Ligue des champions - Ajax Amsterdam - Juventus Turin - Ronaldo et ça change tout

On le pensait blessé, affaibli, en dedans. On l'a retrouvé en pleine bourre, déterminé et décisif. Ce n'était pas du très grand Cristiano Ronaldo. Mais même la version minimale a suffi à la Juventus pour conserver ses espoirs de qualification pour les demi-finales de la Ligue des champions, son objectif ultime de la saison. Les Italiens ont dépensé gros cet été pour ces moments-là, pour ce but qui change tout.

La Juventus, étourdie par la fougue de leurs hôtes, commençait à prendre l'eau de toutes parts face à l'Ajax et puis Ronaldo a décalé Cancelo, poursuivi sa course jusque dans la surface avant de se jeter entre deux adversaires. Bingo. Et le champion d'Italie a conservé toutes ses chances (1-1) après 90 minutes très inconfortables.

"Il a démontré qu’il était un joueur d’une autre catégorie", a simplement commenté son coach, Massimo Allegri. "Ses mouvements et son sens de timing sont tout simplement différents des autres." Le coach de la Vieille Dame sait mieux que quiconque ce qu'il doit à son attaquant. Avec quatre buts inscrits depuis les 8es de finale, il est le seul Turinois à avoir marqué en Ligue des champions depuis la fin de la phase de poule. Avec 64 buts en carrière en phase éliminatoire de la C1, il fait désormais mieux que le bilan cumulé de ses deux poursuivants Lionel Messi (45) et Thomas Müller (21).

La Juventus s'attendait à un retour sur un investissement mais peut-être pas aussi gigantesque. Dans une Ligue des champions où aucune tête ne dépasse à mi-parcours des quarts de finale, c'est bien elle qui fait figure de favorite. Un statut qu'elle doit à la seule présence du quintuple vainqueur de la compétition dans ses rangs. Ce jeudi matin, la presse sportive italienne ne s'y trompe pas et fait sa Une sur le phénomène portugais : "CR7 tête d'or" (Gazzetta dello Sport), "La Juve plane grâce à Ronaldo" (Tuttosport).

C'est la Gazzetta, qui l'a élu homme du match avec la note de 7, qui résume le mieux le sentiment général : "On comprend toujours plus comment le Real a gagné trois Ligues des champions de suite. Même à 50%, CR7 crée le danger, s'invente un but. Encore un coup de CR7 dans un tournoi qui se joue sur des détails." L'Italie n'a plus gagné la ligue des champions depuis 2010, la Juve depuis le siècle dernier (1996) mais Ronaldo lui permet d'y croire à nouveau et plus que jamais.