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Dortmund - Manchester City - Fantômes et plafond de verre : City va-t-il surmonter ses angoisses ?

Martin Mosnier

Mis à jour 14/04/2021 à 18:43 GMT+2

LIGUE DES CHAMPIONS - Toujours défait avant les demi-finales de la Ligue des champions, le Manchester City de Pep Guardiola se confronte à son plafond de verre à Dortmund. Les Citizens ont régulièrement échoué face à des équipes moins bien armées, comme Lyon l'été dernier. City va-t-il chasser ses démons en Allemagne ? Le mal semble profond.

Pep Guardiola the manager of Manchester City reacts during the UEFA Champions League Quarter Final match between Manchester City and Lyon at Estadio Jose Alvalade on August 15, 2020 in Lisbon, Portugal.

Crédit: Getty Images

"Les années passent mais les résultats restent les mêmes." Dépité après la leçon infligée par l'OL (1-3), Kevin De Bruyne en a ras-le-bol. Manchester City s'arrête encore en quart de finale de la Ligue des champions alors que le tirage au sort lui ouvrait un boulevard. Cet échec, un de plus, nourrit le syndrome qui ronge les Citizens en Europe. Depuis l'arrivée de Pep Guardiola à la rentrée 2016, ils n'ont jamais franchi les quarts de finale. Alors même que le Catalan avait toujours atteint le dernier carré lors de ses sept premières tentatives avec le Barça et le Bayern.
Pire, les Citizens ont toujours été battus par des équipes bien moins armées qu'eux à l'exception de Liverpool, finaliste en 2017. Monaco, Tottenham et donc Lyon ont tous réussi leur coup alors que personne ne s'y attendait vraiment. Trop prétentieux ? Pas assez discipliné et solide en défense ? Incapable de s'adapter aux exigences européennes ? Trop fidèle à ses principes ? Trop têtu ? City a souffert de tous les maux.
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Cornet, buteur face à City

Crédit: Getty Images

A l'heure de retrouver Dortmund après un aller dominé mais qui n'a rien scellé (2-1), les fantômes ont forcément resurgi chez Guardiola et ses hommes. Cette situation, intouchable en Angleterre, sur un fil en C1, les Mancuniens la connaissent par cœur. Jusqu'ici, elle les a dévorés. "Si nous échouons, on dira que c’était mon échec. Si nous gagnons, on dira: qu’est-ce que Pep est doué", a réagi le coach, visiblement échaudé par la situation mardi en conférence de presse.

La défaite à Lyon a fait remonter les angoisses de Guardiola

Face à Monaco en 2017, la presse britannique avait malmené Guardiola, coupable selon elle d'avoir préféré jouer l'offensive, avec cinq joueurs portés vers l'avant dès le coup d'envoi (De Bruyne, Silva, Sterling, Sané, Agüero) et le seul Fernandinho à la récupération. En 2019, Tottenham avait profité des mêmes largesses défensives (4-3 au retour). "Je ne suis pas venu à Manchester pour gagner la Ligue des champions", lâchait alors le coach sous le coup de la déception. A trop vouloir inventer des systèmes hybrides, avec une orgie de joueurs offensifs, Guardiola s'est trop souvent planté.
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Pep Guardiola

Crédit: Getty Images

La défaite à Lyon l'été dernier porte en elle ses angoisses. Echaudé par les trois éliminations successives, Guardiola s'est renié face à Rudi Garcia. Il a refusé d'assumer son ADN. Lui qui ne jure que par le jeu et son risque inhérent, le déséquilibre, est tombé dans le calcul. Son 3-5-2 ne lui ressemblait pas. Ni la feuille de match avec Riyad Mahrez, Bernardo Silva, David Silva ou Phil Foden sur le banc. La sanction fut la même : élimination à la surprise générale. Se souvenait-il que la seule fois où City avait atteint le dernier carré (en 2016), l'équipe de Manuel Pellegrini semblait en bout de course et proposait un jeu terne et peu audacieux ?
Je me sens responsable
"Peut-être qu'un jour, on arrivera à passer en demi-finale, on essayera de le faire dans le futur, réagissait à chaud l'ancien milieu du Barça. Je pense qu'on a mieux fait que l'adversaire dans tous les domaines mais ça n'a pas été suffisant." Pour mesurer à quel point le traumatisme fut immense pour lui, il suffit de se souvenir d'octobre dernier. Il n'avait toujours pas digéré : "C’était un moment compliqué, je me sens responsable de la défaite, ruminait-il toujours. Le club et les joueurs ont tout donné, je me sens responsable de ne pas avoir atteint nos objectifs."
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Pep Guardiola face à Monaco

Crédit: AFP

C'est tout ce qui se joue ce mercredi. Manchester City et Guardiola vont devoir affronter Dortmund mais aussi leurs démons, ceux qui ont toujours fini par avoir raison de leurs ambitions européennes. "L’important, c’est que depuis dix ans, j’ai toujours été en quarts ou en demies de Ligue des champions", a rappelé le coach visiblement tendu sur la quesiton avant la rencontre. Quatre ans après son arrivée à Manchester, demeure cette impression que la moindre secousse européenne peut faire dérailler la sublime mécanique de Premier League. Les années passent et l'histoire se répète. Jusqu'à quand ?
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