Demi-finale aller : Bayern - Real, un pur régal

Dressez la table, sortez la plus belle vaisselle, mettez les petits plats dans les grands et préparez-vous pour le festin. C'est difficile de faire plus alléchant qu'un duel entre le Bayern Munich et le Real Madrid. Deux grands habitués qui n'ont pas manqué le rendez-vous des demi-finales. Deux équipes en lice pour un triplé. Le Real vise un troisième sacre européen consécutif. Le Bayern un triptyque Championnat - Coupe - Ligue des champions en forme de feu d'artifice pour Jupp Heynckes. L'un des deux pourra poursuivre son rêve. Et l'autre restera sur le carreau.

Difficile de dégager un favori entre deux équipes qui tutoient les sommets. Le Real n'a pas été souverain en championnat, mais il est systématiquement implacable en Ligue des champions. Enfin presque. Après avoir renvoyé le PSG à ses chères études, il est passé tout près d'une énorme désillusion, totalement inattendue, au tour précédent face à la Juventus. Mais à la fin, c'est lui qui a eu le dernier mot. Encore une fois. D'une manière ou d'une autre, c'est toujours le cas depuis deux ans quand il s'exprime sur la scène européenne.

Si une équipe semble mieux armée que les autres pour le réduire au silence, c'est bien le Bayern. Jusqu'ici, le géant bavarois n'a pas fait trop de bruit. Contrairement à la Maison Blanche, le FCB n'a pas encore eu à en découdre avec un club européen de référence comme la Juve. Deuxième de son groupe derrière le PSG, il a été franchement épargné par le tirage au sort en héritant du Besiktas en huitièmes et de Séville en quarts. Les Munichois ont le mérite d'imposer leur loi pour faire respecter la hiérarchie. Mais cette fois, ils vont se frotter à un adversaire de leur taille.

C'est une confrontation d'une dimension exceptionnelle. Entre deux institutions qui se partagent 17 titres de champion d'Europe. Entre deux clubs qui incarnent le mieux cette culture de la gagne essentielle en Ligue des champions. Entre deux entraîneurs multiples vainqueurs de l'épreuve. Entre deux équipes de rêve. Même si elles ne seront pas tout à fait à armes égales. Le Real enregistre le retour de Sergio Ramos quand le Bayern doit se passer de Manuel Neuer, Arturo Vidal et probablement David Alaba. Le défi n'en sera que plus grand pour le club bavarois.

Forcément. Déjà parce qu'il domine le classement des buteurs de la Ligue des champions dans l'histoire (120 buts) et cette saison avec ses 15 réalisations. Aussi parce qu'il a marqué au moins un but lors de ses onze derniers matches dans cette épreuve, une série inédite et en cours. Encore parce qu'il avait quasiment qualifié le Real à lui tout seul en inscrivant cinq des six buts dans la dernière confrontation entre les deux équipes la saison passée. Enfin parce qu'il a marqué à chacun de ses 12 derniers matches, pour un total de 22 buts. En bref, parce que CR7 est hallucinant. Tout simplement.

3 : Le Real Madrid est encore en lice pour remporter un troisième titre de champion d'Europe consécutif. Le Bayern a toutes les raisons de vouloir l'en empêcher. Pour en citer une, c'est parce qu'il le dernier club à avoir réalisé cette fabuleuse passe de trois (1974, 1975, 1976).

25 : C'est la 25e rencontre entre le Real et le Bayern sur la scène européenne. C'était déjà la confrontation la plus fréquente dans l'histoire des Coupe d'Europe. Avec onze victoires pour le Real jusqu'ici. Et onze pour le Bayern. Qui prendra l'avantage dans le Classique des classiques ?

69 : Un joueur, parmi ceux qui totalisent au moins 50 apparitions en Ligue des champions, affiche un taux de victoires de 69% (41 victoires en 59 matches). Personne ne fait mieux. Il joue au Real Madrid. Et il s'appelle Isco.

Un match serré qui va se jouer un détail. Sur le plan collectif, le Real est peut-être légèrement moins fort que la saison passée. C'est la chance d'un Bayern particulièrement cohérent et performant dans ce domaine. Mais la Maison Blanche garde cette capacité à se sublimer dans les grands rendez-vous. Elle a pris l'habitude de repartir de Munich avec un bon, voire un excellent résultat. Elle a l'individualité la plus marquante du moment avec Cristiano Ronaldo. S'il faut donner l'avantage à l'un des deux géants, c'est certainement le Real. Mais très légèrement.