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Barcelone - Manchester United ou la bascule de 2011

Maxime Dupuis

Mis à jour 10/04/2019 à 15:48 GMT+2

LIGUE DES CHAMPIONS – Manchester United et le FC Barcelone ont rendez-vous en quart de finale aller de la Ligue des champions, mercredi à Old Trafford. Ce duel va rappeler quelques souvenirs aux nostalgiques et notamment une finale de 2011 qui avait marqué ses acteurs et symbolisé une passation de pouvoir au sommet du football européen.

Andres Iniesta et Wayne Rooney lors de la finale 2011

Crédit: Getty Images

La dernière fois qu'ils se sont croisés, ils étaient tout là-haut. Surtout le FC Barcelone, d'ailleurs. Ce soir-là, le Barça de Guardiola avait peut-être rendu sa plus belle copie. Pas la plus spectaculaire mais certainement la plus aboutie de toutes, compte tenu du contexte dans lequel elle avait été écrite et face à un adversaire qui, il est bon de le rappeler, disputait sa troisième finale de Ligue des champions en quatre éditions.
Le 28 mai 2011 à Wembley, les Blaugrana s'imposaient 3-1 face à Manchester United et décrochaient leur quatrième Ligue des champions. La troisième en cinq ans. La deuxième de l'ère Guardiola. La deuxième, aussi, face aux Red Devils, vingt-quatre mois après l'avènement de Rome.
"C'est la meilleure équipe d'Europe, ça ne se discute pas. Dans ma carrière de manager, je n'avais jamais défié une équipe aussi forte. Tout le monde le reconnait et je l'accepte : pas facile de faire autrement quand on est battu comme ça. Personne ne nous avait donné une raclée comme celle-là". L'hommage date du même soir. Et est signé Alex Ferguson.
Il ne le sait pas encore. Mais cette finale européenne sera la dernière de sa carrière. Et cette soirée va également symboliser une passation de pouvoir entre le pays qui a posé son empreinte sur l'Europe durant la deuxième moitié des années 2000 et l'Espagne, qui s'apprête à faire la pluie et le beau temps sur le continent.

L'Angleterre à la ramasse, l'Espagne au pouvoir

Alors oui, Chelsea a remporté la Ligue des champions en 2012 au nez et à la barbe du Barça, sorti en demie par les Londoniens, mais ce succès des Blues fut avant tout une exceptionnelle aventure humaine presque anachronique plus que le prolongement de la mainmise du football anglais sur la C1. De même, la finale de 2013, 100% allemande, n'aura été qu'un mirage alors que l'on imaginait nos voisins d'outre-Rhin économiquement armés pour prendre les rênes. Non, c'est l'Espagne qui a remporté la mise.
Depuis 2014, grâce au Real Madrid et au FC Barcelone, le football ibère a remporté 5 Ligues des champions de suite. Dans l'histoire de la Coupe d'Europe, hormis le Real des années 50 (6 d’affilée) et l'Angleterre qui enfantait un champion tous les ans entre 1977 et 1982, aucune phase de domination n'avait été aussi marquée que celle du foot espagnol de ces dernières années.
L'empreinte est d'autant plus profonde que la structure actuelle de la Ligue des champions fait la part belle aux très puissants. Et que depuis 2011, l'Espagne a mis la main sur les hauteurs quand l'Angleterre a progressivement disparu des radars… jusqu'au printemps dernier, avec le réveil de Liverpool, finaliste malheureux.
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Modric, Sergio Ramos

Crédit: Getty Images

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Entre 2007 et 2009, les Anglais avaient constamment placé trois clubs dans le dernier carré européen. Soit 9 places sur 12 squattées par des équipes issues de Premier League. Depuis 2010, seuls 5 demi-finalistes ont été anglais. Les places au sommet ont été prises d’assaut par les géants, espagnols notamment. Madrilènes en particulier (8 demies pour le Real, 3 pour l’Atlético), Catalans souvent (5). Mention spéciale pour le Bayern, acteur régulier du dernier carré (7 apparitions).
Cette année, il ne reste qu'un club de Liga en quart de finale, contre quatre de Premier League. Situation inédite lors de la décennie 2010. Il est encore trop tôt pour affirmer que cet instantané présente un caractère structurel plus que conjoncturel. On n’en saura pas beaucoup plus au terme de la double confrontation entre Manchester United et le FC Barcelone. Mais celle-ci nous donnera un début de réponse. Même si le Barça a pris la mauvaise habitude de se casser les dents sur cette marche depuis 2016, une qualification mancunienne ne pourrait pas être qualifiée d'anecdotique. Pourquoi ? Parce que depuis le Chelsea - Barcelone de 2012, évoqué plus tôt, onze duels anglo-espagnols ont rythmé les fins d'hiver et printemps de Ligue des champions. Un seul est tombé dans l'escarcelle des Anglais. Le plus improbable d'entre eux, Leicester éliminant Séville en 2017. Une qualification mancunienne aurait un tout autre retentissement.
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