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Ligue des champions - Ajax Amsterdam : Erik ten Hag ou "une certaine idée du football"

Alexis Billebault

Mis à jour 30/04/2019 à 14:55 GMT+2

LIGUE DES CHAMPIONS - Entraîneur de l'Ajax Amsterdam depuis décembre 2017, Erik ten Hag (49 ans) a toujours défendu l'idée d'un football offensif. Cet ancien milieu de terrain a mis ses idées en pratique dès sa première expérience sur un banc de touche, à Go Ahead Eagles. Retour sur son parcours et ses principes de jeu avant la demi-finale aller face à Tottenham mardi.

Erik ten Hag (Ajax Amsterdam)

Crédit: Getty Images

Partir pour mieux revenir. Avec, au bout du chemin, l’hypothèse de disputer une finale de Ligue des champions, le 1er juin prochain à Madrid, face au FC Barcelone ou à Liverpool. Erik ten Hag a su faire des choix de carrière pour épaissir ses connaissances, en quittant Go Ahead Eagles, qu’il venait de faire monter en Eredivisie en juin 2013, pour la réserve du Bayern Munich, alors en Division 4 allemande. "A l’époque, cela n’avait pas été un tremblement de terre, car ten Hag n’était pas encore très connu en tant qu’entraîneur, mais disons que cela avait un peu surpris, car il venait de laisser une très bonne impression à Go Ahead, en faisant jouer son équipe d’une façon offensive et spectaculaire", se souvient le milieu de terrain offensif français du Sparta Rotterdam Edouard Duplan, qui évolue aux Pays-Bas depuis 2006.
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Erik ten Hag quand il était joueur, à Twente en 1996

Crédit: Getty Images

Premiers succès à Go Ahead et exil au Bayern

Ten Hag, lors de sa carrière de joueur, avait écumé plusieurs clubs du pays des tulipes (FC Twente, De Graafschap, RKC Waalwijk, FC Utrecht) puis s’était retrouvé sur le banc de Go Ahead en 2012, avec l’aide d’un certain Marc Overmars. L‘ancien international néerlandais, aujourd’hui directeur sportif de l’Ajax, avait joué sa dernière saison dans ce club situé à Deventer, et venait de souffler le nom de ten Hag à ses dirigeants. "C’est sans doute le meilleur entraîneur que j’ai eu jusqu’à maintenant", assure Bart Vriens, le défenseur du Sparta Rotterdam, qui a évolué sous les ordres de ten Hag à Go Ahead. "J’avais assez vite compris qu’il avait les qualités pour devenir un très bon coach, alors que c’était la première fois qu’il dirigeait une équipe professionnelle. J’ai été très marqué par sa rigueur, à tous les niveaux. A l’entraînement, ça ne rigolait pas beaucoup. On travaillait énormément, avec le ballon, mais aussi tactiquement", se souvient le Néerlandais.
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Erik ten Hag lors de la montée de Go Ahead Eagles en Eredivisie en mai 2013

Crédit: Getty Images

Ten Hag parvient à tirer le meilleur de Go Ahead Eagles, équipe moyenne, et à en faire une des formations les plus offensives d’Eerste Divisie (Ligue 2). Il parvient même à la faire remonter parmi l’élite en 2013, après dix-sept ans d’absence. "Il voulait que nous ayons le plus souvent le ballon. La possession était son obsession. En Eerste Division, le jeu pratiqué est généralement très offensif. Mais ten Hag insistait beaucoup sur le pressing. Il demandait à ce qu’on joue haut, qu’on récupère vite le ballon. A l’entraînement, c’était une des choses qu’on travaillait le plus", ajoute Vriens. Une fois l’accession acquise, ten Hag, toujours en quête de nouvelles connaissances, s’exile donc à Munich, où un certain Pep Guardiola impose sa philosophie, pour s’occuper de l’équipe réserve, alors engagée en Division 4. "Qu’il ait choisi le Bayern pour continuer à apprendre son métier dans l’ombre de Guardiola ne m’étonne pas. Ils partagent tous les deux beaucoup d’idées communes. Ils aiment le jeu offensif, la possession, le pressing haut", reprend Edouard Duplan.

Utrecht, le bon tremplin

Quand il revient aux Pays-Bas, en 2015, ten Hag fait du FC Utrecht son nouveau laboratoire. En deux saisons, le club où évolue alors un certain Sébastien Haller termine cinquième, puis quatrième d’Eredivisie, et dispute la finale de la Coupe nationale face au Feyenoord Rotterdam en 2016 (1-2). "Utrecht, que je venais de quitter pour ADO La Haye, était avec ten Hag une équipe réputée pour sa qualité de jeu, mais pas seulement : non seulement on subissait le pressing, mais il était difficile de la presser. Utrecht évoluait régulièrement en 3-5-2. Je me souviens aussi qu’il avait fait du milieu offensif Willem Janssen, un défenseur central capable d’organiser le jeu", poursuit le milieu de terrain français. "C’est un coach qui n’hésite pas à tenter des expériences. Il ne fait pas n’importe quoi non plus, car il est rationnel. Il est dans la lignée des entraîneurs néerlandais : il a une certaine idée du football, mais il n’est pas enfermé dans un carcan. Il est ouvert."

Une philosophie de jeu "Ajax compatible"

L’Ajax, qui n’a plus fait appel à un entraîneur étranger depuis 1997 et le passage du Danois Morten Olsen (1997-1999), avait choisi ten Hag en décembre 2017 pour succéder à Marcel Keizer, limogé pour insuffisance de résultats. "Cela avait un peu surpris aux Pays-Bas, même si ten Hag avait fait bonne impression à Utrecht. Peut-être que les gens s’attendaient à la nomination d’un coach plus connu, ou à un ancien de l’Ajax (depuis le départ d’Olsen, la majorité des entraîneurs de l’Ajax avait joué au club, ndlr)", note Duplan.
Mais derrière la nomination du chauve quadragénaire, il faut sans doute voir la main d’Overmars, qui n’a cessé de suivre l’évolution du technicien depuis ses premiers pas à Go Ahead. "La philosophie de ten Hag colle parfaitement avec la philosophie du club d’Amsterdam. Les supporters de l’Ajax veulent voir du beau football quand ils vont au stade. C’est la priorité, même s’ils veulent aussi des titres. Et puis, il fait confiance aux jeunes. Il les responsabilise : voyez avec de Ligt, de Jong, van de Beek, Neres… Mais il sait aussi que ces joueurs ont besoin d’être entourés de joueurs plus expérimentés, comme Tadic, Schone, Huntelaar…"
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Erik ten Hag en juillet 2013 quand il était entraîneur de la réserve du Bayern Munich

Crédit: Getty Images

Pour l’instant, ten Hag n’a rien gagné, si ce n’est l’admiration d’une grande partie du Royaume et, par extension, de l’Europe du football. "Sa personnalité est plutôt appréciée. Il dit les choses, ne se cache pas, il dégage une certaine humilité. Ce n’est peut-être pas le mec le plus chaleureux quand il s’exprime devant la presse, mais aux Pays-Bas, hormis les inconditionnels du Feyenoord Rotterdam ou du PSV Eindhoven, les grands rivaux de l’Ajax, les gens sont fiers de ce que propose l’Ajax cette saison, notamment en Ligue des champions." A tel point que les dirigeants amstellodamois envisagent de prolonger son contrat, qui court jusqu’au 30 juin 2020, avec, en prime, une jolie revalorisation salariale. Et ce, malgré l’intérêt que certains clubs européens portent à celui qui aura, de toute façon, marqué la saison 2018-2019…
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