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Après l'élimination de l'OL face au Bayern (3-0) : La fin d'une épopée, le début d'une promesse

Cyril Morin

Mis à jour 20/08/2020 à 11:31 GMT+2

LIGUE DES CHAMPIONS - Battu par le Bayern Munich mercredi en demi-finale (3-0), l’OL termine donc sa saison 2019-20 par une épopée inattendue et des frissons qui lui avaient manqué. A Lisbonne, c’est une dynamique très éloignée de leur saison domestique qui a permis aux Gones de vivre une telle aventure. Il faudra s’en souvenir au moment de replonger dans le train-train quotidien.

Rayan Cherki et Maxence Caqueret après la victoire face à Manchester City

Crédit: Getty Images

Les défaites encourageantes n’existent pas. C’est un artifice destiné à atténuer la douleur et faire passer la pilule. Les bons sentiments ne riment pas avec le très haut niveau. Mercredi soir, à l'Estádio José Alvalade, l'OL l'a encore appris à ses dépens. Le gentil outsider a rempli sa part du contrat : chatouiller le géant, le faire tanguer pour créer l’illusion d’un nouvel exploit possible. La différence ressemble à une phrase bateau qu'on répète année après année pour se rassurer dans sa grille de lecture : ces matches-là se jouent sur des détails. Qui n’en sont pas vraiment finalement.
Les défaites encourageantes n'existent pas et il n’y a qu’à voir la tête défaite de Juninho en fin de match pour s’en convaincre. Joueur, il n’avait jamais tutoyé de telles hauteurs avec l’OL. Le leader de la grande équipe lyonnaise s’y connaît en échecs européens. Et il mesure sûrement le chemin qu’il reste désormais à parcourir à son club pour connaître à nouveau ce genre de frissons. Dieu sait qu’il est long.
Les défaites encourageantes n’existent pas. Mais c'est souvent grâce aux échecs que les déclics apparaissent. Demandez au PSG si cette manche aller ratée à Dortmund n’a pas agi en électrochoc sur un groupe fatigué de toujours échouer au même moment. Demandez aussi au Bayern si la lourde défaite sur le terrain de l’Eintracht Francfort (5-1) en novembre dernier ne l’aura pas aidé dans sa quête finale, en poussant Niko Kovac et son turn-over dehors pour installer un Hans-Dieter Flick impérial sur le banc. Du chaos naissent les étoiles.

Des étoiles de Lisbonne au quotidien de L1

Celles de la Ligue des champions, des matches de gala et de l’adrénaline du très haut niveau sont désormais dans une autre galaxie pour les Lyonnais. Pour la première fois depuis 1997, la saison des Gones ne connaîtra aucune trêve européenne, aucun répit continental si propice à fédérer autour de soi et si pratique pour justifier des résultats en dent de scie sur la scène nationale. Il va falloir se mouiller la nuque pour passer d’une demi-finale de C1 face au grand Bayern Munich à un match de reprise de L1 face à Dijon.
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Mais une parenthèse, aussi dorée soit-elle, n’a jamais suffi à donner du sens à une phrase. Car si l'OL en est là, c’est uniquement la faute d’une saison mal fichue, mal commencée, mal rafistolée, mal achevée (pour eux) mais paradoxalement bien terminée. Au fond, Lyon a tout fait à l’envers. Mais c’est pourtant le plus grand motif d’espoir du côté du Rhône. Car si la saison lyonnaise 2019-2020 prend fin officiellement à Lisbonne, son périple portugais ressemble à s’y méprendre au début de quelque chose.
Comme chaque été, les sentimentaux auront le cœur brisé en voyant probablement Houssem Aouar, Moussa Dembélé et sûrement d’autres quitter le navire lyonnais. Comme chaque été, ils iront s’amouracher de la dernière trouvaille sortie de Tola Vologe. De Maxence Caqueret à Rayan Cherki, ils risquent de (re)tomber éperdument amoureux. Ajoutez-y Bruno Guimaraes, trouvaille brésilienne de Juninho, Anthony Lopes, Jason Denayer, Léo Dubois et Jeff Reine-Adelaïde et il y a de quoi voir l’avenir d’un bon œil. Pas si évident il y a quelques semaines encore.
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La mission de Garcia, l'exigence de "Juni" et le goût du vivre ensemble

Mais à force d’être aguiché, on commence à être habitué. Ces dernières années, cet OL a été rempli de talents bien trop intermittents. Voilà donc la mission première d’un Rudi Garcia qui sort grandi de son aventure portugaise : surfer sur la dynamique de Lisbonne et convaincre ce groupe de solistes que rien ne vaut le collectif. C’est en faisant corps, en dépassant leurs fonctions respectives et se retroussant les manches que Lyon a sorti coup sur coup la Juventus et Manchester City avant de regarder le Bayern dans le blanc des yeux. Après coup, malgré l'immense déception, Juninho ne disait pas autre chose : "Le but maintenant est de continuer le travail. Il faut oublier et se remettre au travail en L1 pour retrouver la Ligue des Champions. Il n'y a rien de donné chez nous, il n'y a pas de cadeau. C'est du travail. (...) En L1, on doit le même respect à Nîmes ou d'autres qu'au PSG".
C’est aussi ainsi que l’OL reprendra goût à la communion. Ce Final 8 a montré que ces supporters lyonnais, de la plus inventive franche à la plus traditionnelle, savaient faire corps avec leur club pour pousser dans le même sens lorsque les conditions sont réunies. Mine de rien, cela fait une petite éternité qu’on avait plus vécu ça du côté du Rhône.
Pour toutes ces raisons, Lisbonne doit marquer un tournant. Mettre soi derrière ce cru 2019-2020 amer, miné par un début de saison raté, par une fausse révolution de palais, par un coach rejeté d’entrée, par un classement final tronqué mais mérité et par une nouvelle pénurie de trophées. Tout ça, c’était avant ce Final 8. A l’OL de savoir s’en souvenir.
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La joie des joueurs lyonnais après leur exploit face à Manchester City

Crédit: Getty Images

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