben, Ribéry et Müller.

Ça ne vous rappelle rien ? En 2013, c'est ce trio qui avait mené le Bayern sur le toit de l'Europe. Cela tombe plutôt bien puisque Müller est redevenu en quelques mois cet inimitable poison, génial couteau-suisse capable de tout faire, Robben a retrouvé ses jambes et Ribéry marche sur l'eau. Avec une charnière Hummels-Boateng enfin stabilisée, un James Rodriguez rayonnant ("Je le fais jouer en position de milieu offensif, et là, il est comme un poisson dans l’eau", explique l'entraineur) et un Sven Ulreich convaincant en doublure de Neuer, Heynckes a résolu son puzzle et fait du Bayern bringuebalant de l'automne dernier une machine capable de tout renverser sur son passage.

Au soir du 26 mai, quoiqu'il se passe d'ici-là, Jupp Heynckes rentrera chez lui, dans l'ouest du pays, profiter d'une deuxième retraite bien méritée. La dernière fois, il l'a fêtée en brandissant le plus prestigieux trophée du football de clubs. Et cette année ? "L’impression est bonne, les ingrédients sont là", a prophétisé Thomas Müller. Cela tombe bien, le Bayern a faim et son vieux sorcier sait plutôt bien le rassasier.