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Avant Zenit - Lyon - Avec Reine-Adélaïde, Rudi Garcia et les dangers de sa comm'

Julien Pereira

Mis à jour 27/11/2019 à 16:13 GMT+1

LIGUE DES CHAMPIONS – La gestion du cas Jeff Reine-Adélaïde et ce qu'il en dit mettent Rudi Garcia face à ses vieux démons, avant même d'affronter le Zenit Saint-Pétersbourg dans un match capital. Les choix de l'entraîneur de l'OL, ce mercredi soir (18h55) et lors des matches suivants, diront si le technicien a appris de ses propres erreurs.

Jeff Reine-Adelaïde

Crédit: Getty Images

A Lyon, le statut de Jeff Reine-Adélaïde n'est pas encore un sujet de crispations. Au sortir d'une crise inédite dans son histoire au XXIe siècle, l'OL revient de trop loin pour se chiffonner sur une individualité qui n'est ni un joueur majeur de l'équipe, ni le leader du groupe. Il n'empêche, le cas de l'international Espoirs est complexe et pourrait, déjà, mettre Rudi Garcia face à ses propres failles.
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Jeff Reine-Adelaïde félicité par ses coéquipiers

Crédit: Getty Images

Dans les faits, Reine-Adélaïde n'est qu'un joueur de rotation. Depuis que l'ancien technicien de l'OM a repris les commandes de l'équipe, le temps de jeu du milieu de terrain est, à une poignée de minutes près, le même que celui de Maxwell Cornet (342 minutes jouées contre 339, toutes compétitions confondues). Mais au contraire de l'international ivoirien, qui a joué l'intégralité du choc face à Marseille, "JRA" n'a cumulé que des bouts de matches. Il n'est pourtant pas un joueur comme les autres.

Reine-Adélaïde, déjà un "intouchable" ?

Il est la recrue la plus chère d'un mercato estival rhodanien particulièrement dépensier. Pour lui, l'OL a dépensé 25 millions d'euros dans un transfert qui n'était ni une lubie, ni un excès. Le club a misé sur un talent dont le profil, l'âge et la marge de progression en font un nouveau rouage d'une stratégie de développement de jeunes tricolores qui porte ses fruits. C'est peut-être là que naît la controverse : le joueur formé à Arsenal incarne tout ce que Lyon a semblé perdre, ces derniers mois, dans l'éphémère prise de pouvoir du duo brésilien Juninho – Sylvinho.

Au-delà de ce qu'il réussit sur le terrain, Reine-Adélaïde a donc une partie de l'opinion dans sa poche pour ce qu'il est, là où Rudi Garcia doit faire face pour ce qu'il a été. Pour le coach des Gones, le risque est là : samedi dernier, face à Nice, il a fait le choix de sacrifier son jeune joueur, avant la pause et après l'expulsion de Marçal. Et a trouvé les bons mots pour le justifier : "Reine-Adélaïde a joué deux fois 90 minutes avec les Espoirs, il venait de prendre un carton, a-t-il expliqué après la rencontre. Je ne peux pas me permettre de perdre Jeff, déjà que je n’ai pas Houssem (Aouar) ni Memphis (Depay)."
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Garcia : "Reine-Adélaïde doit marquer plus"

Les arguments sont justifiables et justifiés, et n'auraient certainement pas eu la même résonance si Garcia avait usé d'une thèse aussi solide pour expliquer la sortie prématurée de ce même joueur, dès la mi-temps, lors de la précédente journée, à Marseille (2-1). "Il était sorti parce que je devais renforcer le milieu, a récemment détaillé l'entraîneur. Mais j'aurais pu enlever n'importe lequel des quatre attaquants ce soir-là." Difficile de croire, pourtant, qu'un coach de son CV a fait un tel changement par simple hasard.

Garcia et les discours troubles

D'autant que Garcia a déjà tout dit, ou presque, sur ce qu'il reproche à Reine-Adélaïde. Quelques jours après son arrivée, il avait souligné le manque d'agressivité du joueur, "avec et sans ballon", et ses lacunes dans le dernier geste : "C'est un garçon qui doit faire plus de passes décisives et marquer plus de buts, avait-il confié avant d'affronter Metz, lors de la 11e journée. Il doit être plus lucide dans la dernière passe et plus agressif dans la finition." Le message a bien été reçu. Une semaine plus tard, le Campinois délivrait deux passes décisives, à Toulouse (2-3). Et a fini par inscrire son premier but avec l'OL, samedi dernier.
JoueurBut(s)Passe(s) décisive(s)Temps de jeu sous GarciaDécisif toutes les...
Depay50315'63'
M.Dembélé40630'158'
Reine-Adélaïde12342'114'
B.Traoré11247'124'
Dubois02540'270'
Andersen10450'450'
Aouar01482'482'
Si l'on rapporte ces données à son temps de jeu, Reine-Adélaïde devient même le joueur lyonnais le plus décisif (toutes les 114 minutes) de l'ère Garcia, derrière l'intouchable Memphis Depay (décisif toutes les 63') mais devant le buteur Moussa Dembélé (décisif toutes les 158'). Alors, pour éviter que son discours devienne inaudible, le coach de 55 ans a sorti des cartes supplémentaires de sa manche, évoquant aussi, la semaine dernière, un déficit "athlétique" ou rappelant qu'il faisait partie des joueurs "devant prendre leurs responsabilités en l'absence de Memphis et d'Houssem", blessés.
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Garcia : "Sur le plan athlétique, Reine-Adélaïde n'a pas toujours été en mesure d'aller au bout"

Joueur intelligent et post-formé à la bonne école angevine, le joueur n'a pas remis de l'huile sur le feu, samedi, en zone mixte. Mais ses mots ont déjà traduit une forme de malaise : "Le coach a eu ses explications, mais on va les garder en interne. [...] Bien sûr, j'aurais préféré rester sur le terrain. Mais bon, ce sont les choix du coach…" Quelques jours auparavant, Dimitri Payet, Morgan Sanson ou Valère Germain se payaient leur ancien coach et "sa communication qui ne passait plus." Revoici, déjà, Rudi Garcia face à ce qui lui avait coûté son poste à l'OM.
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Payet se lâche sur Garcia

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