Bayern Munich-PSG - À Munich, répétition générale avant le printemps

Ça y est : contre Strasbourg samedi (2-1), le PSG est enfin tombé cette saison. La thèse de l’accident reste privilégiée, tant Paris a été supérieur à tous ses concurrents cette saison - y compris le Bayern à l’aller (3-0). Attention toutefois à ne pas dessiner l’esquisse d’une crise de décembre. Certes, le seul enjeu du match à l’Allianz-Arena est la première place du groupe, qui peut difficilement échapper au PSG. Mais, au regard des ambitions européennes de Paris, le match retour face au Bayern est tout de même l’un des plus importants de la saison.

Surtout qu’en face, le Bayern est méconnaissable depuis l’arrivée de Jupp Heynckes sur le banc au début du mois d’octobre. Les Bavarois n’ont perdu qu’une fois depuis la claque reçue au Parc des Princes à l’aller. Robert Lewandowski continue sur son rythme infernal, avec déjà 19 buts en 21 matches. Et Kingsley Coman, “formidable” samedi contre Hanovre pour Heynckes (3-1), prend une nouvelle dimension. Le défi est de taille pour la défense du PSG. D’autant que l’arrière-garde parisienne a été prise à partie par les Munichois avant le match.

Karl-Heinz Rummenigge, président du conseil d’administration du Bayern, a lancé les hostilités : “Rien ne dit que le PSG gagnera la Ligue des champions, surtout avec cette défense qui m’est apparue parfois fébrile”. Jérôme Boateng a surenchéri : “Lors de nos accélérations [à l’aller], j’ai senti la défense parisienne fébrile.” Il est vrai que, contre Strasbourg, la défense parisienne s’est trompée sur les deux buts, en jouant trop haut à contretemps. En ce sens, la confiscation du ballon par le Bayern mardi pourrait servir les intérêts parisiens, capables de sortir comme l’éclair en contre. Il faudra pour cela tenir.

Le Bayern Munich, qui doit remonter quatre buts pour arracher la première place du groupe B, croit en tout cas à l’exploit. Peut-être pas au point de vue comptable, Mats Hummels jugeant la remontée comme “un rêve improbable”. Non, le Bayern vise l’ascendant psychologique. Jupp Heynckes a confié à ESPN vouloir gagner car “l’aspect psychologique est important dans le football. On peut très bien retomber contre le PSG en quarts de finale, en demies ou en finale”. Rendez-vous est pris. La répétition générale a lieu mardi, et elle sera bien plus importante qu’on ne le croit.

"Ca n’a rien de personnel contre le PSG, mais nous voulons envoyer un message à l’Europe.” Kingsley Coman a beau assurer le contraire, le match contre son club formateur revêt pour lui une importance capitale. Très peu utilisé à ses débuts à Paris, parti très tôt à la Juve puis au Bayern, Coman explose réellement cette saison en Bavière, sous Jupp Heynckes. Le Français a profité des déboires de Franck Ribéry pour s’imposer à gauche. Contre Hanovre samedi, l’international a montré qu’il était dans la forme de sa vie en signant une performance qualifiée de “formidable” par son entraîneur, ponctuée par un but et un penalty provoqué. Désormais, Coman est adoubé en Bavière, notamment par Thomas Müller : “Pour nous, il vaut de l’or”. Attention au retour de l’enfant prodigue.

4. Pour espérer accrocher la première place du groupe, le Bayern doit s’imposer par quatre buts d’écart face au PSG. Les Allemands l’ont déjà fait chez eux, en 1997 (5-1).

24. Le PSG a déjà pulvérisé le record de buts marqués en phase de poules de la C1. Le Borussia Dortmund avait marqué 21 fois en 2016. Il reste un match pour aggraver encore un peu plus l’écart.

1/11. Le Bayern Munich n’a perdu qu’une seule fois en onze matches depuis le retour de Jupp Heynckes sur le banc. C’était sur la pelouse du Borussia Monchengladbach, le 25 novembre dernier (2-1).

Le PSG affronte mardi une équipe totalement différente du match aller. Ce Bayern, contrairement à celui du début de saison, est incontestablement candidat à la victoire finale. La confrontation doit montrer que le PSG a les armes pour y prétendre. Cela passe par un résultat à Munich, que le PSG est nettement capable d’obtenir s’il ne répète pas les erreurs de Strasbourg : déconcentration défensive et nonchalance offensive.