Ligue des champions - Bayern Munich - PSG : Paris, Thilo Kehrer et les ailes de l'enfer
Mis à jour 07/04/2021 à 14:13 GMT+2
LIGUE DES CHAMPIONS – A l’image d’un Thilo Kehrer en totale perte de confiance, le PSG va afficher ses limites dans les couloirs de sa défense. Une vieille habitude qui a déjà coûté cher ces dernières années. Face à la puissance de feu du Bayern Munich dans les couloirs sur les ailes, Paris part avec un handicap certain avant le quart de finale de la Ligue des champions.
#TousAvecKherer. Voilà le hashtag qui a lancé le quart de finale de Ligue des champions opposant le Bayern Munich et le PSG. C'est tout à la fois un message de soutien au défenseur allemand, victime d'une déferlante de messages haineux sur les réseaux sociaux, qu'un moyen de remettre d'aplomb un joueur miné par les doutes. Les supporters parisiens savent mieux que quiconque que sans un Kehrer costaud, cette double confrontation risque de tourner au vinaigre.
Mais l'Allemand est rongé par le doute. Dépassé par les évènements face à Lille, il traverse une crise de confiance depuis des mois désormais. Au fond, il ne s'est jamais vraiment remis de sa monumentale erreur face à Manchester United en 8e de finale retour de la Ligue des champions en 2019. Depuis, il n'a jamais rebondi et a coûté cher au PSG. En témoigne cet oubli dans son dos en finale de la dernière Ligue des champions quand Kingsley Coman a offert le titre au Bayern.
Kehrer-Diallo : au mieux c'est culotté, au pire, c'est suicidaire
Kehrer, grand espoir du football allemand au moment de son transfert en août 2018, est à côté de ses pompes. Mais, à sa décharge, il n'a rien d'un arrière droit, lui qui a brillé à Schalke 04 dans l'axe de la défense et qui avait été recruté pour entrer dans la rotation derrière Thiago Silva, Marquinhos et Thiago Silva. Sauf que c'est une nouvelle fois à droite qu'il pourrait débuter face à Munich. Un choix qui symbolise les errances et les limites de Paris sur les ailes de sa défense.
Suite aux absences de Bernat (genou), Kurzawa (mollet) et Florenzi (Covid), le PSG pourrait débuter la rencontre avec deux défenseurs centraux sur les ailes (Kehrer donc mais aussi Diallo) face à une formation qui s'appuie sur la vitesse de ses ailiers, parmi les meilleurs du monde (Kingsley Coman, Leroy Sané). Partir en bataille face à la meilleure équipe du monde avec des latéraux qui n'en ont jamais été, c'est au mieux culotté, au pire suicidaire. D'entrée, le match apparaît particulièrement déséquilibré dans ce secteur. Et même si Mauricio Pochettino choisissait finalement la solution Colin Dagba, son inexpérience en C1 et son manque de fiabilité cette saison n'arrangeraient pas vraiment l'affaire.
Mais le PSG paie de ne pas considérer à sa juste valeur ces postes clés surtout lorsque les ailiers goûtent si peu aux retours défensifs. Christophe Jallet, Grégory van der Wiel, Serge Aurier, Thomas Meunier, Thilo Kehrer, Yuri Berchiche, Layvin Kurzawa : Paris a beaucoup tenté mais les ailes de sa défense ont toujours été son gros point faible. Depuis 2011, seuls Maxwell et Bernat ont donné satisfaction quand Daniel Alves, pourtant référence du poste, s'est montré beaucoup trop inconstant.
Le problème ne date pas de Kehrer
A Paris, le problème ne date donc pas de Kehrer. Et si les latéraux ne sont pas la seule raison pour laquelle le PSG n'est toujours pas allé au bout de son rêve européen, ils ont une grande part de responsabilité lors des récentes désillusions parisiennes. Prenons les cinq dernières en C1 :
- En 2016, à Manchester City, une boulette de Serge Aurier pousse Kevin Trapp à la faute dans sa surface. Ce soir-là, l'Ivoirien est le joueur le plus fébrile sur la pelouse et l'aventure parisienne s'arrête en quarts (défaite 1-0).
- En 2017, au Camp Nou, le naufrage est collectif (6-1) mais le but contre son camp de Kurzawa et la glissade de Thomas Meunier, à l'origine d'un penalty catalan, ont précipité la plus grande humiliation de l'histoire du PSG.
- En 2018, Daniel Alves et Yuri Berchiche sont fautifs sur l'ouverture du score du Real au Parc lors du 8e de finale retour (1-2). Le Brésilien, complètement hors sujet ce soir-là, perd le ballon, l'Espagnol se fait manger par Ronaldo dans les airs.
- En 2019, la passe en retrait mal assurée de Thilo Kehrer permet à Manchester United d'ouvrir le score dès la 2e minute. Et si Juan Bernat, buteur, signera un match plein, la fébrilité de l'Allemand, et de son gardien Gianluigi Buffon, condamnera le PSG à une sortie de route dès les 8es de finale (1-3).
- En 2020, en finale, Thilo Kehrer oublie Kingsley Coman dans son dos pour l'unique but du match (1-0) et sort de sa rencontre. Le PSG laisse échapper sa plus belle occasion de soulever le trophée.
A force, ce n'est plus un hasard. Mais Paris n'apprend pas de ses erreurs. Bien sûr la cascade de forfaits n'aide pas mais le PSG n'a pas le droit de bricoler une défense à ce moment de la saison. Le succès du hashtag #TousAvecKherer ne suffira pas face aux jambes de feu des Munichois.
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