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Ligue des champions - Face au Shakhtar, c’est une finale pour l’OL… mais surtout pour ses stars

Cyril Morin

Mis à jour 12/12/2018 à 19:05 GMT+1

LIGUE DES CHAMPIONS - C’est un match couperet qui attend l’OL ce mercredi à Kiev face au Shakhtar Donetsk (21h). En cas d’échec, de nombreux joueurs phares du club rhodanien pourraient voir leur cote chuter sur le marché des transferts. Un tort pour le club qui compte désormais sur ces grosses reventes… mais surtout pour les joueurs eux-mêmes.

Les stars de l'OL sont attendues au tournant

Crédit: Eurosport

C’est la conséquence directe du "trading-player", cette mode importée en Ligue 1 qui a inspiré de nombreux modèles économiques dans l’Hexagone, comme l’AS Monaco. Un joueur prometteur réussit des prouesses et vous pouvez être sûr que son avenir ne passera plus, à court ou moyen terme, par le club qui l’a propulsé sur le devant de la scène. Demandez aux supporters rouge et blanc ce que c’est de vivre dans un club qui voit d’abord ses joueurs comme des actifs.
Exacerbée à l’ASM, cette stratégie s’est développée récemment du côté de l’OL. Habitué à former des joueurs de grand talent, le club lyonnais s’est diversifié, sous la houlette de Florian Maurice, pour aller chercher des jeunes pousses prometteuses, notamment françaises. Tanguy Ndombélé, Ferland Mendy, Moussa Dembélé sont les exemples les plus récents. Dès lors, le cycle lyonnais s’inscrit sur deux-trois ans pour ces joueurs, qui visent plus hauts. Ils ne sont pas les seuls.
Car l’OL, c’est encore une école de la formation où des Nabil Fekir et Houssem Aouar arrivent à percer, par la force de leur talent. L’OL, c’est aussi devenu, pour certains, un endroit idéal pour rebondir, se relancer. Memphis Depay, en échec sportif à Manchester United, ne dira pas l’inverse. Lyon, c’est tout ça à la fois. Ce qui fait du club lyonnais l’un des plus observés en Europe par sa capacité à faire émerger des joueurs au plus haut niveau. Ou à en remettre certains au centre du jeu.
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Aulas : "Dans les 2-3 ans, je sais que l'OL sera de nouveau au sommet"

Ça tombe bien, le plus haut niveau, c’est la Ligue des champions. Pour les clubs disposés à dépenser des millions, difficile d’imaginer mettre une somme folle sur des joueurs n’ayant pas brillé dans la compétition européenne phare. Si les Monégasques se sont vendus à prix d’or, c’est surtout pour leur parcours européen de 2017. Plus que pour leur titre en Ligue 1.
A l’heure de disputer une "finale" face à Donetsk mercredi (21h), certaines stars de l’OL jouent presque plus gros que l’institution lyonnaise qui avait anticipé le scénario d’une non-qualification avant de finalement hériter d’un tirage favorable. C’est uniquement par ce spectre qu’ils parviendront à attirer les regards alors qu’un parcours en Ligue Europa, aussi intéressant soit-il, n’excite pas spécialement les recruteurs européens, comme l’a prouvé l’été marseillais finalement assez calme dans le sens des départs.

Nabil Fekir, prouver à nouveau qu’il a sa place chez les plus grands

S’il y en a un qui n’a pas digéré de son été mouvementé, c’est bien lui. Il y a eu cette Coupe du monde, gagnée dans le rôle de joker. Mais il y a surtout eu, à titre personnel, ce transfert avorté vers Liverpool. En l’espace de quelques mois, le magicien lyonnais a perdu ses tours et se retrouve désormais en danger pour une place de titulaire. "Nabilon" n’est plus que l’ombre de lui-même.
Heureusement pour lui, ses deux meilleures prestations de la saison (Manchester City et Marseille) ont été délivrées dans un cadre ultra-médiatique où il s'est rappelé au bon souvenir des recruteurs du monde entier. Mais ce n’est clairement pas suffisant. Au fond, Fekir sait que son genou sera toujours matière à débat pour les recruteurs des plus grands clubs, notamment le Bayern, qui le suit de près.
Son unique solution est de dépasser cette réticence première en revenant au plus haut niveau. En étant décisif dans des matches décisifs. Celui de Kiev en est un. Mais c’est le premier d’une longue liste. Si Fekir veut entendre les sirènes anglaises encore sonner, il lui faut passer la phase de groupes, qu’il n’a jamais franchie, et briller en huitièmes. Condition sine qua none pour enfin trouver un club à la hauteur de son immense talent.

Memphis Depay, revenir sur le devant de la scène

Du talent, lui aussi en a à revendre. De la personnalité et du caractère aussi. Memphis Depay est le genre de joueur qui ne vit que par les sommets. Et, lucide, il sait qu’il ne pourra pas les accrocher en évoluant à l’OL, qu’il a plusieurs fois qualifier de "tremplin". Si Jean-Michel Aulas a avoué lundi à RMC avoir reçu des "offres très importantes" pour le Néerlandais l’été passé, rien ne dit qu’elle venait de clubs très importants. Ces derniers mois, le plus gros poisson à avoir inspecté la piste s’appelait l’AC Milan…
C’est là que le bât blesse pour Memphis. Exceptionnel avec les Pays-Bas depuis quelques semaines, en feu en fin de saison dernière avec le club lyonnais, l’ancienne star déchue de United a le niveau pour évoluer chez les plus grands. Mais son manque de référence dans la compétition européenne reine (11 matches, 2 buts), et son inconstance, jouent clairement contre lui.
À 24 ans, il est déjà à un tournant. S’il veut retrouver les plus grandes scènes européennes et redorer son blason, pas le choix : les huitièmes a minima. Autrement, les portes des cadors pourraient ne pas se rouvrir de sitôt pour lui.

Tanguy Ndombélé, confirmer la hype

À Lyon, la question entourant Tanguy Ndombélé ne semble pas de savoir s’il va pas partir l’été prochain mais davantage où. Même si Jean-Michel Aulas se plaît à démentir toute idée de départ. Révélation de la saison après un premier exercice déjà très concluant, l’ancien d’Amiens a explosé au plus haut niveau. Son récital face à Manchester City lui a même ouvert les portes de la sélection championne du monde.
Son profil atypique de box-to-box et sa capacité d’élimination ont effacé, pour l’instant, son manque d’impact statistique. S’il veut continuer de séduire les prétendants, le milieu de 21 ans doit continuer de briller sur cette scène européenne-là.
Selon RMC, l’OL valoriserait son joueur à hauteur de 100 millions d’euros. Soit presque le prix de Paul Pogba au moment de son transfert XXL à Manchester United, après avoir brillé en C1. Ce n’est pas encore le cas de Ndombélé. Il ne tient qu’à lui de corriger cela.

Houssem Aouar, accélérer encore le développement

Pour Aouar, la donne est différente. Car la dernière merveille du centre de formation lyonnais semble être désignée comme le futur patron offensif de l’OL, à court terme, si d’aventure Memphis et Fekir venaient à plier bagage. À 20 ans, la figure montante sur laquelle le club veut grandir, c’est lui. Mais un tel talent ne peut qu’attirer les regards.
Délicieux lors des deux matches face à Manchester City, il aurait tapé dans l’œil de Pep Guardiola. Mais, là encore, être sur les radars est une chose, devenir une priorité en est une autre. Le seul moyen pour Aouar d’accélérer le processus, c’est de prendre feu dans les matches décisifs. Déjà particulièrement inspiré lors des "grands" matches de L1 (Marseille l’an passé par exemple), il doit encore franchir ce cap. Celui sur lequel se sont heurtés plusieurs de ses brillants prédécesseurs (Tolisso, Lacazette).
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Houssem Aouar célèbre un but contre Nantes, le 29 septembre 2018.

Crédit: Getty Images

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