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Contre Pep Guardiola, Jürgen Klopp a la bonne recette

Louis Pillot

Mis à jour 04/04/2018 à 18:40 GMT+2

LIGUE DES CHAMPIONS - Jürgen Klopp semble avoir trouvé la formule pour vaincre Pep Guardiola. L’Allemand possède l’un des meilleurs bilans contre le coach des Citizens, et il a des arguments pour l’embellir encore, alors que Liverpool accueille City en quarts de finale de la Ligue des champions mercredi (20h45).

Pep Guardiola, Jurgen Klopp, Manchester City, Liverpool

Crédit: Getty Images

Un seul homme pouvait faire tomber Pep Guardiola cette année en Premier League. José Mourinho ? Son United n’a quasiment pas essayé, à Old Trafford en décembre (1-2). Arsène Wenger ? Son maigre bilan face à l’Espagnol ne s’est pas amélioré (trois victoires en 14 confrontations). Antonio Conte ? L’Italien n’a pas trouvé la solution (deux défaites 1-0). Non, cet homme, c’est évidemment Jürgen Klopp. Le coach de Liverpool a infligé à Manchester City en janvier sa première défaite de la saison en championnat, et sa quatrième seulement toutes compétitions confondues. L’Allemand a décidément la recette pour vaincre le Catalan. De bon augure, avant la première manche des quarts de C1 mercredi à Anfield (20h45).
Les deux managers se sont croisés pour la première fois en Allemagne en 2013. Pep Guardiola venait de prendre les rênes du Bayern, Jürgen Klopp tenait toujours celles du Borussia Dortmund. L’Allemand avait remporté la première manche, en Supercoupe d’Allemagne (4-2). Cinq ans et douze confrontations plus tard, Klopp est devenu, parmi les entraîneurs ayant disputé au moins dix matches contre Pep Guardiola, celui avec le meilleur bilan : six victoires, pour cinq défaites et un match nul. Même Mourinho, le “meilleur ennemi” de l’Espagnol, ne l’a vaincu que quatre fois, pour dix défaites et six nuls.
Avant de se déplacer à Anfield mercredi, les Citizens ont encore en tête l’ouragan rouge de janvier dernier. Liverpool s’était imposé 4-3 contre les Skyblues, jusque là invaincus en Premier League. Le match avait mis en lumière le respect existant entre les deux coaches : Jürgen Klopp qualifiait, peu avant la rencontre, City de “meilleure équipe d’Europe”. Guardiola, lui, était forcé de s’incliner après le coup de sifflet final : “Nous avons perdu un peu de notre contrôle”. Fait assez rare, dans le cas des équipes entraînées par le Catalan, pour être signalé. La rencontre avait aussi agi, encore une fois, comme révélateur : Klopp a définitivement trouvé la formule pour vaincre Guardiola.
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Jürgen Klopp et Pep Guardiola

Crédit: Getty Images

La formule magique du "contre-pressing"

Elle tient en un mot : “gegenpressing” (ou “contre-pressing”). Ce théorème a régi toutes les équipes de Jürgen Klopp, de Dortmund à Liverpool. Il consiste en l’idée d’un pressing porté vers l’offensive. Celui-ci se déclenche dès que l’équipe perd la possession du ballon, pour empêcher l’adversaire de contre-attaquer rapidement ou de poser son jeu. Plutôt que de reculer à la perte de balle, les équipes de l’Allemand avancent, pour récupérer le plus près possible du but adverse, au mieux, ou bloquer les premières relances, au pire.
Pour des équipes comme celles de Guardiola, qui aiment à multiplier les passes (parfois pendant de longues secondes) pour balader le bloc adverse, ce contre-pressing agit comme une prise à la gorge. Il n’y a qu’à observer en détail les buts inscrits par Liverpool lors de leur victoire de janvier. À l’exception du second but, inscrit par Firmino après une contre-attaque en deux passes, les Reds ont à chaque fois marqué après une récupération de balle haute. D’abord par Oxlade-Chamberlain, à la lutte pour un second ballon ; puis par Mané, après une récupération de Salah plaçant Liverpool dans une situation de deux contre deux ; enfin, par Salah lui-même après une mauvaise relance d’Ederson ou quatre joueurs de Liverpool sont placés immédiatement face au jeu, en situation de récupérer le cuir.
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Liverpool - Manchester City

Crédit: Getty Images

Jürgen Klopp avait qualifié de “match parfait” le Dortmund-Arsenal de septembre 2014, remporté 2-0 par le Borussia. Déjà, à l’époque, les Jaune et Noir fonctionnaient selon le même credo, salué par l’Allemand : “Pour faire ça, vous devez être courageux. Contre des joueurs aussi puissants, vous devez avoir le courage de sortir et d’aller chercher des situations de un contre un.” Ces mots auraient pu être prononcés en janvier dernier, tant le pressing risqué de Liverpool a étouffé et enfermé City, bloquant toutes les lignes de passes dans les zones dangereuses du terrain.

Gare à l’explosion

Si le contre-pressing est si efficace contre les équipes de Guardiola, c’est simplement car il est une réaction au football de l’Espagnol. Il est inspiré, en partie, de ses principes, et notamment de son pressing haut qui repose avant tout sur les ailiers. Mais il est aussi sa plus grande faiblesse : réglé comme du papier à musique, parfois prévisible, le jeu de "contrôle" du Catalan est sensible à la pression. Notamment lorsque les centraux, comme Stones à Anfield en janvier, y sont peu préparés.
La méthode ne manque pas de dangers. Une seule passe (certes risquée) peut suffire à éliminer le pressing, pour trouver un milieu situé plus haut - ce que la défense de City, à l’aise dans la relance, est capable de faire. En phase défensive, Liverpool est également plus exposé : recroquevillés sous la pression des Citizens en fin de match à l’aller, les Reds n’ont pu s’éviter une frayeur en encaissant deux buts après avoir mené 4-1. Le pressing demande également une intensité physique énorme, qui peut mener les équipes de l’Allemand à exploser en vol : ce fut le cas à l’Etihad Stadium à l’aller en Premier League, où après l’expulsion de Sadio Mané à 1-0, Liverpool s’est écroulé en encaissant quatre buts supplémentaires.
Mais ce football électrique possède un autre avantage, que Klopp sait maîtriser à la perfection : il est aussi psychologique. Il sera notamment renforcé par l’atmosphère d’Anfield mercredi. À Dortmund, l’Allemand avait derrière lui un mur jaune. À Anfield, il a changé de couleur, mais ne fait pas moins de bruit. Le Kop, chauffé à blanc comme dans toutes les soirées européennes, peut déstabiliser encore la défense des Citizens et bénéficier au pressing de Liverpool. La recette est toute trouvée : il ne reste plus qu’à l’appliquer à la lettre. Et à espérer que Guardiola ne sorte rien de son chapeau.
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Klopp : "Liverpool a sa place en quarts de finale"

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