Avant Atalanta - PSG : Kylian Mbappé, l'arme fatale venue du banc ?
ParCyril Morin
Mis à jour 10/08/2020 à 12:31 GMT+2
LIGUE DES CHAMPIONS – Touché à la cheville, Kylian Mbappé ne pourra tenir sa place de titulaire mercredi face à l’Atalanta (21h). Mais Thomas Tuchel tient peut-être son dynamiteur venu du banc : quand le Français entre en cours de jeu, c’est souvent pour tout casser. A condition d’être en pleine possession de ses moyens.
"Franchement, être un ‘supersub’, c’est vraiment dur mentalement". Ryan Babel, ancien intermittent du spectacle du côté de Liverpool, n’a pas eu la carrière escomptée. Mais, comme beaucoup, il connaît ce sentiment, cet ascenseur émotionnel propre aux remplaçants glorieux : la déception de ne pas figurer dans le onze titulaire, la rage qui vous anime à voir vos coéquipiers galérer alors que vous rongez votre frein sur le banc puis ce mélange d’euphorie et de revanche quand vous parvenez à renverser la situation en quelques minutes une fois sur le terrain.
Kylian Mbappé n’a pas ce genre de problème. Avec lui, c’est un "no-brainer" pour rester dans les termes anglais : son nom est forcément couché d’entrée ou presque dans le onze titulaire. Mais cette fois-ci, Thomas Tuchel va devoir faire autrement. Touché à la cheville, le Français n’est pas en condition de débuter la rencontre. Mais son entrée en jeu, si les choses ne se déroulent pas comme prévu pour le PSG, est plausible. Alors, Mbappé en sortie de banc, ça donne quoi ?
La colère de Bruges mais pas que…
A cette question, chacun aura son souvenir personnel. S’il y a souvenir, c’est souvent que c’est marquant. Le plus récent est exceptionnel : un triplé face à Bruges accompagné d’une passe décisive en 38 minutes de jeu. Un acte d’autorité pour faire passer un message clair : "J'ai voulu montrer que c'est difficile de se passer de moi", expliquait-il après avoir fait imploser à lui seul, ou presque, la défense belge.
En réalité, c’est dans ces moments-là que le poli Kylian se mue en monstre Mbappé. Face à l’OM en 2018-2019, après avoir été puni par Thomas Tuchel pour un retard à la causerie, il avait foudroyé Boubacar Kamara de vitesse pour initier la victoire au PSG (0-2). Quelques semaines avant, tout juste revenu d’une Coupe du monde qui aurait pu être une forme d’aboutissement pour n’importe quel joueur, il s’énervait contre Guingamp pour remettre Paris dans le coup (1-3). La liste est longue et franchement impressionnante : quand il est piqué dans son orgueil, Mbappé a une envie décuplée de tout casser. Et, souvent, les autres ne peuvent rien y faire.
Depuis le Mondial, 75% de buts marqués en seconde période
En club, le décompte est formel : depuis 2018 et son changement de statut russe, Mbappé n’a été remplaçant qu’à 11 reprises. Bilan : 7 pions, 3 offrandes et un penalty obtenu. On a connu détonateur moins efficient. Alors, comment expliquer cette réussite ?
L’avantage avec les clichés, c’est qu’ils contiennent toujours une part de vérité. Oui, la fusée Mbappé va vite et les fins de matches où les défenses fatiguent sont des moments propices pour assagir son appétit et faire parler la poudre. L’explication est simple mais tient la route : depuis le Mondial, le prodige français a marqué 75% de ses buts en seconde période (52 pions sur les 69 marqués pour le PSG).
"Avec sa vitesse, c’est encore plus dévastateur quand il rentre contre une équipe fatiguée et déconcentrée", abondait Paul Clément, entraîneur d’une équipe de Bruges qui n’avait pu canaliser autant d’énergie dans une seule paire de jambes.
Héros sur une jambe ? A la hauteur du personnage
Sauf que si l’on continue avec les clichés, on rappellera que le "Mbappisme" nécessite un corps qui répond aux courses à haute intensité. Autrement dit, sur une jambe ou mal remis, la dynamite ressemble parfois à un pétard mouillé. En 8e de finale retour face à Dortmund, son manque de jus après une angine avait été flagrant.
Reste une caractéristique porteuse d'espoir : cet orgueil toujours aussi marqué. Douleur ou pas, Mbappé a ce gêne du champion, celui qui transcende et qui stimule. Alors l'imaginer en libérateur du PSG sur une jambe, cela n'a rien d'utopique. Et ça, Thomas Tuchel le sait mieux que quiconque.
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Télécharger
Scannez ici
Sur le même sujet
Partager cet article