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Ligue des champions - OL : Marcelo, aux origines de la crise

Sasha Beckermann

Mis à jour 11/12/2019 à 18:11 GMT+1

LIGUE DES CHAMPIONS - La qualification de l’OL en huitièmes de finale de C1 a été éclipsée par les affrontements entre joueurs et supporters à la fin du match contre Leipzig mardi. En cause, une banderole anti-Marcelo. Le défenseur brésilien cristallise les tensions depuis plusieurs semaines.

Marcelo (Lyon)

Crédit: Getty Images

Ce qui aurait dû être une soirée de soulagement, voire de célébration, s’est transformé en une soirée d’affrontements et de colère au Groupama Stadium mardi. L’Olympique lyonnais, en arrachant le nul contre Leipzig (2-2), s’est assuré les huitièmes de finale de la Ligue des champions. Et c’est dans le seul temps fort d’un début de saison sans grande saveur de l’OL qu’a éclaté la crise. Une banderole “Marcelo dégage” déployée à la fin du match a mis le feu aux poudres du côté du Kop nord, entre les supporters et les joueurs dont le capitaine Memphis Depay. Retour sur un conflit qui dure depuis déjà de nombreuses semaines.
La crise
avant d'atteindre un point de non-retour en octobre dernier, à Lisbonne. Les Gones venaient de perdre contre Benfica (2-1) lors de la troisième journée des phases de groupe. Certains membres du Kop Virage Nord ont attendu les joueurs à l’aéroport avant leur retour en France et s’en sont pris à Marcelo. Les insultes ont fusé, des objets ont été jetés, le Brésilien et certains supporters en sont presque venus aux mains : "A un moment, il y a eu des critiques voire des insultes de la part de certains supporters et le joueur concerné – mais aussi d’autres – a répondu", a témoigné Jean-Michel Aulas à L'Équipe.
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OL Leipzig

Crédit: Getty Images

Rebelote la semaine d’après contre Toulouse malgré la victoire lyonnaise (3-2) et surtout, malgré la non-titularisation de Marcelo. Ce dernier s’est échauffé encore une fois contre les supporters, les stadiers sont intervenus pour éviter que la situation ne dégénère. La femme du Brésilien, Tatiane Guedes, a même maladroitement tenté d’apaiser la situation sur les réseaux sociaux.
"Mon mari n'a aucun problème et n'en a jamais eu avec les sifflets des supporters. C'est seulement un idiot qui veut se montrer. Son problème est personnel avec mon mari. C'est cet idiot qui a invité mon mari à se battre pendant un match, le même idiot qui a essayé de brutaliser les joueurs à l'aéroport au Portugal et le même idiot qui a encore essayé de s'en prendre à Marcelo lors du match contre Toulouse…" Sans grand succès.

Il faut sauver le soldat Marcelo

Rudi Garcia, Jean-Michel Aulas et Juninho se sont mis tous les trois d’accord sur un point : il faut protéger le défenseur de 32 ans. Ce dernier n’a pas été titularisé pour le match retour contre Benfica remporté 3-1. Le président et le directeur sportif ont même décidé de rencontrer le Kop Virage Nord : "On ne va pas se tirer une balle dans le pied. Rudi en a fait un choix sportif et 'Juni' est dithyrambique sur Marcelo, note alors Aulas. Les problèmes de l’institution, je vais les régler avec 'Juni'. Et on peut compter sur le KVN."
La direction et les joueurs ont prouvé mardi qu’ils étaient derrière Marcelo, à commencer par le capitaine Memphis Depay. Ce dernier s’est rué vers le supporter qui tenait la banderole avant de l’arracher. Furieux et déçu, l’attaquant a eu des mots durs, très durs après : "Je suis furieux, en colère, je ne sais pas quoi dire franchement, je ne sais pas. (...) C’est extrêmement difficile pour une équipe de jouer en sachant que l’un d’entre-nous est en conflit avec les supporters, qu’il n’est pas supporté par nos fans. Qu’est-ce que vous attendez de notre équipe ? Qu’on remercie nos supporters s’ils insultent nos familles ? (...) Là, ils nous ont craché dessus, ils nous ont craché dessus ! Je n'ai jamais vu ça."
Le président a également affirmé que des sanctions seraient prises contre le supporter qui a déployé la banderole, mais aussi peut-être contre Marcelo qui a réagi en faisant des doigts d’honneur : "De la même manière que le calicot insultant Marcelo n’a pas lieu d’être et sera sanctionné, Marcelo ne doit pas réagir comme ça. La seule excuse, c’est que ça arrive après les insultes. C’est une réaction d’homme. Il faut qu’on arrive à régler ce problème." Selon les informations de RMC, Marcelo aurait pris la décision de quitter le club. Le joueur et "ses proches ne se sentent plus en sécurité à Lyon, aussi bien dans le cadre de la vie professionnelle du joueur que dans sa vie privée".
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Aulas : "La personne qui a sorti le calicot sera sanctionnée"

Pourquoi Marcelo et pas un autre ? Selon Raphaël, supporter de l’OL, tout est une question d'attitude : "Ses performances sur le terrain n'ont pas aidé et le virage 'fonctionne' avec l'idée que si on ne lui manque pas de respect, le virage ne manquera pas de respect. (...) C'est vraiment son attitude vis-à-vis des supporters qui a tout déclenché." Le constat est partagé par Yaman, lui aussi supporter lyonnais : "Sans l'incident de l'aéroport puis du stade hier, la relation aurait pu continuer de manière 'normale', comme avec les autres joueurs pas spécialement performants de l'OL."
La grogne des supporters monte
Mais cette crise semble plus profonde qu’un simple conflit entre un joueur et ses supporters. "Depuis 2 ans environ, la grogne des supporters monte, affirme Raphaël. Ça a commencé avec Genesio en poste, c’était assez délétère en tribunes. Ça s’est calmé quand Aulas a annoncé qu’il ne serait pas reconduit. Mais déjà à cette époque, les supporters ont commencé à ne plus se sentir écouté par la direction."
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Marcelo

Crédit: Getty Images

Quelle solution alors pour sortir du conflit ? L’une des plus immédiates selon Yaman, serait de laisser partir Marcelo : "Il est toujours très aimé à Beşiktaş, et lui-même n'hésite pas à leur montrer son soutien, tout comme sa femme ne manque pas une occasion de déclarer son amour à Istanbul. Cela pourrait donc être une bonne porte de sortie, si le club stambouliote est intéressé."
Mais Yaman souligne également que des discussions entre la direction et les supporters doivent être engagées pour "crever les gros abcès qui se sont formés au cours des dernières années". L’effectif doit également être "remanié" : "Retirer quelques éléments problématiques (de leur faute ou pas), et y rajouter quelques éléments rassurants : l'accueil de Cherki pour sa première au Groupama Stadium pourrait être un petit indice d'un type de joueurs appréciés." Que de chantiers pour l’OL, qui doit absolument retrouver une situation apaisée pour les huitièmes de finale de Ligue des champions, en février prochain.
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