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L'antisèche : Le Barça a oublié d'être lui-même, la Roma en a profité

Julien Pereira

Mis à jour 11/04/2018 à 09:52 GMT+2

LIGUE DES CHAMPIONS – Face à la Roma, le FC Barcelone n'a eu ni l'engagement, ni l'implication qu'un grand d'Europe doit avoir à ce niveau de compétition. Pire, il a renié les principes qui ont fait sa force.

Lionel Messi, Gerard Pique, Ivan Rakitic lors de la défaite du FC Barcelone face à la Roma (3-0)

Crédit: Getty Images

Le jeu

En C1, le Barça a bâti ses grands succès sur son ADN. Il a eu la folie de renier ses principes au Stadio Olimpico, après un match aller qui lui avait offert un avantage comptable qu'aucun club de son statut n'aurait consumé de la sorte. La possession très légèrement à son avantage (57%) mais surtout très éloignée de ses habituels standards a plus traduit son manque d'idées que son audace offensive. Croqués dans les duels aériens - deux sur trois ont été perdus - les Catalans ont aussi péché dans l'envie quand la Roma n'a jamais cessé d'y croire.
Stériles offensivement, les Barcelonais ont aussi payé les choix frileux d'Ernesto Valverde, qui a préféré Sergi Roberto à Ousmane Dembélé sur le côté droit pour museler Kolarov, en vain. La Roma, elle, a compté sur les certitudes apportées par ses cadres et une solidité retrouvée : la surface a été verrouillée grâce à une ligne défensive assez haute et à une nette domination au milieu de terrain. Grâce à sa verticalité et au jeu long, la Louve a pu se créer énormément d'occasions (17 tirs) et démanteler la forteresse qu'était la défense catalane jusqu'à présent.

Les joueurs : La colonne vertébrale de la Louve s'est chargée de tout

Alisson, Manolas, De Rossi, Dzeko. Ils forment la colonne vertébrale de la Roma. Et ils ont tous été décisifs. Les trois joueurs de champ ont été les trois buteurs de la soirée, mais ils ont été essentiels dans tous les aspects du jeu. Monstrueux au cœur de la défense à trois, le Grec a repoussé toutes les offensives barcelonaises en fin de match, sans jamais négliger la relance (94% de passes réussies). Le capitaine italien a régné dans l'entrejeu et le buteur bosnien a fait souffrir la charnière catalane.
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Daniele de Rossi nach dem Sieg gegen Barcelona

Crédit: Getty Images

Fébrile défensivement, Umtiti a péché à la relance, domaine où il se démarque habituellement, et Piqué a multiplié les erreurs de placement après avoir provoqué un penalty. Rakitic a pris l'eau, Iniesta et Messi ont été improductifs et Suarez a une nouvelle fois manqué de tranchant lorsqu'il s'est présenté devant le but.

Le facteur X : l'arbitrage

Cette fois, pas de supposé arbitrage favorable au Barça. Clément Turpin et ses hommes ont été irréprochables, du penalty justement accordé à Dzeko aux cartons logiquement distribués pour sanctionner l'excès d'engagement des Romains. Dans un Stadio Olimpico en fusion, et malgré les invectives de Fazio et consorts, le Français n'a jamais flanché.
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Radja Nainggolan et l'arbitre Clément Turpin lors de Rome - FC Barcelone

Crédit: Getty Images

La stat' : 3

En Ligue des champions, seules deux équipes avaient réussi à surmonter un retard de trois buts accumulé lors d'un match aller. En 2004, La Corogne s'était inclinée 4-1 sur le terrain du Milan avant de l'emporter 4-0 au Riazor. L'année dernière, le Barça a pulvérisé le PSG (6-1) après avoir été giflé au Parc des Princes (4-0). Désormais, la Roma s'est ajoutée à cette courte liste.

Le tweet qui rappelle qu'il ne faut pas vendre la peau de l'ours

La décla : Ernesto Valverde, entraîneur du FC Barcelone

C'est moi le responsable, celui qui fait l'équipe, qui la prépare. C'est le cas qu'on gagne ou qu'on perde. J'ai mis la même équipe qu'il y a une semaine. On avait bien joué, on avait marqué quatre buts.

La question : Le Barça s'est-il vu trop beau ?

C'en devient presque une vilaine habitude. Ces dernières années, le Barça a tendance à se reposer bien plus sur son statut de favori que sur ses véritables acquis. C'était déjà le cas au Parc des Princes la saison dernière, c'était encore plus criant ce mardi soir, à Rome. "On devait jouer comme si on était à 0-0, comme la semaine dernière", a d'ailleurs lâché Ernesto Valverde après le match, confortant ainsi l'idée d'un étonnant relâchement impropre aux grandes équipes européennes.
Le technicien espagnol a une vraie part de responsabilité dans ce constat, puisqu'il a abandonné l'habituel 4-3-3 pour un 4-4-2 improductif, privilégiant des hommes (Rakitic, Sergi Roberto) plus efficaces par leur activité que par leur productivité. Et alors que depuis le début de la saison, la solidité du Barça n'a cessé d'être saluée, les quatre défenseurs catalans n'ont pas été au niveau d'un quart de finale de Ligue des champions. Comme s'ils avaient oublié d'entamer une remise en question qui doit être perpétuelle, surtout après le score plutôt flatteur du match aller et les avertissements infligés par Chelsea au tour précédent.
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Lionel Messi lors de la défaite du FC Barcelone sur le terrain de la Roma

Crédit: Getty Images

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